L'art de la guerre et chroniques
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L'art de la guerre et chroniques
Un grand maître de la guerre m'a dit un jour... "l'art de la guerre est vital", c'est une question de vie ou de mort, la route vers la sécurité ou la ruine. Je le revois encore dans son armure au couleur de l'ouestfolde, fier, le pouce coincé dans son ceinturon pendant que l'autre main tronait sur le pommeau de son épée rutilante. J'adorai l'écouter, je buvais ses paroles... l'art de la guerre était devenue une réelle passion grâce à lui et me permettait de gérer mes plus grands défauts sur les champs de bataille. Je me souviens... il me disait:
« Engelwine, tu as de grandes qualités mais aussi un terrible caractère... si tu ne te maitrises pas, tu cours un réel danger: impétueuse, tu risques d’être tuée. Si tu te laisses envahir par la rage, tu risques de te laisser emporter. Chatouilleuse sur l’honneur, tu risques d’être humiliée. Et trop compatissante, tu risques d’être tourmentée."
Oui, j'avais appris que des qualités poussées à l’extrême, ainsi que mes défauts de stratège, pouvaient causer ma perte. En appliquant toujours les mêmes règles, sans penser aux circonstances particulières des évènements,je pouvais être prise en défaut tôt ou tard.
Pour ne pas oublier, et sans cesse me les rappeler, j'avais pour habitude de noter ses conseils dans un petit carnet que j'avais fabriqué avec quelques morceaux de parchemin assez petits pour entrer dans une poche sous mon armure.
A défaut de maitriser tous ces préceptes, je savais qu'au moins les connaitre me permettrait de goûter à la victoire.
Beaucoup de temps s'était passé depuis mes entrainements au sein de mon détachement de l'eored d'Elfhelm. Et beaucoup de temps encore, pour mettre en application les préceptes de l'art de la guerre et surtout ... gérer mon fichu caractère... que seul Mioril a, jusqu'à aujourd'hui, réussi à dompter. Et s'il devait partir? rejoindre ses pairs? que se passerait-il? serai-je comme une boite de pandore trop longtemps fermée qui vous explose à la figure faute de forces extérieures pour la maitriser? humm... je ne préférai pas y penser et je me dirigeai vers la maison de la confrérie des héritiers dans l'espoir de débusquer une carte de Garth Agarwen et lire tranquillement au coin du feu mon petit carnet élimé.
J'entrai dans la demeure et me dirigeait d'un pas décidé vers la biobliothèque. Après quelques recherches, j'attrapai enfin le bon parchemin. Je le pris sous le coude, me dirigea vers la grande table de la pièce commune. Je poussai les vestiges d'un repas et déroula la carte annotée de mille flèches et divers schémas qui me firent sourire. J'y retrouvai les stratégies que j'avais appris comme le placement du camp en hauteur et face au soleil. Plusieurs changements de dispositions indiquant des changement de plans pour maintenir l'ennemi dans le flou. Grâce à cette stratégie, le chef empêchait l'ennemi d’anticiper son but. J'attrapai un fruit d'une main aveugle et observait les autres commentaires sur le parchemin. Une fois, le plan bien en tête. Je pris quelques notes dans mon carnet et remis le parchemin à sa place. Je me remis en quête d'un petit encas dans la salle commune. Tout en relisant mon carnet devant l'âtre, je retombais sur l'une de mes notes.
« Une armée victorieuse l’est avant même de livrer bataille. Une armée vaincue se lance d’abord dans la bataille et ensuite recherche la victoire. »
Oui un plan se prépare, s’évalue. Oui, je menerai mes compagnons à Garth seulement si je suis sure que l'on peut vaincre sinon ... j'attendrai...
Je glissais mon carnet contre ma poitrine, puis repris mes armes afin de m'adonner à une petite séance d'entrainement avec mes nouvelles épées tout juste sortie de la forge. Je décidai de m'entrainer seule contre un mannequin loin des exigences de Mioril et de son aura. Et puis, surtout, lorsqu'il était près de moi, j'étais trop troublée pour être parfaitement concentrée, j'éprouvai de grosses difficultés à faire le vide dans ma tête..allez savoir pourquoi...
Je n'aimais pas les salles d'entrainement... autant je confrontais avec plaisir mon avis sur les différentes stratégies de guerre autant je préferai rester discrète sur mes talents de combattantes.
Comme le disait mon maitre d'art de la guerre:
« Quand vous êtes capable, feignez l’incapacité. Quand vous agissez, feignez l’inactivité. Quand vous êtes proche, feignez l’éloignement. Quand vous êtes loin, feignez la proximité. ». Donc oui, je preferai me rendre indiscernable dans mes projets, invisible dans mes actions, pour être capable de leurrer... je connaissais peu Bree, ses habitants et ces gens de passage.. Qui sait, je pourrai très bien entretenir une conversation avec un grand assassin en prenant une bière sans le savoir... j'aimais autant rester sur mes gardes, faire croire aux inconnus qu'ils ne risquaient rien auprès de moi afin qu'ils baissent la leur.
« Engelwine, tu as de grandes qualités mais aussi un terrible caractère... si tu ne te maitrises pas, tu cours un réel danger: impétueuse, tu risques d’être tuée. Si tu te laisses envahir par la rage, tu risques de te laisser emporter. Chatouilleuse sur l’honneur, tu risques d’être humiliée. Et trop compatissante, tu risques d’être tourmentée."
Oui, j'avais appris que des qualités poussées à l’extrême, ainsi que mes défauts de stratège, pouvaient causer ma perte. En appliquant toujours les mêmes règles, sans penser aux circonstances particulières des évènements,je pouvais être prise en défaut tôt ou tard.
Pour ne pas oublier, et sans cesse me les rappeler, j'avais pour habitude de noter ses conseils dans un petit carnet que j'avais fabriqué avec quelques morceaux de parchemin assez petits pour entrer dans une poche sous mon armure.
A défaut de maitriser tous ces préceptes, je savais qu'au moins les connaitre me permettrait de goûter à la victoire.
Beaucoup de temps s'était passé depuis mes entrainements au sein de mon détachement de l'eored d'Elfhelm. Et beaucoup de temps encore, pour mettre en application les préceptes de l'art de la guerre et surtout ... gérer mon fichu caractère... que seul Mioril a, jusqu'à aujourd'hui, réussi à dompter. Et s'il devait partir? rejoindre ses pairs? que se passerait-il? serai-je comme une boite de pandore trop longtemps fermée qui vous explose à la figure faute de forces extérieures pour la maitriser? humm... je ne préférai pas y penser et je me dirigeai vers la maison de la confrérie des héritiers dans l'espoir de débusquer une carte de Garth Agarwen et lire tranquillement au coin du feu mon petit carnet élimé.
J'entrai dans la demeure et me dirigeait d'un pas décidé vers la biobliothèque. Après quelques recherches, j'attrapai enfin le bon parchemin. Je le pris sous le coude, me dirigea vers la grande table de la pièce commune. Je poussai les vestiges d'un repas et déroula la carte annotée de mille flèches et divers schémas qui me firent sourire. J'y retrouvai les stratégies que j'avais appris comme le placement du camp en hauteur et face au soleil. Plusieurs changements de dispositions indiquant des changement de plans pour maintenir l'ennemi dans le flou. Grâce à cette stratégie, le chef empêchait l'ennemi d’anticiper son but. J'attrapai un fruit d'une main aveugle et observait les autres commentaires sur le parchemin. Une fois, le plan bien en tête. Je pris quelques notes dans mon carnet et remis le parchemin à sa place. Je me remis en quête d'un petit encas dans la salle commune. Tout en relisant mon carnet devant l'âtre, je retombais sur l'une de mes notes.
« Une armée victorieuse l’est avant même de livrer bataille. Une armée vaincue se lance d’abord dans la bataille et ensuite recherche la victoire. »
Oui un plan se prépare, s’évalue. Oui, je menerai mes compagnons à Garth seulement si je suis sure que l'on peut vaincre sinon ... j'attendrai...
Je glissais mon carnet contre ma poitrine, puis repris mes armes afin de m'adonner à une petite séance d'entrainement avec mes nouvelles épées tout juste sortie de la forge. Je décidai de m'entrainer seule contre un mannequin loin des exigences de Mioril et de son aura. Et puis, surtout, lorsqu'il était près de moi, j'étais trop troublée pour être parfaitement concentrée, j'éprouvai de grosses difficultés à faire le vide dans ma tête..allez savoir pourquoi...
Je n'aimais pas les salles d'entrainement... autant je confrontais avec plaisir mon avis sur les différentes stratégies de guerre autant je préferai rester discrète sur mes talents de combattantes.
Comme le disait mon maitre d'art de la guerre:
« Quand vous êtes capable, feignez l’incapacité. Quand vous agissez, feignez l’inactivité. Quand vous êtes proche, feignez l’éloignement. Quand vous êtes loin, feignez la proximité. ». Donc oui, je preferai me rendre indiscernable dans mes projets, invisible dans mes actions, pour être capable de leurrer... je connaissais peu Bree, ses habitants et ces gens de passage.. Qui sait, je pourrai très bien entretenir une conversation avec un grand assassin en prenant une bière sans le savoir... j'aimais autant rester sur mes gardes, faire croire aux inconnus qu'ils ne risquaient rien auprès de moi afin qu'ils baissent la leur.
Dernière édition par Engelwine le 3/7/2012, 17:06, édité 1 fois
Engelwine- Nombre de messages : 758
Date d'inscription : 19/01/2012
En route pour l'Eriador
En route pour l'Eriador...
Après tant d'années à manier l'épée, je m'étais faite une place au sein de mon détachement militaire. Mais, malgré mes talents de stratège et mon courage au combat, je restais une femme et même si j'étais respectée par mes frères d'armes, je n'avais jamais pu atteindre de haut grade. j'aspirai tant à devenir Laerowane...maitre d'armes...ce n'est qu'un titre, mais il représente tant pour moi.
Je me disais que je devais encore apprendre, encore progresser... un jour, je leur prouverai qu'au-delà d'être une femme, j'étais surtout un Laerowane dévoué, et que le reste n'avait pas d'importance. Mais les coutumes perdurent et cela sera un travail de longue haleine. Pendant tout le temps auprès de Mioril en forêt noire, je rencontrai un "meigolhîr" un maitre des épées du nom de Rimrill. Il m'apprit de nouvelles techniques, une approche plus légère de certaines passes à l'épée que j'avais moi-même appris dans mon détachement.
Ses phrases à l'entrainement me résonnent encore dans la tête.
"dravo na thelc cheir! dravo na ranc fair! im dravon a le awarthach had!"
oui j'attaque ta jambe gauche puis ton bras droit... Rimrill m'attaque et je pare et me place à nouveau...
"Dravo gorn!" oui frappe plus fort mais! je devais garder le geste souple sans me crisper sur la garde de l'épée, combiner légèreté et force fut un but difficile à atteindre, surtout lorsque l'on recherche la perfection. C'est peut-être cela qui a attisé la curiosité des elfes, mon besoin de perfection insatiable...
J'avais soif de connaissance et Mioril s'en rendait bien compte. Il comprit qu'il fallait passer à autre chose, aller ailleurs, mettre à l'épreuve mon apprentissage, visiter d'autres contrées, peut-être mettre nos talents au service des gens. Comme je n'arrivai pas à obtenir ce que je voulais à Underharrow, c'était aussi pour moi une bonne raison de m'expatrier un temps et revenir encore plus déterminée à obtenir la place que je convoitais.
Je retournais voir Guthláf cairl, pour le prévenir que je ne désertais pas mais que je me portais volontaire pour quelques missions d'éclaireurs en Erégion. Je trouvais de nombreux arguments à ce choix comme retrouver nos compatriotes exilés et les prévenir que le Rohan avaient toujours besoin d'eux pour repousser les forces de l'ombre. Je tapais dans le mille avec cet argument. Beaucoup de rohannais avaient quitté le pays suite à des attaques d'orcs dans les villages. La vision de leurs vies saccagées, la perte de proches... toutes ces horreurs avaient poussé bon nombre de rohirrim à quitter le pays pour l'Eriador. Quelle chance avais-je eu de naitre à Underharrow... cette ville était bien protégée et fortifiée, Erkenbrand y veillait en tout cas.
Le temps de plier bagages, de rester quelques temps avec mes proches, et nous partîmes avec Mioril vers ces terres que je n'avais encore jamais vues.
Après tant d'années à manier l'épée, je m'étais faite une place au sein de mon détachement militaire. Mais, malgré mes talents de stratège et mon courage au combat, je restais une femme et même si j'étais respectée par mes frères d'armes, je n'avais jamais pu atteindre de haut grade. j'aspirai tant à devenir Laerowane...maitre d'armes...ce n'est qu'un titre, mais il représente tant pour moi.
Je me disais que je devais encore apprendre, encore progresser... un jour, je leur prouverai qu'au-delà d'être une femme, j'étais surtout un Laerowane dévoué, et que le reste n'avait pas d'importance. Mais les coutumes perdurent et cela sera un travail de longue haleine. Pendant tout le temps auprès de Mioril en forêt noire, je rencontrai un "meigolhîr" un maitre des épées du nom de Rimrill. Il m'apprit de nouvelles techniques, une approche plus légère de certaines passes à l'épée que j'avais moi-même appris dans mon détachement.
Ses phrases à l'entrainement me résonnent encore dans la tête.
"dravo na thelc cheir! dravo na ranc fair! im dravon a le awarthach had!"
oui j'attaque ta jambe gauche puis ton bras droit... Rimrill m'attaque et je pare et me place à nouveau...
"Dravo gorn!" oui frappe plus fort mais! je devais garder le geste souple sans me crisper sur la garde de l'épée, combiner légèreté et force fut un but difficile à atteindre, surtout lorsque l'on recherche la perfection. C'est peut-être cela qui a attisé la curiosité des elfes, mon besoin de perfection insatiable...
J'avais soif de connaissance et Mioril s'en rendait bien compte. Il comprit qu'il fallait passer à autre chose, aller ailleurs, mettre à l'épreuve mon apprentissage, visiter d'autres contrées, peut-être mettre nos talents au service des gens. Comme je n'arrivai pas à obtenir ce que je voulais à Underharrow, c'était aussi pour moi une bonne raison de m'expatrier un temps et revenir encore plus déterminée à obtenir la place que je convoitais.
Je retournais voir Guthláf cairl, pour le prévenir que je ne désertais pas mais que je me portais volontaire pour quelques missions d'éclaireurs en Erégion. Je trouvais de nombreux arguments à ce choix comme retrouver nos compatriotes exilés et les prévenir que le Rohan avaient toujours besoin d'eux pour repousser les forces de l'ombre. Je tapais dans le mille avec cet argument. Beaucoup de rohannais avaient quitté le pays suite à des attaques d'orcs dans les villages. La vision de leurs vies saccagées, la perte de proches... toutes ces horreurs avaient poussé bon nombre de rohirrim à quitter le pays pour l'Eriador. Quelle chance avais-je eu de naitre à Underharrow... cette ville était bien protégée et fortifiée, Erkenbrand y veillait en tout cas.
Le temps de plier bagages, de rester quelques temps avec mes proches, et nous partîmes avec Mioril vers ces terres que je n'avais encore jamais vues.
Engelwine- Nombre de messages : 758
Date d'inscription : 19/01/2012
bonne pioche
Angmar...Eregion... et maintenant la Moria.... moi qui rêvait de voyage je ne suis pas déçue… je regarde mes mains devenues légèrement calleuses à force de combattre... chaque jour, cette même remise en question… cette recherche de perfection dans le geste… au côté de Mioril que je cherche sans cesse à impressionner pour lui montrer le meilleur de l’être humain, le meilleur de moi-même.
De retour à Imladris, je me dirige vers la forge d’Imlad Gelaer que les elfes m’autorisent à utiliser en échange des maintes services que je leur rends. Je décharge Fromgast des métaux récupérés durant mes voyages. J’en profite pour lui retirer selle, caparaçon et bride, nulle besoin de ces artifices en pareil lieu. Elle me remercie en frottant son chanfrein contre ma joue… pour une fois, délicatement… tiens ma jument se serait-elle aussi assagie ?
Je me défais de mon armure lourde le long d’un mur, je m’habille de cuir à l’abri des regards des elfes qui n’ont cure de ma présence. J’active la forge avec le soufflet … je prépare les braises avec le tisonnier… je me concentre… et enfin…
Je martèle le métal dans un geste léger
Je le glisse dans les braises pour le chauffer
Pour lui donner sa forme, je tape sans fin
Fer elfique et fer des nains ne font plus qu’un.
Symboliquement j’unis ces deux races
Dans cet alliage que nul conflit ne terrasse
Quand enfin le métal refroidit et se fige
Je reste encore admirative d’un tel prodige.
Je porte à mes yeux l’outil finement ouvragé
Corrigeant les défauts pour qu’il soit parfait
Car rien n’est trop beau pour mes amis
Que ce soit une armure ou même un outil.
Même une pioche mérite d’avoir un nom
Car sans elle, on ne pourrait extraire du filon
Ces métaux rares que nous offrent Arda
Ces pierres précieuses qui parent nos rois.
Je prends alors la pioche à pleines mains pour vérifier son équilibre. Satisfaite du résultat, je l’enveloppe dans une grande toile et y accroche un mot.
Chère Hiragil,
Voici l’outil que je t’avais promis… même si c’est une pioche, elle reste un noble outil pour te fournir les métaux dont tu as besoin pour forger tes armures et boucliers.
Elle se nomme Aelin mablung, « Crépuscule de la main lourde » oui… voilà une bien grande licence poétique pour cet objet si anodin qui permet pourtant de faire de si grandes choses.
Amitiés
Engy.
J’harnache de nouveau Fromgast, accrochant solidement le paquet à la selle pour qu’il ne gène pas ma jument. Je l’amène à la bride à la sortie d’Imladris et tout en ajustant mon chapeau je lui dit : « Il est temps pour nous de retourner à Bree…cela fait si longtemps que je n’y ai pas mis les pieds…Mioril nous y rejoindra et promis je m’occuperai de tes fers une fois à l’armurerie».
La jument hennit en guise d’approbation. Je grimpe en selle d’un geste souple, vérifiant une dernière fois les sangles et nous partons ainsi au pas par cette longue route à travers la trouée, épées à la ceinture, vigilante au moindre bruit, prête à retrouver mon elfe adoré et mes amis.
De retour à Imladris, je me dirige vers la forge d’Imlad Gelaer que les elfes m’autorisent à utiliser en échange des maintes services que je leur rends. Je décharge Fromgast des métaux récupérés durant mes voyages. J’en profite pour lui retirer selle, caparaçon et bride, nulle besoin de ces artifices en pareil lieu. Elle me remercie en frottant son chanfrein contre ma joue… pour une fois, délicatement… tiens ma jument se serait-elle aussi assagie ?
Je me défais de mon armure lourde le long d’un mur, je m’habille de cuir à l’abri des regards des elfes qui n’ont cure de ma présence. J’active la forge avec le soufflet … je prépare les braises avec le tisonnier… je me concentre… et enfin…
Je martèle le métal dans un geste léger
Je le glisse dans les braises pour le chauffer
Pour lui donner sa forme, je tape sans fin
Fer elfique et fer des nains ne font plus qu’un.
Symboliquement j’unis ces deux races
Dans cet alliage que nul conflit ne terrasse
Quand enfin le métal refroidit et se fige
Je reste encore admirative d’un tel prodige.
Je porte à mes yeux l’outil finement ouvragé
Corrigeant les défauts pour qu’il soit parfait
Car rien n’est trop beau pour mes amis
Que ce soit une armure ou même un outil.
Même une pioche mérite d’avoir un nom
Car sans elle, on ne pourrait extraire du filon
Ces métaux rares que nous offrent Arda
Ces pierres précieuses qui parent nos rois.
Je prends alors la pioche à pleines mains pour vérifier son équilibre. Satisfaite du résultat, je l’enveloppe dans une grande toile et y accroche un mot.
Chère Hiragil,
Voici l’outil que je t’avais promis… même si c’est une pioche, elle reste un noble outil pour te fournir les métaux dont tu as besoin pour forger tes armures et boucliers.
Elle se nomme Aelin mablung, « Crépuscule de la main lourde » oui… voilà une bien grande licence poétique pour cet objet si anodin qui permet pourtant de faire de si grandes choses.
Amitiés
Engy.
J’harnache de nouveau Fromgast, accrochant solidement le paquet à la selle pour qu’il ne gène pas ma jument. Je l’amène à la bride à la sortie d’Imladris et tout en ajustant mon chapeau je lui dit : « Il est temps pour nous de retourner à Bree…cela fait si longtemps que je n’y ai pas mis les pieds…Mioril nous y rejoindra et promis je m’occuperai de tes fers une fois à l’armurerie».
La jument hennit en guise d’approbation. Je grimpe en selle d’un geste souple, vérifiant une dernière fois les sangles et nous partons ainsi au pas par cette longue route à travers la trouée, épées à la ceinture, vigilante au moindre bruit, prête à retrouver mon elfe adoré et mes amis.
Engelwine- Nombre de messages : 758
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Re: L'art de la guerre et chroniques
L'éclat de l'âme
De retour d’une longue mission, je n'étais pas revenue à Bree depuis un long moment et mon premier reflexe fut de bifurquer par l'auberge avant d'aller me vautrer dans les draps frais de ma chambre à Outrèche. Fromgast ne rechignât pas lorsque je la conduisis vers l’écurie de l’auberge pour se faire panser et offrir un peu fourrage.
J’arrivai sur le perron, Nade me précédait dans sa longue robe verte comme l’herbe fraiche du printemps, ses deux épées flanquées sur les hanches et son air toujours aussi mutin. Je la saluai d’un geste de la main et nous nous regardâmes mutuellement à la recherche des raisons de notre présence en ce lieu. Partant du constat que nous n’attendions personne et que personne ne nous attendait, nous avions au moins les points communs qu’une petite chope et un peu de détente ne seraient pas superflus.
Etant d’humeur joviale sous mes traits fatigués, j’acceptais volontiers l’invitation de Nade à une initiation à l’art de fumer l’herbe à pipe. Mais mes poumons me signalèrent rapidement que ce moyen de détente ne leur convenait pas par l’intermédiaire d’une toux bien sèche et forte à m’en faire décoller la plèvre. J’éclatais de rire devant cet essai peu concluant et proposa de quoi se désaltérer à Nade.
Après quelques discussions et un peu d’hydromel, Nade me fit une requête bien étrange :
« Engelwine ? Puis-je vous confier une tâche même si celle-ci peut être dérangeante ? »
J’arquai un sourcil tout en cherchant le sens de la question… j’enchainai sans répondre l’affirmative
« dites toujours, je vous dirai ensuite si je peux la réaliser »
Nade glissa sa main à la ceinture et détacha le fourreau de son épée et me le tendit
« Engelwine, pouvez-vous redonner l’éclat à cette lame à laquelle je tiens particulièrement ? »
J’esquissai une lippe à peine perceptible devant la trivialité de la tâche ne voyant pas ce qu’il y avait d’incongrue dans cette demande. Je pris le fourreau tout en dégageant la lame courte de son écrin de cuir orné d'entrelacs. Je fis un moulinet pour en tester l’équilibre, validant d’un regard la qualité de cette arme et sa légèreté. La garde en bronze représentait un sanglier assis sur son train arrière la gueule ouverte. J’observais les détails avec attention remarquant que le temps avait patiné les détails de l’animal. Le cuir du pommeau semblait récent par rapport à la lame qui avait surement connu de nombreuses batailles. Le plat de l’épée était orné d’entrelacs qui cassaient son aspect rustique.
« Mais bien sûr ! C’est mon métier, je peux m’occup… »
Nade n’avait pas encore tout dit…
« Mais à une condition… les traces de sang dans la gouttière doivent rester apparentes… c’est le mien, pour ne pas oublier… »
Je finissais ma phrase tout en écarquillant les yeux « …per de cela… ».
Je me rendis alors compte de l’importance de cette demande et de la responsabilité qui en découlait. Aussi, je réalisai que Nade avait confiance en mon savoir-faire pour me le demander à moi et pas à un autre armurier. Ma fierté et mon goût pour les défis me firent accéder à sa requête.
Nade rajouta « On raconte que cette arme est maudite pour s’être retournée contre son porteur, mais cela ne sont que des croyances, et un ami du nom de Valderion corrobore mes dires »
Mes yeux quittèrent l’épée et je regardai Nade d’un air surpris en entendant le mot « ami » près d’un nom d’elfe que je connaissais. Nade me répondit par un sourire amusé comprenant mon étonnement. J’acquiesçai aussi au fait que je ne croyais pas non plus à ces foutaises de malédiction, du moins j’espérai m’en convaincre au cas où…
« Nade, je prendrai soin de votre lame et je vous promets de faire ce qu’il faut pour lui redonner sa jeunesse et son tranchant tout en conservant son histoire »
Je rangeai la lame dans son fourreau tout en reprenant nos conversations légères du soir. Dans un coin de mon esprit, les mots « épée » et « maudite » tournoyaient et inconsciemment mes doigts s’évertuaient à vérifier que la lame était bien enquillée dans son fourreau.
Morte de fatigue, je pris congé afin de retourner à l’armurerie prendre un peu de repos avant de me mettre au travail. Je mis l’arme dans une des sacoches de Fromgast et nous partîmes au grand galop jusqu’à ma demeure. Mioril était parti de son côté à Falathlorn prendre quelques nouvelles des siens. J’arrivai donc seule dans l’armurerie. L’air était empli d’une légère odeur d’humidité, les meubles commençaient à être recouverts de poussière. Je déposai l’épée de Nade dans l’atelier, puis je larguai mes affaires à même le sol de la salle principale afin de rejoindre, légèrement vêtue, mes quartiers. Je pris la peine d’allumer un feu afin de réchauffer l’atmosphère et étouffer cette odeur d’absence prolongée qu’offrait la chambre.
Le lendemain matin, je fis quelques ablutions dans la rivière longeant la bâtisse. Je devais avoir l’esprit clair. Je ne disais pas un mot… je me concentrai… je réfléchissais à la façon dont j’allais m’y prendre. J’esquissai un sourire en trouvant une astuce….
Je me dirigeai vers le coffre de l’atelier à la recherche de copal, j’avais récupéré cette résine sur les arbres à écorce fine de l’Enedwaith. Ils produisent des gommes odorantes riches en résine. Enfin bref… je pris le sac de jute pour en retirer une petite poignée. Je mis ces éclats de copal dans une marmite en fonte où bouillonnait de l’huile. Le mélange des deux ingrédients formait un vernis très solide une fois refroidi. Je sortis la lame de son fourreau de cuir martelé et orné d'entrelacs de différents métaux semi-précieux. Je préparai une sorte de minuscule cadre à l’aide d’un mastic en amont de la gouttière vers la garde de l’épée afin que le vernis reste cantonné à une zone précise et régulière. Le cadre permettait aussi de préserver les motifs du plat de l’arme. Je mis mes gants de cuir souple et pris une profonde inspiration avant de passer en apnée au moment de verser le vernis de copal encore liquide dans la partie de la gouttière que j’avais maintenant isolée. Une fois versé, j’expirai enfin l’air de mes poumons. En attendant le séchage, je préparai un disque de pierre enduit d’huile que je glissai dans un système complexe qui permettait de toujours conserver le même angle d’affutage.
Le vernis était sec, je retirai la coque de moulage et observait le résultat. Le sang de Nade était maintenant contenu dans un écrin de résine durcie et translucide d’une légère couleur champagne. Telle une gemme triangulaire au-dessus de la garde de bronze, l’une des pointes se fondait dans la gouttière et s’estompait au fur et à mesure vers la pointe de l’épée pour laisser place à une gorge profonde unique. Vint le moment du fourbissage, je pris alors de quoi polir la lame manuellement afin d’adoucir les contours bruts de la résine et de garantir un meilleur résultat. Je prolongeai mon geste jusqu’au bout de la lame tout en veillant à ne pas toucher au tranchant. Le geste était franc et sans reprise. J’étais tellement concentrée sur mon travail que j’avais oublié la soit disant malédiction de cette arme. Mais j’avais tout de même mes gants de cuir … au cas où je ferai un geste malheureux. Je me servis d’une argile mélangée à un sable très fin que j’appliquai avec un linge en guise de polissage de finition sur toute la lame. Pour finir, j’aiguisai l’épée grâce à mon système d’affûtage. Une fois nettoyée avec un chiffon doux, je regardai la lumière des flammes de la forge danser sur l’acier éclatant. J’approchai la lame un peu plus près de mes yeux ; la lumière se glissa au fond de la gemme jusqu’à son cœur, son âme, le sang de Nade. Ce dernier renvoya un reflet rouge vermillon en réponse.
J’attaquai maintenant la garde de l’épée… je connaissais une vieille astuce de fourbisseur. Je bourrai une pipe avec le tabac que Nade m’avait offert et tenta de le fumer entre deux quintes de toux. Je me mis à rire toute seule de mes gestes de fumeuse débutante. Je récupérai les cendres sur un chiffon que j’appliquai ensuite sur le pommeau et la garde de bronze. Le résultat ne se fit pas attendre, le sanglier et la garde retrouvèrent leur brillant d’autrefois.
Je me mis en garde et commença quelques passes en solo au milieu de l’atelier. La lame vrombit au-dessus de l’établi. Je fis quelques pas en arrière, puis un tour sur moi-même tout en imaginant quelques orques autour de moi. Puis, prise dans mon rêve éveillée, je me mis à me battre dans le vide jusqu’au moment où mon pied heurta un seau qui trainait près de la forge. Je fus déséquilibrer en avant, il ne me restait plus qu’à suivre le mouvement dans une roulade approximative. La lame glissa et son tranchant suivit ma trajectoire. Je me remis de suite sur pieds et me palpa mon corps. Je poussai un soupire de soulagement en constatant que j’étais intacte.
« haha ! J’en étais sure ! Ces croyances n’étaient que foutaises! »
Je remis l’épée dans son fourreau et ferma la porte de l’armurerie ravie du travail accomplie. Je pouvais maintenant rapporter l’épée à Nade.
De retour d’une longue mission, je n'étais pas revenue à Bree depuis un long moment et mon premier reflexe fut de bifurquer par l'auberge avant d'aller me vautrer dans les draps frais de ma chambre à Outrèche. Fromgast ne rechignât pas lorsque je la conduisis vers l’écurie de l’auberge pour se faire panser et offrir un peu fourrage.
J’arrivai sur le perron, Nade me précédait dans sa longue robe verte comme l’herbe fraiche du printemps, ses deux épées flanquées sur les hanches et son air toujours aussi mutin. Je la saluai d’un geste de la main et nous nous regardâmes mutuellement à la recherche des raisons de notre présence en ce lieu. Partant du constat que nous n’attendions personne et que personne ne nous attendait, nous avions au moins les points communs qu’une petite chope et un peu de détente ne seraient pas superflus.
Etant d’humeur joviale sous mes traits fatigués, j’acceptais volontiers l’invitation de Nade à une initiation à l’art de fumer l’herbe à pipe. Mais mes poumons me signalèrent rapidement que ce moyen de détente ne leur convenait pas par l’intermédiaire d’une toux bien sèche et forte à m’en faire décoller la plèvre. J’éclatais de rire devant cet essai peu concluant et proposa de quoi se désaltérer à Nade.
Après quelques discussions et un peu d’hydromel, Nade me fit une requête bien étrange :
« Engelwine ? Puis-je vous confier une tâche même si celle-ci peut être dérangeante ? »
J’arquai un sourcil tout en cherchant le sens de la question… j’enchainai sans répondre l’affirmative
« dites toujours, je vous dirai ensuite si je peux la réaliser »
Nade glissa sa main à la ceinture et détacha le fourreau de son épée et me le tendit
« Engelwine, pouvez-vous redonner l’éclat à cette lame à laquelle je tiens particulièrement ? »
J’esquissai une lippe à peine perceptible devant la trivialité de la tâche ne voyant pas ce qu’il y avait d’incongrue dans cette demande. Je pris le fourreau tout en dégageant la lame courte de son écrin de cuir orné d'entrelacs. Je fis un moulinet pour en tester l’équilibre, validant d’un regard la qualité de cette arme et sa légèreté. La garde en bronze représentait un sanglier assis sur son train arrière la gueule ouverte. J’observais les détails avec attention remarquant que le temps avait patiné les détails de l’animal. Le cuir du pommeau semblait récent par rapport à la lame qui avait surement connu de nombreuses batailles. Le plat de l’épée était orné d’entrelacs qui cassaient son aspect rustique.
« Mais bien sûr ! C’est mon métier, je peux m’occup… »
Nade n’avait pas encore tout dit…
« Mais à une condition… les traces de sang dans la gouttière doivent rester apparentes… c’est le mien, pour ne pas oublier… »
Je finissais ma phrase tout en écarquillant les yeux « …per de cela… ».
Je me rendis alors compte de l’importance de cette demande et de la responsabilité qui en découlait. Aussi, je réalisai que Nade avait confiance en mon savoir-faire pour me le demander à moi et pas à un autre armurier. Ma fierté et mon goût pour les défis me firent accéder à sa requête.
Nade rajouta « On raconte que cette arme est maudite pour s’être retournée contre son porteur, mais cela ne sont que des croyances, et un ami du nom de Valderion corrobore mes dires »
Mes yeux quittèrent l’épée et je regardai Nade d’un air surpris en entendant le mot « ami » près d’un nom d’elfe que je connaissais. Nade me répondit par un sourire amusé comprenant mon étonnement. J’acquiesçai aussi au fait que je ne croyais pas non plus à ces foutaises de malédiction, du moins j’espérai m’en convaincre au cas où…
« Nade, je prendrai soin de votre lame et je vous promets de faire ce qu’il faut pour lui redonner sa jeunesse et son tranchant tout en conservant son histoire »
Je rangeai la lame dans son fourreau tout en reprenant nos conversations légères du soir. Dans un coin de mon esprit, les mots « épée » et « maudite » tournoyaient et inconsciemment mes doigts s’évertuaient à vérifier que la lame était bien enquillée dans son fourreau.
Morte de fatigue, je pris congé afin de retourner à l’armurerie prendre un peu de repos avant de me mettre au travail. Je mis l’arme dans une des sacoches de Fromgast et nous partîmes au grand galop jusqu’à ma demeure. Mioril était parti de son côté à Falathlorn prendre quelques nouvelles des siens. J’arrivai donc seule dans l’armurerie. L’air était empli d’une légère odeur d’humidité, les meubles commençaient à être recouverts de poussière. Je déposai l’épée de Nade dans l’atelier, puis je larguai mes affaires à même le sol de la salle principale afin de rejoindre, légèrement vêtue, mes quartiers. Je pris la peine d’allumer un feu afin de réchauffer l’atmosphère et étouffer cette odeur d’absence prolongée qu’offrait la chambre.
Le lendemain matin, je fis quelques ablutions dans la rivière longeant la bâtisse. Je devais avoir l’esprit clair. Je ne disais pas un mot… je me concentrai… je réfléchissais à la façon dont j’allais m’y prendre. J’esquissai un sourire en trouvant une astuce….
Je me dirigeai vers le coffre de l’atelier à la recherche de copal, j’avais récupéré cette résine sur les arbres à écorce fine de l’Enedwaith. Ils produisent des gommes odorantes riches en résine. Enfin bref… je pris le sac de jute pour en retirer une petite poignée. Je mis ces éclats de copal dans une marmite en fonte où bouillonnait de l’huile. Le mélange des deux ingrédients formait un vernis très solide une fois refroidi. Je sortis la lame de son fourreau de cuir martelé et orné d'entrelacs de différents métaux semi-précieux. Je préparai une sorte de minuscule cadre à l’aide d’un mastic en amont de la gouttière vers la garde de l’épée afin que le vernis reste cantonné à une zone précise et régulière. Le cadre permettait aussi de préserver les motifs du plat de l’arme. Je mis mes gants de cuir souple et pris une profonde inspiration avant de passer en apnée au moment de verser le vernis de copal encore liquide dans la partie de la gouttière que j’avais maintenant isolée. Une fois versé, j’expirai enfin l’air de mes poumons. En attendant le séchage, je préparai un disque de pierre enduit d’huile que je glissai dans un système complexe qui permettait de toujours conserver le même angle d’affutage.
Le vernis était sec, je retirai la coque de moulage et observait le résultat. Le sang de Nade était maintenant contenu dans un écrin de résine durcie et translucide d’une légère couleur champagne. Telle une gemme triangulaire au-dessus de la garde de bronze, l’une des pointes se fondait dans la gouttière et s’estompait au fur et à mesure vers la pointe de l’épée pour laisser place à une gorge profonde unique. Vint le moment du fourbissage, je pris alors de quoi polir la lame manuellement afin d’adoucir les contours bruts de la résine et de garantir un meilleur résultat. Je prolongeai mon geste jusqu’au bout de la lame tout en veillant à ne pas toucher au tranchant. Le geste était franc et sans reprise. J’étais tellement concentrée sur mon travail que j’avais oublié la soit disant malédiction de cette arme. Mais j’avais tout de même mes gants de cuir … au cas où je ferai un geste malheureux. Je me servis d’une argile mélangée à un sable très fin que j’appliquai avec un linge en guise de polissage de finition sur toute la lame. Pour finir, j’aiguisai l’épée grâce à mon système d’affûtage. Une fois nettoyée avec un chiffon doux, je regardai la lumière des flammes de la forge danser sur l’acier éclatant. J’approchai la lame un peu plus près de mes yeux ; la lumière se glissa au fond de la gemme jusqu’à son cœur, son âme, le sang de Nade. Ce dernier renvoya un reflet rouge vermillon en réponse.
J’attaquai maintenant la garde de l’épée… je connaissais une vieille astuce de fourbisseur. Je bourrai une pipe avec le tabac que Nade m’avait offert et tenta de le fumer entre deux quintes de toux. Je me mis à rire toute seule de mes gestes de fumeuse débutante. Je récupérai les cendres sur un chiffon que j’appliquai ensuite sur le pommeau et la garde de bronze. Le résultat ne se fit pas attendre, le sanglier et la garde retrouvèrent leur brillant d’autrefois.
Je me mis en garde et commença quelques passes en solo au milieu de l’atelier. La lame vrombit au-dessus de l’établi. Je fis quelques pas en arrière, puis un tour sur moi-même tout en imaginant quelques orques autour de moi. Puis, prise dans mon rêve éveillée, je me mis à me battre dans le vide jusqu’au moment où mon pied heurta un seau qui trainait près de la forge. Je fus déséquilibrer en avant, il ne me restait plus qu’à suivre le mouvement dans une roulade approximative. La lame glissa et son tranchant suivit ma trajectoire. Je me remis de suite sur pieds et me palpa mon corps. Je poussai un soupire de soulagement en constatant que j’étais intacte.
« haha ! J’en étais sure ! Ces croyances n’étaient que foutaises! »
Je remis l’épée dans son fourreau et ferma la porte de l’armurerie ravie du travail accomplie. Je pouvais maintenant rapporter l’épée à Nade.
Une toute petite goutte de sang perla de mon oreille et tomba au sol sans que je m’en aperçoive…
Engelwine- Nombre de messages : 758
Date d'inscription : 19/01/2012
La nuit...
Alors que Silfried partit pour sa tournée d’inspection, Engelwine s’en alla s’occuper de sa jument l’histoire de digérer le délicieux repas et de cuver l’hydromel qu’elle avait bu sans compter. Elle installa Fromgast dans l’écurie. Cette dernière fut ravie de retrouver enfin ses aises sans selle, bride ou caparaçon. Engelwine donna un peu de fourrage à sa jument et lui flatta longuement l’encolure afin de la rassurer.
« dōnde nāht bisgu…, þū bist hàl hēr… » (Ne t’inquiètes pas…, tu es en sécurité ici…)
Elle chargea ses sacoches sur son épaule et se dirigea vers les quartiers de Silfried. Avant d’entrer, elle scruta les alentours… d’une part par reflexe, Engelwine n’était pas habituée à dormir dans un camp gardé, et d’autre part, elle s’imaginait ce que pourrait dire les frères d’arme du Thane de voir une rohirril inconnue entrer librement dans ses quartiers sans connaitre les tenants et aboutissants… Elle secoua la tête à cette dernière idée puis sourit, après tout… elle n’avait pas à se justifier et celui ou celle qui lui chercherait querelle serait à coup sûr bien accueilli.
Elle entra dans la demeure où flottait encore la douce odeur du ragout de lapin d’Etheliwen. Elle inspira profondément, ferma les yeux et profita de l’instant… enfin elle était parmi les siens… même si Underharrow était encore loin au sud, se retrouver ici était une bénédiction. Elle déposa ses sacoches près de l’échelle. Puis elle se motiva pour ranger la table comme promis à Silfried. On ne pas dire qu’elle était une femme d’intérieur mais elle fit beaucoup d’efforts pour que tout soit nettoyer et ranger avant de se coucher. Une fois fait et satisfaite du résultat, à se demander si elle n’en faisait pas un peu trop, elle monta dans la chambre, sacoches sur son épaule. Silfried l’avait prévenue que des personnes risquaient de passer demander des vivres ou autre chose. Il valait mieux qu’elle ne laisse pas trainer ses affaires, surtout qu’un de ses sacs contenait l’épée courte de Nade…
Elle glissa son épée le long du lit et disposa les draps propres sur le matelas. Même si Silfried était parti, elle se sentait encore gênée de bénéficier de tant d’attention de la part du Thane lui-même. Tout en réfléchissant à ce qu’elle pourrait faire pour remercier Silfried et Etheliwen de leur hospitalité, Engelwine retira son armure et enfila des vêtements plus confortables à la place. Elle déposa l’étoffe contenant les fleurs de Freamund entre les pages d’un livre tout en souriant et s’allongea sur le lit. Elle sentit encore les dernières vapeurs d’hydromel lui brouiller l’esprit.
Elle sombra dans un profond sommeil que seuls les aboiements des chiens rompirent peu avant l’aube. Elle sursauta ne sachant plus où elle était, fit un bond hors du lit et dégaina son épée… soudain, elle se mit à rire de sa réaction démesurée. Elle regarda en bas de l’échelle et se demanda si quelqu’un était passé durant la nuit mais ne remarqua rien. Elle trouva une cruche d’eau de la veille et s’en aspergea le visage afin de retrouver les traits d’une rohirril alerte et réveillée. Elle dénicha un morceau de pain et un fruit n’osant pas toucher aux réserves sachant le peu de vivres dont disposait le camp. Elle prit un morceau de bois et le mit dans l’âtre. La chaleur revint peu à peu dans la demeure. Le jour pointait à peine à l’horizon, il lui restait encore un peu de temps. Tout en sculptant un petit morceau de bois devant la cheminée, Engelwine se remémora les événements de la veille… sa rencontre avec le petit Freamund, la charmante Etheliwen et ses conversations avec Silfried. Avant de partir chasser, elle déposa sa petite sculpture en forme de tête de cheval sur la table et prit le temps d’écrire un mot sur un morceau de parchemin. D’un geste appliqué, elle traça des lettres rondes et déliées …
Silfried Thane,
Je ne sais encore comment vous remercier de votre accueil, vous et votre sœur, et de cette soirée très agréable en votre compagnie. Afin de trouver l’inspiration, je suis partie chasser le gibier. Cela sera peut-être l'occasion de partager à nouveau un repas et quelques verres d'hydromel ensemble.
Qu'Eorl vous protège...
Je vous promets d’être prudente.
Engelwine
Elle dessina deux petites ailes en dessous de son nom puis elle glissa le parchemin sous la sculpture.
Préférant le cuir pour chasser, Engelwine délaissa son armure lourde et privilégia une tenue de cuir sombre et une cape de la même facture. Une fois les armes flanquées sur ses hanches, elle prit son arc et se dirigea vers l’écurie récupérer Fromgast. En partant, elle jeta un œil à la demeure d’Etheliwen, la faible fumée s’échappant de la cheminée indiquait que tout le monde devait peut-être encore dormir. Au pas, elle quitta Stangarde laissant le camp s’éveiller doucement….
« dōnde nāht bisgu…, þū bist hàl hēr… » (Ne t’inquiètes pas…, tu es en sécurité ici…)
Elle chargea ses sacoches sur son épaule et se dirigea vers les quartiers de Silfried. Avant d’entrer, elle scruta les alentours… d’une part par reflexe, Engelwine n’était pas habituée à dormir dans un camp gardé, et d’autre part, elle s’imaginait ce que pourrait dire les frères d’arme du Thane de voir une rohirril inconnue entrer librement dans ses quartiers sans connaitre les tenants et aboutissants… Elle secoua la tête à cette dernière idée puis sourit, après tout… elle n’avait pas à se justifier et celui ou celle qui lui chercherait querelle serait à coup sûr bien accueilli.
Elle entra dans la demeure où flottait encore la douce odeur du ragout de lapin d’Etheliwen. Elle inspira profondément, ferma les yeux et profita de l’instant… enfin elle était parmi les siens… même si Underharrow était encore loin au sud, se retrouver ici était une bénédiction. Elle déposa ses sacoches près de l’échelle. Puis elle se motiva pour ranger la table comme promis à Silfried. On ne pas dire qu’elle était une femme d’intérieur mais elle fit beaucoup d’efforts pour que tout soit nettoyer et ranger avant de se coucher. Une fois fait et satisfaite du résultat, à se demander si elle n’en faisait pas un peu trop, elle monta dans la chambre, sacoches sur son épaule. Silfried l’avait prévenue que des personnes risquaient de passer demander des vivres ou autre chose. Il valait mieux qu’elle ne laisse pas trainer ses affaires, surtout qu’un de ses sacs contenait l’épée courte de Nade…
Elle glissa son épée le long du lit et disposa les draps propres sur le matelas. Même si Silfried était parti, elle se sentait encore gênée de bénéficier de tant d’attention de la part du Thane lui-même. Tout en réfléchissant à ce qu’elle pourrait faire pour remercier Silfried et Etheliwen de leur hospitalité, Engelwine retira son armure et enfila des vêtements plus confortables à la place. Elle déposa l’étoffe contenant les fleurs de Freamund entre les pages d’un livre tout en souriant et s’allongea sur le lit. Elle sentit encore les dernières vapeurs d’hydromel lui brouiller l’esprit.
Elle sombra dans un profond sommeil que seuls les aboiements des chiens rompirent peu avant l’aube. Elle sursauta ne sachant plus où elle était, fit un bond hors du lit et dégaina son épée… soudain, elle se mit à rire de sa réaction démesurée. Elle regarda en bas de l’échelle et se demanda si quelqu’un était passé durant la nuit mais ne remarqua rien. Elle trouva une cruche d’eau de la veille et s’en aspergea le visage afin de retrouver les traits d’une rohirril alerte et réveillée. Elle dénicha un morceau de pain et un fruit n’osant pas toucher aux réserves sachant le peu de vivres dont disposait le camp. Elle prit un morceau de bois et le mit dans l’âtre. La chaleur revint peu à peu dans la demeure. Le jour pointait à peine à l’horizon, il lui restait encore un peu de temps. Tout en sculptant un petit morceau de bois devant la cheminée, Engelwine se remémora les événements de la veille… sa rencontre avec le petit Freamund, la charmante Etheliwen et ses conversations avec Silfried. Avant de partir chasser, elle déposa sa petite sculpture en forme de tête de cheval sur la table et prit le temps d’écrire un mot sur un morceau de parchemin. D’un geste appliqué, elle traça des lettres rondes et déliées …
Silfried Thane,
Je ne sais encore comment vous remercier de votre accueil, vous et votre sœur, et de cette soirée très agréable en votre compagnie. Afin de trouver l’inspiration, je suis partie chasser le gibier. Cela sera peut-être l'occasion de partager à nouveau un repas et quelques verres d'hydromel ensemble.
Qu'Eorl vous protège...
Je vous promets d’être prudente.
Engelwine
Elle dessina deux petites ailes en dessous de son nom puis elle glissa le parchemin sous la sculpture.
Préférant le cuir pour chasser, Engelwine délaissa son armure lourde et privilégia une tenue de cuir sombre et une cape de la même facture. Une fois les armes flanquées sur ses hanches, elle prit son arc et se dirigea vers l’écurie récupérer Fromgast. En partant, elle jeta un œil à la demeure d’Etheliwen, la faible fumée s’échappant de la cheminée indiquait que tout le monde devait peut-être encore dormir. Au pas, elle quitta Stangarde laissant le camp s’éveiller doucement….
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Retour aux sources
Je savais que l’eored partait retrouver l’un de leur compagnon disparu lors d’une patrouille. J’avais dit que je serai surement là pour leur prêter main forte… mais Stanric en avait décidé autrement…
Etant partie à l’aube poser mes collets, je savais que j’aurai le temps de récupérer mes prises puis de les rejoindre dans cette mission de sauvetage. J’étais revenue de la chasse avec six beaux lapins, de quoi faire quelques ragouts et une façon comme une autre de remercier Silfried et Etheliwen de leur hospitalité. Je préparai hâtivement ma jument quand Stanric m’interpella de la main.
-hé vous ! Venez par-là ! J’opinais de la tête et rejoignit au petit trot Stanric.
- Oui Ser ?
- Où partez-vous ainsi ? Sur un ton hautain
- et bien, je vais rejoindre Silfried Thane et leur offrir mon aide pour retrouver leur compagnon… pourquoi cette question ? Répondis-je sur un ton un peu sec tout en regardant au loin la troupe sur le départ.
Stanric soupira et prit un air plus qu’autoritaire
- vous n’irez pas les rejoindre, ils ont pris bien assez de mes hommes pour sauver un seul des leurs !
- j’ai une autre mission pour vous ! Des bruits courent que vous avez soit disant quelques compétences militaires… et bien prouvez-le moi ! Prenez ces hommes là-bas et allez faire un entrainement avec eux…
Stanric semblait sûr de lui, comme tous les rohirrim qui s’imaginent qu’une femme est incapable de combattre correctement. Il fut surpris de lire sur mon visage un air de défi plutôt qu’une mine déconfite.
- Bien… j’y vais… mais je m’excuse par avance si l’un d’entre eux se retrouvait blessé… un accident est si vite arrivé… le port altier, je regardai Stanric dans les yeux sans dévié mon regard. Mais, je n’étais pas à Underharrow… ce n’était pas le moment de me faire un ennemi parmi les miens… je cédai à son regard et me dirigeait vers le camp d’entrainement. Je voyais s’éloigner au loin la troupe de l’eored qui disparut dans un dernier nuage de poussière.
L’entrainement fut brutal et sans manière. Les hommes de Stanric voulaient me pousser à bout et moi je restais implacable. Ne répondant pas à leurs quolibets, j’enchainais les passes avec une assurance déconcertante qui commençait sérieusement à les énerver. J’esquissai un sourire, enfin, tout ce que j’avais appris avec acharnement portait ses fruits. L’un des hommes, excédé, profita de ma position pour me placer un coup d’estoc dans le dos tandis que j’affrontai l’un de ses compagnons… Ne supportant pas cet acte déloyal, mon visage changea… l’esprit de feu se réveilla… dans un cri de rage qui les surpris, je fis volte-face, et profitai de mon élan pour balayer l’homme. J’enchainai une roulade, puis, d’un bond je me remis sur pied en brandissant mes deux lames. Pendant que l’une d’elles tournoya autour de mon poignet, je mis un coup d’estoc dans le front de l’homme qui me faisait face quelques secondes auparavant. Il s’écroula et le silence succéda au brouhaha du combat. Allaitante, je gardai mes deux lames devant moi puis tournai sur moi-même regardant un à un les soldats en cercle qui étaient venus voir ma défaite. Sans dire mot, je les fusillai du regard mais aucun n’avança… le groupe se dispersa en silence. Seuls les deux hommes au sol étaient encore présents. Je rengainai mes épées et tandis ma main à l’homme que j’avais fauché. Il accepta ma main tendue et me sourit. Après avoir relevé le premier, je m’approchai de l’homme au sol qui arborait une magnifique bosse sur le front. Je me penchai vers lui, et je fis un soupir de soulagement en l’entendant respirer. Il ouvrit un œil… et chuchota…
- bienvenue parmi nous … sœur du Rohan…
La séance s’acheva à l’auberge de Stangarde autour d’un bon pichet d’hydromel. Pour un peu, en fermant les yeux… je me serai cru à Underharrow…
Un peu plus tard, la troupe menée par Silfried était revenue au camp. J’aperçu un homme blessé sous une tente et reconnu Ekhenor près de lui. Ce n’était pas le meilleur moment pour des retrouvailles donc je continuai mon chemin vers les écuries. J’attrapai le sac contenant les lapins que j’avais planqué sous la paille près de Fromgast et je me dirigeai vers la demeure d’Etheliwen. Encore une fois, je fus accueillie chaleureusement. Pendant le repas, je me gardai de raconter ma légère altercation avec Stanric ainsi que mon entrainement sportif. Je savais que les relations étaient déjà tendues, et surtout, je ne voulais pas gâcher cette agréable soirée.
Etant partie à l’aube poser mes collets, je savais que j’aurai le temps de récupérer mes prises puis de les rejoindre dans cette mission de sauvetage. J’étais revenue de la chasse avec six beaux lapins, de quoi faire quelques ragouts et une façon comme une autre de remercier Silfried et Etheliwen de leur hospitalité. Je préparai hâtivement ma jument quand Stanric m’interpella de la main.
-hé vous ! Venez par-là ! J’opinais de la tête et rejoignit au petit trot Stanric.
- Oui Ser ?
- Où partez-vous ainsi ? Sur un ton hautain
- et bien, je vais rejoindre Silfried Thane et leur offrir mon aide pour retrouver leur compagnon… pourquoi cette question ? Répondis-je sur un ton un peu sec tout en regardant au loin la troupe sur le départ.
Stanric soupira et prit un air plus qu’autoritaire
- vous n’irez pas les rejoindre, ils ont pris bien assez de mes hommes pour sauver un seul des leurs !
- j’ai une autre mission pour vous ! Des bruits courent que vous avez soit disant quelques compétences militaires… et bien prouvez-le moi ! Prenez ces hommes là-bas et allez faire un entrainement avec eux…
Stanric semblait sûr de lui, comme tous les rohirrim qui s’imaginent qu’une femme est incapable de combattre correctement. Il fut surpris de lire sur mon visage un air de défi plutôt qu’une mine déconfite.
- Bien… j’y vais… mais je m’excuse par avance si l’un d’entre eux se retrouvait blessé… un accident est si vite arrivé… le port altier, je regardai Stanric dans les yeux sans dévié mon regard. Mais, je n’étais pas à Underharrow… ce n’était pas le moment de me faire un ennemi parmi les miens… je cédai à son regard et me dirigeait vers le camp d’entrainement. Je voyais s’éloigner au loin la troupe de l’eored qui disparut dans un dernier nuage de poussière.
L’entrainement fut brutal et sans manière. Les hommes de Stanric voulaient me pousser à bout et moi je restais implacable. Ne répondant pas à leurs quolibets, j’enchainais les passes avec une assurance déconcertante qui commençait sérieusement à les énerver. J’esquissai un sourire, enfin, tout ce que j’avais appris avec acharnement portait ses fruits. L’un des hommes, excédé, profita de ma position pour me placer un coup d’estoc dans le dos tandis que j’affrontai l’un de ses compagnons… Ne supportant pas cet acte déloyal, mon visage changea… l’esprit de feu se réveilla… dans un cri de rage qui les surpris, je fis volte-face, et profitai de mon élan pour balayer l’homme. J’enchainai une roulade, puis, d’un bond je me remis sur pied en brandissant mes deux lames. Pendant que l’une d’elles tournoya autour de mon poignet, je mis un coup d’estoc dans le front de l’homme qui me faisait face quelques secondes auparavant. Il s’écroula et le silence succéda au brouhaha du combat. Allaitante, je gardai mes deux lames devant moi puis tournai sur moi-même regardant un à un les soldats en cercle qui étaient venus voir ma défaite. Sans dire mot, je les fusillai du regard mais aucun n’avança… le groupe se dispersa en silence. Seuls les deux hommes au sol étaient encore présents. Je rengainai mes épées et tandis ma main à l’homme que j’avais fauché. Il accepta ma main tendue et me sourit. Après avoir relevé le premier, je m’approchai de l’homme au sol qui arborait une magnifique bosse sur le front. Je me penchai vers lui, et je fis un soupir de soulagement en l’entendant respirer. Il ouvrit un œil… et chuchota…
- bienvenue parmi nous … sœur du Rohan…
La séance s’acheva à l’auberge de Stangarde autour d’un bon pichet d’hydromel. Pour un peu, en fermant les yeux… je me serai cru à Underharrow…
Un peu plus tard, la troupe menée par Silfried était revenue au camp. J’aperçu un homme blessé sous une tente et reconnu Ekhenor près de lui. Ce n’était pas le meilleur moment pour des retrouvailles donc je continuai mon chemin vers les écuries. J’attrapai le sac contenant les lapins que j’avais planqué sous la paille près de Fromgast et je me dirigeai vers la demeure d’Etheliwen. Encore une fois, je fus accueillie chaleureusement. Pendant le repas, je me gardai de raconter ma légère altercation avec Stanric ainsi que mon entrainement sportif. Je savais que les relations étaient déjà tendues, et surtout, je ne voulais pas gâcher cette agréable soirée.
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La mission…
J’étais installée sur une chaise, ma joue reposant sur ma main, mon regard plongé dans le vague. Sur la table, j’avais ouvert l’étoffe où se trouvait le fourreau orné d’entrelacs… la lame de Nade. Je m’étais enfin décidée à faire confiance à la femme de son clan que j’avais rencontrée par hasard il y a quelques temps : ramenée l’épée chez Nade, dans sa demeure de Bree.
Je regardais autour de moi… avec le regret de devoir une fois de plus quitter le Rohan pour l’Eriador. Je rangeais mes affaires et chargeais Fromgast de mes effets personnels. Je ne savais pas combien de temps j’allais partir mais ce qui était sûr… j’allais revenir. Je profitais d’un convoi de marchands escorté pour me rendre à Bree. Une fois sur place, je repris vite mes marques dans cet univers familier. Je me rendis à l’armurerie, la porte s’ouvrit non sans mal sur une pièce froide et humide qui n’avait pas vu de lumière depuis des mois. Moi aussi j’avais perdu ma lumière… Mioril était reparti pour la forêt noire. Ses problèmes familiaux, la pression et les marasmes de ses pairs qui préféraient juger notre relation plutôt que de s’occuper de l’engeance avait eu raison de nous. Pour me protéger, il avait préféré partir…
Je retrouvais quelques unes de ses affaires que je pris soin de rassembler entre mes bras. Je respirais l’étoffe en me concentrant les yeux fermés… la seule chose que je sentis fut le tissu trop longtemps abandonné aux affres du temps. Je laissais quelques larmes m’échapper tout en plaçant délicatement ses affaires dans le coffre de mes quartiers.
Pour ne pas sombrer dans la mélancolie, je me forçais à penser à ma mission première. Il faisait nuit, j’attrapai l’arme de Nade dans une main puis me dirigeai à pied chez elle. Sa maison semblait silencieuse… tout le monde était surement parti depuis le temps. Je m’en tenais à ce que l’on m’avait dit et ce que j’avais promis… déposer l’arme de Nade dans sa demeure. J’avais l’impression de profaner un tombeau… je fus surprise de trouver une porte ouverte, ce qui ne me rassura pas et mis tous mes sens en alerte. Je dégainai l’une de mes épées et fit les contrôles d’usage en entrant dans la bâtisse. Rien, aucun son ne s’en échappait. Je me faufilai dans les couloirs jusqu’au moment où je tombais sur une pièce où se trouvait un meuble composé d’étagères et de tiroirs. Des livres étaient encore soigneusement rangés et semblait traité de médecine et diverses sciences que je ne connaissais pas. J’ouvrai un tiroir … je fus surprise d’y trouver le petit cadeau que j’avais fait à Nade pour la naissance de ses jumeaux. Je pris cela pour un signe du destin et plaça l’arme à côté de ce coquillage richement décoré.
J’avais besoin d’un remontant… je rentrai à l’armurerie, j’appelai ma jument d’un léger sifflement. Une fois en selle, j’ordonnais un passage au grand galop à Fromgast afin de m’enivrer de la vitesse que me procurait à chaque fois cette allure… un moment de liberté que nul ne pouvait me priver…
L’auberge fut l’occasion de retrouver de vieux amis et de rencontrer Nunnarth un rohir de l’eored exilée en faction sur Bree. Après une longue conversation sur nos activités et nos origines, je lui donnai quelques nouvelles de Stangarde autour d’une chope d’hydromel. Allant pour recharger le pichet dont le contenu s’était quelque peu évaporé, je tombais nez à nez avec mes chers compagnons Faerdan et Lardanthael qui rentraient de mission, ainsi que Silfried qui semblait en grande discussion avec Faerdan. Masquant mes traquas derrière un large sourire, j’invitai tout le monde à se joindre à la table. J’oubliais un moment ma solitude dans ce joyeux brouhaha où les chopes s’entrechoquèrent et où les conversations fusèrent. Faerdan ne manqua pas de me taquiner pour me faire réagir au quart de tour, Lardanthael et ses oreilles pointues furent l’attraction de la soirée pour Azenaïs, jeune brearde à la candeur désarmante que Silfried avait trouvée seule errant devant l’auberge.
Mes tristes pensées commençaient à me rattraper, et je savais que l’alcool ne m’aiderait pas à oublier. Il était temps de rentrer à l’armurerie avant que mes larmes brisent le masque que j’avais mis des heures à créer. Mais au moins, j’avais découvert ce soir là, que j’avais des amis sur qui compter.
Je regardais autour de moi… avec le regret de devoir une fois de plus quitter le Rohan pour l’Eriador. Je rangeais mes affaires et chargeais Fromgast de mes effets personnels. Je ne savais pas combien de temps j’allais partir mais ce qui était sûr… j’allais revenir. Je profitais d’un convoi de marchands escorté pour me rendre à Bree. Une fois sur place, je repris vite mes marques dans cet univers familier. Je me rendis à l’armurerie, la porte s’ouvrit non sans mal sur une pièce froide et humide qui n’avait pas vu de lumière depuis des mois. Moi aussi j’avais perdu ma lumière… Mioril était reparti pour la forêt noire. Ses problèmes familiaux, la pression et les marasmes de ses pairs qui préféraient juger notre relation plutôt que de s’occuper de l’engeance avait eu raison de nous. Pour me protéger, il avait préféré partir…
Je retrouvais quelques unes de ses affaires que je pris soin de rassembler entre mes bras. Je respirais l’étoffe en me concentrant les yeux fermés… la seule chose que je sentis fut le tissu trop longtemps abandonné aux affres du temps. Je laissais quelques larmes m’échapper tout en plaçant délicatement ses affaires dans le coffre de mes quartiers.
Pour ne pas sombrer dans la mélancolie, je me forçais à penser à ma mission première. Il faisait nuit, j’attrapai l’arme de Nade dans une main puis me dirigeai à pied chez elle. Sa maison semblait silencieuse… tout le monde était surement parti depuis le temps. Je m’en tenais à ce que l’on m’avait dit et ce que j’avais promis… déposer l’arme de Nade dans sa demeure. J’avais l’impression de profaner un tombeau… je fus surprise de trouver une porte ouverte, ce qui ne me rassura pas et mis tous mes sens en alerte. Je dégainai l’une de mes épées et fit les contrôles d’usage en entrant dans la bâtisse. Rien, aucun son ne s’en échappait. Je me faufilai dans les couloirs jusqu’au moment où je tombais sur une pièce où se trouvait un meuble composé d’étagères et de tiroirs. Des livres étaient encore soigneusement rangés et semblait traité de médecine et diverses sciences que je ne connaissais pas. J’ouvrai un tiroir … je fus surprise d’y trouver le petit cadeau que j’avais fait à Nade pour la naissance de ses jumeaux. Je pris cela pour un signe du destin et plaça l’arme à côté de ce coquillage richement décoré.
J’avais besoin d’un remontant… je rentrai à l’armurerie, j’appelai ma jument d’un léger sifflement. Une fois en selle, j’ordonnais un passage au grand galop à Fromgast afin de m’enivrer de la vitesse que me procurait à chaque fois cette allure… un moment de liberté que nul ne pouvait me priver…
L’auberge fut l’occasion de retrouver de vieux amis et de rencontrer Nunnarth un rohir de l’eored exilée en faction sur Bree. Après une longue conversation sur nos activités et nos origines, je lui donnai quelques nouvelles de Stangarde autour d’une chope d’hydromel. Allant pour recharger le pichet dont le contenu s’était quelque peu évaporé, je tombais nez à nez avec mes chers compagnons Faerdan et Lardanthael qui rentraient de mission, ainsi que Silfried qui semblait en grande discussion avec Faerdan. Masquant mes traquas derrière un large sourire, j’invitai tout le monde à se joindre à la table. J’oubliais un moment ma solitude dans ce joyeux brouhaha où les chopes s’entrechoquèrent et où les conversations fusèrent. Faerdan ne manqua pas de me taquiner pour me faire réagir au quart de tour, Lardanthael et ses oreilles pointues furent l’attraction de la soirée pour Azenaïs, jeune brearde à la candeur désarmante que Silfried avait trouvée seule errant devant l’auberge.
Mes tristes pensées commençaient à me rattraper, et je savais que l’alcool ne m’aiderait pas à oublier. Il était temps de rentrer à l’armurerie avant que mes larmes brisent le masque que j’avais mis des heures à créer. Mais au moins, j’avais découvert ce soir là, que j’avais des amis sur qui compter.
Engelwine- Nombre de messages : 758
Date d'inscription : 19/01/2012
Le voyage...
Sans en parler, je l'avais prévu depuis longtemps. Il était temps pour moi de retrouver mon détachement et voir si toutes mes années de travail avaient porté leur fruit. L'armurerie était maintenant prête. Je donnais les dernières instructions à Lili, une jeune brearde du voisinage que j’avais payé grassement afin qu’elle entretienne les lieux pour moi. Cette jeune femme était enthousiaste et ravie d’avoir quelques responsabilités dans le quartier. Et je savais que je pouvais compter sur elle.
Fromgast était déjà en alerte en observant mes allés et venus pour préparer le paquetage. Il me restait quelques provisions à prendre en ville et je serai fin prête à partir. Je n’avais pas omis de prendre au moins mon luth, parfois l’inspiration nait de situations et lieux insolites…
Mes compagnons allaient me manquer, je ne risquai pas de les revoir de si tôt. Mais j’étais aussi enthousiaste d’enfin retourner à Underharrow après de si longues années. A cette joie se mêlait la peur… je n’avais pas eu de nouvelles depuis des lustres et je craignais qu’il soit arrivé quelque chose là bas. Je n’avais qu’une chose à faire : y aller pour en avoir le cœur net.
Le voyage sera long… peut-être empli d’embuches mais je devais le faire…
Fromgast était déjà en alerte en observant mes allés et venus pour préparer le paquetage. Il me restait quelques provisions à prendre en ville et je serai fin prête à partir. Je n’avais pas omis de prendre au moins mon luth, parfois l’inspiration nait de situations et lieux insolites…
Mes compagnons allaient me manquer, je ne risquai pas de les revoir de si tôt. Mais j’étais aussi enthousiaste d’enfin retourner à Underharrow après de si longues années. A cette joie se mêlait la peur… je n’avais pas eu de nouvelles depuis des lustres et je craignais qu’il soit arrivé quelque chose là bas. Je n’avais qu’une chose à faire : y aller pour en avoir le cœur net.
Le voyage sera long… peut-être empli d’embuches mais je devais le faire…
Engelwine- Nombre de messages : 758
Date d'inscription : 19/01/2012
Départ mouvementé
Départ mouvementé
Mon départ de Bree n’avait pas pris la tournure que j’avais prévue. En effet, Prosper m’avait bien préparé un gros sac de provisions. Techniquement, j’étais prête, mais les évènements du soir avaient transformé ma détermination et ma concentration en un flot de mélancolie.
Il était là aux portes de Bree son regard en partie caché par sa lourde pelisse de lin verte olive. Je ne pensais pas le croiser ce soir-là, mais après tout, cela me détendrai de passer une dernière soirée avec un frère de lance qui en plus appréciait la musique. Il m’accompagna jusqu’à l’auberge pour récupérer mon paquetage. Je l’invitai à un dernier verre avant mon départ. Au travers de cette invitation, il comprit qu’il n’allait pas me revoir de sitôt. Est-ce l’échéance qui le fit parler ? Boire dans un cadre idyllique à la belle étoile ou l’alcool fort que je lui avais servi ? Je n’en avais aucune idée… quoiqu’il en soit, le rohir coupa nette notre conversation bon enfant en me dévoilant ses sentiments au grand jour. Je manquais de m’étouffer avec la gorgée de liqueur qui brûlait déjà ma gorge. Je ne m’y attendais pas, je ne pensais jusqu’alors qu’à mon voyage. La chaleur de l’embarras dépassa celle de l’alcool et je déglutis avec difficulté quand il fallut trouver les mots pour lui répondre. Mes yeux bleus écarquillés cherchèrent les siens. On pouvait y lire la surprise, le désarroi et déjà la tristesse d’une réponse que je connaissais déjà. Je relevai un peu plus ma tête et me redressai face à cet homme bien bâti qui me dépassait d’une bonne tête. Prise au dépourvue, je secouais la tête dans l’espoir de reprendre mes esprits. Puis, les mots sonnèrent comme le glas :
« J’aime passer de bons moments avec toi mais je t’apprécie comme un frère… un frère de lance… je… je ne suis pas amoureuse de toi… »
Maladroitement, je tentai de le rassurer en l’assurant qu’il trouverait surement mieux qu’une rohirril au cœur meurtri… et que le temps ferait son devoir, qu’il m’oublierait… Je crispais ma mâchoire sur ses derniers mots pour ne pas alourdir encore plus l’atmosphère pas des larmes révélant mes douleurs passées. Il s’éloigna un moment accusant le poids de mes mots. Je ne pouvais pas partir ainsi… je devais me reprendre, vider mon esprit. Je pris ma harpe que j’avais ajoutée à la longue liste de mon attirail de voyage. Je me mis à jouer un morceau à l’image de mon âme mélancolique… les notes tristes se mirent à flotter dans l’air attirant quelques danseurs qui flânaient près de l’auberge. Je jouais pour moi… pour lui aussi…
J’avais espoir que la musique soulagerait les maux du cœur. Tel le miroir de l’âme, l’air de la musique s’écoula au rythme de de mes larmes. Il revint près de moi, écouter les lamentations de ma harpe dont les cordes glissaient sous mes doigts agiles. Nous nous regardâmes sans un mot, la musique parlant pour moi. La dernière note se mua en un long silence que je rompis lorsque je fis miauler les cordes en rangeant la harpe à l’arrière de la selle de Fromgast. Il s’interposa entre moi et ma jument. Il était si proche que je pouvais sentir sa chaleur. Il me regarda de toute sa hauteur avec un air déterminé, un regard franc mêlé de douceur et posa sa main chaude sur ma joue humide dans l’ultime espoir de me faire changer d’avis. Aucun mot ne sortit de ma bouche, je pris délicatement sa main profitant de ce fugace réconfort et lui répondit par la négative d’un signe de tête.
A demi-mots, je lui adressai enfin la parole : « je dois partir… il le faut… ».
Oui il le fallait pour ne pas remuer encore plus le couteau dans la plaie moi qui venais de piétiner sa déclaration faute de ressentir la même chose et je savais qu’afficher mon empathie ne faisait qu’accroitre sa douleur.
Je montai en selle cachant mon visage derrière mes cheveux et lui jetai un dernier regard. Je chuchotai un mot en rohirric à Fromgast qui partit au grand galop à travers Bree. J’avais l’impression de sentir le regard du rohir me transpercer le dos mais je regardais devant moi, galopant … libre comme le vent…
Mon départ de Bree n’avait pas pris la tournure que j’avais prévue. En effet, Prosper m’avait bien préparé un gros sac de provisions. Techniquement, j’étais prête, mais les évènements du soir avaient transformé ma détermination et ma concentration en un flot de mélancolie.
Il était là aux portes de Bree son regard en partie caché par sa lourde pelisse de lin verte olive. Je ne pensais pas le croiser ce soir-là, mais après tout, cela me détendrai de passer une dernière soirée avec un frère de lance qui en plus appréciait la musique. Il m’accompagna jusqu’à l’auberge pour récupérer mon paquetage. Je l’invitai à un dernier verre avant mon départ. Au travers de cette invitation, il comprit qu’il n’allait pas me revoir de sitôt. Est-ce l’échéance qui le fit parler ? Boire dans un cadre idyllique à la belle étoile ou l’alcool fort que je lui avais servi ? Je n’en avais aucune idée… quoiqu’il en soit, le rohir coupa nette notre conversation bon enfant en me dévoilant ses sentiments au grand jour. Je manquais de m’étouffer avec la gorgée de liqueur qui brûlait déjà ma gorge. Je ne m’y attendais pas, je ne pensais jusqu’alors qu’à mon voyage. La chaleur de l’embarras dépassa celle de l’alcool et je déglutis avec difficulté quand il fallut trouver les mots pour lui répondre. Mes yeux bleus écarquillés cherchèrent les siens. On pouvait y lire la surprise, le désarroi et déjà la tristesse d’une réponse que je connaissais déjà. Je relevai un peu plus ma tête et me redressai face à cet homme bien bâti qui me dépassait d’une bonne tête. Prise au dépourvue, je secouais la tête dans l’espoir de reprendre mes esprits. Puis, les mots sonnèrent comme le glas :
« J’aime passer de bons moments avec toi mais je t’apprécie comme un frère… un frère de lance… je… je ne suis pas amoureuse de toi… »
Maladroitement, je tentai de le rassurer en l’assurant qu’il trouverait surement mieux qu’une rohirril au cœur meurtri… et que le temps ferait son devoir, qu’il m’oublierait… Je crispais ma mâchoire sur ses derniers mots pour ne pas alourdir encore plus l’atmosphère pas des larmes révélant mes douleurs passées. Il s’éloigna un moment accusant le poids de mes mots. Je ne pouvais pas partir ainsi… je devais me reprendre, vider mon esprit. Je pris ma harpe que j’avais ajoutée à la longue liste de mon attirail de voyage. Je me mis à jouer un morceau à l’image de mon âme mélancolique… les notes tristes se mirent à flotter dans l’air attirant quelques danseurs qui flânaient près de l’auberge. Je jouais pour moi… pour lui aussi…
J’avais espoir que la musique soulagerait les maux du cœur. Tel le miroir de l’âme, l’air de la musique s’écoula au rythme de de mes larmes. Il revint près de moi, écouter les lamentations de ma harpe dont les cordes glissaient sous mes doigts agiles. Nous nous regardâmes sans un mot, la musique parlant pour moi. La dernière note se mua en un long silence que je rompis lorsque je fis miauler les cordes en rangeant la harpe à l’arrière de la selle de Fromgast. Il s’interposa entre moi et ma jument. Il était si proche que je pouvais sentir sa chaleur. Il me regarda de toute sa hauteur avec un air déterminé, un regard franc mêlé de douceur et posa sa main chaude sur ma joue humide dans l’ultime espoir de me faire changer d’avis. Aucun mot ne sortit de ma bouche, je pris délicatement sa main profitant de ce fugace réconfort et lui répondit par la négative d’un signe de tête.
A demi-mots, je lui adressai enfin la parole : « je dois partir… il le faut… ».
Oui il le fallait pour ne pas remuer encore plus le couteau dans la plaie moi qui venais de piétiner sa déclaration faute de ressentir la même chose et je savais qu’afficher mon empathie ne faisait qu’accroitre sa douleur.
Je montai en selle cachant mon visage derrière mes cheveux et lui jetai un dernier regard. Je chuchotai un mot en rohirric à Fromgast qui partit au grand galop à travers Bree. J’avais l’impression de sentir le regard du rohir me transpercer le dos mais je regardais devant moi, galopant … libre comme le vent…
Engelwine- Nombre de messages : 758
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Un long voyage
Un long voyage
Perdue dans mes pensées j’avais peu ménagé ma monture. Je décidai de faire une halte à l’auberge abandonnée afin qu’elle puisse s’abreuver et reprendre quelques forces. Je lui promis que cela n’arriverait plus. Il fallait me concentrer dès maintenant sur notre voyage.
Pour l’avoir prise, je savais que la vieille route passant par le pays de Dun était de moins en moins sûre. Et cette fois-ci, j’étais seule à faire le voyage mieux valait ne pas prendre de risque. Ayant de bonnes relations avec les eldars, je prévoyais de rejoindre Imladris et passer par les hauts cols afin de rejoindre la route de la vieille forêt puis longer l’Anduin jusqu’au Parth Celebrant. Je ferai surement une pause à Stangarde avant de suivre la route du sud menant à Edoras puis à Underharrow.
Avant la trouée de Troll, je fis une dernière halte à Ost Guruth. J’y retrouvais de vieux compagnons églains avec qui j’avais lié de bonnes relations lors de mon dernier passage. J’y passais la nuit afin de traverser la trouée aux premières lueurs du jour pour éviter toute rencontre hasardeuse avec un troll. L’aube déchira les brumes matinales qui recouvraient la route. J’étais encapuchonnée jusqu’à la moitié du visage, et habillée de l’armure que j’avais moi-même confectionnée sur-mesure en tenant compte de mon grand besoin de liberté de mouvements. Mes deux lames flanquées à ma ceinture de cuir, je n’avais pas omis de prendre mon arc qui pouvait être fort utile pour chasser. Avec une moue de dédain, j’haussai les épaules, après tout, disais-je à moi-même, j’avais connu bien pire comme conditions de voyage.
Je bénissais Eorl que le voyage se passa si bien. J’arrivai sans encombre à Imladris où je fus interceptée par des gardes qui me regardèrent avec méfiance jusqu’au moment où je me mis à parler leur langue.
« Suilad. Im Engelwine Aéledfeorh…Pelin pedi i lam edhellen »* j’inclinai poliment la tête en guise de salut.
(* Salutations, je suis Engelwine Aéledfeorh … je parle le langage des elfes)
Le chasseur qui attrapa la bride de Fromgast sourit et me transperça de son regard d’azur en me demandant sans ambages où une rohirril avait appris le sindarin. Je négociais leur hospitalité contre le récit de mon histoire. Sa curiosité piquée à vif, l’eldar échangea un regard avec l’autre garde et me fit signe qu’il acceptait ma requête. Il me mena dans un endroit où je pouvais établir un campement. Une fois installée, le chasseur revint à ma rencontre afin que je tienne ma promesse. Il arriva d’un pas léger muni d’une bouteille que mon regard, aiguisé par quelques talents d’épicurienne, valida comme étant du vin elfique. Je souris à son arrivée et lui proposa un siège de fortune autour du feu de camp. Une fois sa curiosité rassasiée par mon récit et la bouteille vidée, il me remercia et me laissa m’assoupir près des braises encore vives.
Je m’éveillai aux prémices de l’aube, au loin j’entendais quelques litanies matinales honorant nature et jour nouveau. J’harnachais de nouveau Fromgast en prenant soin de préparer son caparaçon de laine en prévision de notre passage par les hauts cols. Je pris ma pelisse la plus épaisse et me hissa en selle. Je sentis quelques regards m’observer, mais je donnais l’air de n’avoir rien remarqué afin de soulager leur méfiance. Le chasseur vint me saluer et m’accompagna à la sortie d’Imladris. Je le remerciai chaleureusement de son hospitalité et pris une allure nonchalante en direction des montagnes afin de ménager ma jument. Bizarrement, le chasseur ne m’avait pas posé de questions sur le but de mon voyage. Je souris à cette remarque mais un vent froid cingla mon visage et me fit prendre conscience de ce que j’entreprenais.
Cette partie du voyage fut pénible. J’avais pris la décision de faire cette route au côté de ma jument pour faciliter sa progression et tâter du pied et du bout de la lame les chemins escarpés que nous devions suivre. Je ne sais pas combien de temps nous avons erré dans ces contrées si froides. Le temps semblait s’y être arrêté comme le son de nos pas feutrés dans les neiges éternelles. Je ne pris aucun risque et nos profitâmes de chaque abri que la montagne nous offrit sur notre route. Je n’avais pas d’échéance calendaire juste un but géographique.
Quel ne fut pas mon soulagement quand j’aperçu enfin l’Anduin au loin. Il me restait pas plus d’une heure de marche pour le rejoindre. Je mis à profit ma position sur les hauteurs pour observer les berges du fleuve aussi loin que me le permettaient mes yeux. Mon soulagement fut de courte durée. Une patrouille arpentait les rives et se dirigeait vers le sud. Ils n’étaient pas plus de trois mais bien assez pour effrayer un voyageur non averti. Je flattai Fromgast en lui ordonnant de rester sagement ici à m’attendre. Je ne voulais pas attirer l’attention de cette escouade sans savoir à qui j’avais affaire.
Je retirai ma pelisse et ajustai les différentes pièces de mon armure. Je pris mon arc ainsi que mon carquois, mes épées ne m’ayant jamais quittée. Je descendis aussi discrètement que possible de mon camp d’observation tout en trottant entre les rochers quand cela était possible. Par chance, la patrouille marchait lentement, il me fallut peu de temps pour qu’elle soit enfin à la portée de mes yeux. Je grimaçais en remarquant le signe de la main blanche sur le plastron de l’un d’entre eux… trois orques bien trop confiants pour remarquer ma présence. Ils étaient bien plus disposés à palabrer que de faire leur travail. Je pris cela comme un signe, une chance. Je m’approchai petit à petit du groupe… une fois à bonne distance… je pris une profonde inspiration tout en bandant mon arc. Mon regard devint acier, mon visage ne laissa transpirer aucun signe de pitié…
Entre mes dents quelques mots en sindarin fusèrent « *Gurth 'ni yrch! » au même moment que ma flèche siffla dans l’air et vint se ficher au travers de la gorge de l’orque du centre. Ce dernier s’affala dans un gargouillis inaudible aux pieds de ses compagnons. . (* Mort aux orques)
Les deux autres surpris se ruèrent dans ma direction. Mais j’avais pris mes précautions et la distance me permettait de décocher une deuxième flèche. Me servant du rocher comme appui, je pris une nouvelle inspiration et lâcha la corde tout en affichant un rictus carnassier. Au même moment que le projectile atteignit sa cible au flanc, je lâchai mon arc au sol et brandit mes deux lames prête à en découdre avec le plus vaillant. Armé de sa masse, il hurla de rage et abattit l’arme en direction de mon crâne. Profitant de son élan, je me glissai sous son bras et remonta ma lame jusqu’à son épaule. Il hurla en voyant son bras tombé au sol. Mais son râle fut aussi court que le temps que je mis à faire volte-face pour le décapiter avec ma deuxième épée. J’avais à peine le temps de remarquer que le deuxième, seulement blessé, avait continué sa trajectoire. Je ressentis alors une vive douleur à mon épaule gauche lorsque la pointe de son épée se glissa sous ma spallière. Mais, cette légère blessure fut un modeste tribu pour qu’il se découvre et m’offre une belle ouverture, et d’une botte, je le transperçai de part en part. L’orque vint s’écraser de tout son poids sur moi. Je me débattis comme une folle et rejetai son corps sur le côté. Je retombai sur le dos, à bout de souffle les yeux perdus dans le bleu du ciel savourant quelques secondes ma victoire. L’adrénaline couvrait encore la douleur de mon épaule. Je la touchai du bout des doigts et fut soulagée de constater que tout était là. Mon instinct de survie me dicta de me relever au plus vite au cas où d’autres patrouilles seraient dans les parages. Les orques étaient trop lourds pour que je les déplace seule. Je regardai sur les hauteurs en face de moi et remarquai que ma chère Fromgast n’avait pas perdu une miette du spectacle. Je lui fis un signe qu’elle comprit aussitôt. La jument descendit avec précaution le chemin et vint me rejoindre. Je profitai de la force de ma jument pour tirer les corps dans des buissons à l’aide d’une corde. Je m’accordai un moment de répit pour nettoyer ma blessure tout en maugréant sur le fait que c’était la deuxième fois qu’une lame passait à cet endroit… Parfois la liberté de mouvements demande quelques sacrifices.
Je continuai ma route vers le sud le long de l’Anduin quand je me sentis observée. Des elfes de la Lorien… je souriais car je savais que j’arrivai non loin de Caras Galadhon. Avec un peu de chance, je pourrai y trouver un bateau marchand se dirigeant vers le Parth Celebrant. Les elfes quoique retirés et distants par rapport aux relations humaines en général, entretiennent des rapports limités mais amicaux avec les rohirrim. Je me sentis en sécurité et continuais ma route.
J’arrivai près de Caras Galadhon où j’attendis des heures durant qu’un bateau fasse son apparition sur une des digues qui longent la cité. La patience n’étant pas mon fort, je mis ce temps à profit pour être un peu plus présentable. Je fis une succincte toilette sur les bords de l’Anduin et mis ma tenue, la tenue de mon détachement. M’habiller ainsi donna un coup de fouet à ma motivation et j’affichai une mine réjouie malgré mes traits tirés par la fatigue. Finalement, je dus attendre une demi-journée pour enfin voir un bateau s’amarrer à la digue dans le but de faire quelques affaires avec les artisans de la forêt d’or. Ce marchand était un rohir, je n’eus aucun mal à le convaincre de m’amener jusqu’au Parth Celebrant contre monnaie sonnante et trébuchante le tout accompagné d’un large sourire charmeur. Fromgast paniqua au moment de monter sur le pont du bateau mais ma voix rassurante la calma et elle prit place à l’arrière du navire marchand.
Tout le voyage se passa bien jusqu’à Stangarde. Je mis pied à terre et fourrai mes gants de route à la ceinture. J’installai Fromgast dans les écuries. Après l’avoir étrillée, je lui préparai un lit de paille et de quoi la nourrir. Ma jument me répondit par un hennissement que je pris pour un signe de reconnaissance. Je sortis en prenant soin de refermer la porte derrière moi. J’étais ravie de revenir ici pensant y retrouver Etheliwen. Mais j’appris que cette dernière était partie sur les traces de son époux disparu dans les terres brunes. A la place, je trouvais son fils, Freamund, qui tournait la tête en bourrique à un garde qui le coursait autour de la fontaine. Le petit rohir courrait à en perdre haleine en criant « Forth ! forth ! ». Je me mis à rire et Freamund me vit. Il stoppa net sa course, me dévisagea et tout d’un coup, je vis son regard s’éclairer.
« Egnyyy !!Egnnyyyy ! »
Je souris à l’appel approximatif de mon nom et accueilli le petit à bras ouverts un genou à terre. Le garde essoufflé, les mains sur les genoux, observa la scène et me fit un signe de la main pour me saluer et me remercier d’avoir ainsi intercepté l’enfant. Je me relevai, Freamund dans les bras.
« Par Eorl ! Mais que tu as grandi ! Tout en ébouriffant ses cheveux. Oh ! Mais que tu es fort ! Tâtant ses menus biceps.
- Egnyyy ! » Dit Freamund tout en faisant un bisou plus ou moins baveux sur ma joue. Le petit s’extirpa de mes bras et repartit vers le garde quand Stanric arriva d’un pas décidé. Il me toisa dans son uniforme de cuir bouilli qui couinait à chacun de ses pas. Je vins vers lui et le salua sans le quitter des yeux. Il me répondit pas un médiocre signe de tête.
« Tiens ! La rohirril est de retour ! Et que nous nous vaut la ...chance… de vous recevoir ? dit Stanric sur un ton acerbe.
- Je ne fais que passer … maeg… J’insistai sur le mot frère comme un rappel.
Juste une nuit, le temps de reprendre des forces et me diriger vers Underharrow.
- Et vous… y allez … seule ? reprit-il sur un ton amusé cette fois-ci.
- mieux vaut y aller seule que mal accompagnée ! Je pointai les deux rohir auxquels j’avais mis une raclée.
- Je vois que vous avez toujours autant de répartie ! » Répondit Stanric sur un ton plus amical.
Il se mit à sourire et me salua cette fois-ci avec respect. Je lui rendis son salut et me dirigea vers les quartiers de Silfried qui n’avaient pas changés depuis mon départ. J’ouvris la porte sans difficulté, la pièce principale semblait actuellement servir de lieu de stockage, vu le nombre de sacs de grains qui s’y trouvaient. Je me faufilai jusqu’à l’âtre pour y allumer un feu et enfin me préparer quelque chose de chaud à manger. Autant je savais apprécier la nourriture autant la préparer me rebutait. Je m’y risquai tout de même faute de mieux. Le résultat fut passable mais après avoir mangé baies et provisions avariées sur la route tout me paraissait délicieux. Et, biensûr, je n’avais pas omis de prendre un petit tonnelet d’hydromel à l’auberge pour accompagner mes essais culinaires.
Une fois repus, je pus me concentrer sur d’autres aspects de ma personne peu engageants. Je n’avais pas vu l’ombre d’un bain depuis Bree... on a beau être une guerrière mais heureusement garder quelques instincts féminins. Je trouvai un demi-tonneau enfoui sous les sacs de grains. Il me fallut une bonne heure pour le dégager. Pendant ce temps, je fis bouillir de l’eau et les rohir du camp me virent faire un bon nombre de va-et-vient entre la fontaine et la maison munis de deux seaux. Remarquant leurs regards curieux, je notai au coin de ma tête de verrouiller la porte avant de me dévêtir.
Une fois dans la maison, le bac rempli à ras bord d’eau bouillante, je fis une dernière vérification de tout ce dont j’avais besoin. J’attrapai mon sac d’affaire et les montai à l’étage sur le lit. Je sortis une robe de lin légère que je posai à plat sur le matelas de paille. J’attrapai une fiole d’huile parfumée dans le creux de ma main et une large étoffe de tissu épais pour m’essuyer. Je descendis l’échelle les bras chargés .Je déposai les affaires sur la table et mis quelques gouttes de la fiole dans le bac. L’odeur de l’huile emplit la maison d’une senteur légère et fleurie. Je bloquais la porte à l’aide d’une lance et me servis une pinte d’hydromel que je plaçais à portée de main une fois dans le bain.
Avec lenteur, j’ôtai une à une les pièces de mon armure, puis mes vêtements… La douleur de mon épaule me lancinait mais j’essayai de ne pas y penser pour ne pas gâcher ce moment. Enfin nue, je me glissai dans le bac, je me sentis soudain emplie d’une chaleur salvatrice. Une fois consciencieusement nettoyée, je soupirai tout en buvant ma pinte d’hydromel. Enivrée par les huiles et par l’alcool, je m’assoupis dans le bain. Je me mis à rêver d’Underharrow, de mes proches, frères et amis, je pensais à Mioril me demandant ce qu’il pouvait bien faire en ce moment même, à mes compagnons restés en Eregion. Puis, le rêve vira au cauchemar, j’imaginais le hameau fortifié assailli de toute part par des troupes de la main blanche. Je sortis de cette torpeur d’un bond en criant et manquai de boire la tasse dans le bain. Je m’extirpai du bac à contre cœur en maugréant quelques jurons à moi-même et puis je m’enroulai d’un geste vif dans l’étoffe de tissu. Je m’assis à la table afin de nettoyer ma blessure et la recouvrir d’un cataplasme que le guérisseur de Stangarde m’avait préparé. J’enfilai enfin ma robe vaporeuse qui laissait apparaitre ma silhouette affinée par les repas frugaux et le long voyage depuis Bree.
Je pris mon luth et jouai quelques notes avec le regret de ne pas pouvoir partager cet instant avec les personnes que j’appréciai. Je chantai quelques chansons rien que pour moi attendant que le sommeil m’assomme à coups de masse. Je ne dû pas attendre bien longtemps ce coup de grâce.
Le soleil n’avait toujours pas montré le bout de son nez que j’étais déjà en route pour Underharrow. J’avais mis ma tenue de service et un cercle de métal serti d’un grenat vert ceignait mon front et maintenait mes cheveux. Fromgast était recouverte de son caparaçon vert flanqué d’une tête de cheval. Je pris la route du sud, j’avais du mal à maintenir l’allure au pas tant j’étais pressée de rejoindre ma famille.
Je sentais que j’approchai quand je vis dans la brume lointaine les trois sommets, les plus hauts des montagnes blanches du centre-est, le Raidecorne couleur sable, Irensaga en dents de scie et le Monthanté gris anthracite dont le sommet est recouvert de neige en permanence. Cette triade surplombe les hauts champs bénis de Dunharrow, surplombant l’Harrowdale, non loin de là, la capitale du Rohan, Edoras.
Après avoir passé les crêtes escarpées via les gués du bain-des-Ents, j’arrivai dans des champs d’herbes hautes. Je sentais ma jument aussi excitée que moi de retrouver ces plaines. J’essayai tout de même de ne pas relâcher ma garde surtout à découvert. Je suivais maintenant le Limesneige dont l’eau cristalline et d’un froid vif coule depuis Harrowdale et vient se jeter dans le bain-des-Ents. Nous étions presque arrivés, les truites brunes remontaient le courant à notre côté.
Enfin… je voyais au loin la capitale, Edoras… toute parée de pierres, ancrée entre les griffes de l’Irensaga, je la voyais maintenant comme dans mes songes. Je croisais en chemin les tumulus de nos anciens rois, les symbelminë y étaient si denses qu’on aurait dit un tapis de neige. En guise de respect, je continuai ma route en silence repensant aux guerres passées que l’on m’avait contées.
Je ne prenais pas le temps de m’arrêter Edoras, je passais mon chemin, continuant vers le sud en direction de Dunharrow. L’attente était insupportable, je resserrai les talons sur les flancs de Fromgast. Elle partit alors au grand galop et lâcha un hennissement de satisfaction tout en laissant une gerbe de poussière dans son sillage. Je regardai droit devant moi… jusqu’au moment où je vis quelques fumées de cheminées à l’horizon. Je souriai tout en encourageant ma monture. Les fortifications apparurent enfin, teintées d’orange par les derniers rayons du soleil couchant. Le hameau ne semblait pas avoir changé, même si les contreforts de bois montraient les stigmates d’attaques récentes. Après de si longues années, j’y étais… Underharrow…
Perdue dans mes pensées j’avais peu ménagé ma monture. Je décidai de faire une halte à l’auberge abandonnée afin qu’elle puisse s’abreuver et reprendre quelques forces. Je lui promis que cela n’arriverait plus. Il fallait me concentrer dès maintenant sur notre voyage.
Pour l’avoir prise, je savais que la vieille route passant par le pays de Dun était de moins en moins sûre. Et cette fois-ci, j’étais seule à faire le voyage mieux valait ne pas prendre de risque. Ayant de bonnes relations avec les eldars, je prévoyais de rejoindre Imladris et passer par les hauts cols afin de rejoindre la route de la vieille forêt puis longer l’Anduin jusqu’au Parth Celebrant. Je ferai surement une pause à Stangarde avant de suivre la route du sud menant à Edoras puis à Underharrow.
Avant la trouée de Troll, je fis une dernière halte à Ost Guruth. J’y retrouvais de vieux compagnons églains avec qui j’avais lié de bonnes relations lors de mon dernier passage. J’y passais la nuit afin de traverser la trouée aux premières lueurs du jour pour éviter toute rencontre hasardeuse avec un troll. L’aube déchira les brumes matinales qui recouvraient la route. J’étais encapuchonnée jusqu’à la moitié du visage, et habillée de l’armure que j’avais moi-même confectionnée sur-mesure en tenant compte de mon grand besoin de liberté de mouvements. Mes deux lames flanquées à ma ceinture de cuir, je n’avais pas omis de prendre mon arc qui pouvait être fort utile pour chasser. Avec une moue de dédain, j’haussai les épaules, après tout, disais-je à moi-même, j’avais connu bien pire comme conditions de voyage.
Je bénissais Eorl que le voyage se passa si bien. J’arrivai sans encombre à Imladris où je fus interceptée par des gardes qui me regardèrent avec méfiance jusqu’au moment où je me mis à parler leur langue.
« Suilad. Im Engelwine Aéledfeorh…Pelin pedi i lam edhellen »* j’inclinai poliment la tête en guise de salut.
(* Salutations, je suis Engelwine Aéledfeorh … je parle le langage des elfes)
Le chasseur qui attrapa la bride de Fromgast sourit et me transperça de son regard d’azur en me demandant sans ambages où une rohirril avait appris le sindarin. Je négociais leur hospitalité contre le récit de mon histoire. Sa curiosité piquée à vif, l’eldar échangea un regard avec l’autre garde et me fit signe qu’il acceptait ma requête. Il me mena dans un endroit où je pouvais établir un campement. Une fois installée, le chasseur revint à ma rencontre afin que je tienne ma promesse. Il arriva d’un pas léger muni d’une bouteille que mon regard, aiguisé par quelques talents d’épicurienne, valida comme étant du vin elfique. Je souris à son arrivée et lui proposa un siège de fortune autour du feu de camp. Une fois sa curiosité rassasiée par mon récit et la bouteille vidée, il me remercia et me laissa m’assoupir près des braises encore vives.
Je m’éveillai aux prémices de l’aube, au loin j’entendais quelques litanies matinales honorant nature et jour nouveau. J’harnachais de nouveau Fromgast en prenant soin de préparer son caparaçon de laine en prévision de notre passage par les hauts cols. Je pris ma pelisse la plus épaisse et me hissa en selle. Je sentis quelques regards m’observer, mais je donnais l’air de n’avoir rien remarqué afin de soulager leur méfiance. Le chasseur vint me saluer et m’accompagna à la sortie d’Imladris. Je le remerciai chaleureusement de son hospitalité et pris une allure nonchalante en direction des montagnes afin de ménager ma jument. Bizarrement, le chasseur ne m’avait pas posé de questions sur le but de mon voyage. Je souris à cette remarque mais un vent froid cingla mon visage et me fit prendre conscience de ce que j’entreprenais.
Cette partie du voyage fut pénible. J’avais pris la décision de faire cette route au côté de ma jument pour faciliter sa progression et tâter du pied et du bout de la lame les chemins escarpés que nous devions suivre. Je ne sais pas combien de temps nous avons erré dans ces contrées si froides. Le temps semblait s’y être arrêté comme le son de nos pas feutrés dans les neiges éternelles. Je ne pris aucun risque et nos profitâmes de chaque abri que la montagne nous offrit sur notre route. Je n’avais pas d’échéance calendaire juste un but géographique.
Quel ne fut pas mon soulagement quand j’aperçu enfin l’Anduin au loin. Il me restait pas plus d’une heure de marche pour le rejoindre. Je mis à profit ma position sur les hauteurs pour observer les berges du fleuve aussi loin que me le permettaient mes yeux. Mon soulagement fut de courte durée. Une patrouille arpentait les rives et se dirigeait vers le sud. Ils n’étaient pas plus de trois mais bien assez pour effrayer un voyageur non averti. Je flattai Fromgast en lui ordonnant de rester sagement ici à m’attendre. Je ne voulais pas attirer l’attention de cette escouade sans savoir à qui j’avais affaire.
Je retirai ma pelisse et ajustai les différentes pièces de mon armure. Je pris mon arc ainsi que mon carquois, mes épées ne m’ayant jamais quittée. Je descendis aussi discrètement que possible de mon camp d’observation tout en trottant entre les rochers quand cela était possible. Par chance, la patrouille marchait lentement, il me fallut peu de temps pour qu’elle soit enfin à la portée de mes yeux. Je grimaçais en remarquant le signe de la main blanche sur le plastron de l’un d’entre eux… trois orques bien trop confiants pour remarquer ma présence. Ils étaient bien plus disposés à palabrer que de faire leur travail. Je pris cela comme un signe, une chance. Je m’approchai petit à petit du groupe… une fois à bonne distance… je pris une profonde inspiration tout en bandant mon arc. Mon regard devint acier, mon visage ne laissa transpirer aucun signe de pitié…
Entre mes dents quelques mots en sindarin fusèrent « *Gurth 'ni yrch! » au même moment que ma flèche siffla dans l’air et vint se ficher au travers de la gorge de l’orque du centre. Ce dernier s’affala dans un gargouillis inaudible aux pieds de ses compagnons. . (* Mort aux orques)
Les deux autres surpris se ruèrent dans ma direction. Mais j’avais pris mes précautions et la distance me permettait de décocher une deuxième flèche. Me servant du rocher comme appui, je pris une nouvelle inspiration et lâcha la corde tout en affichant un rictus carnassier. Au même moment que le projectile atteignit sa cible au flanc, je lâchai mon arc au sol et brandit mes deux lames prête à en découdre avec le plus vaillant. Armé de sa masse, il hurla de rage et abattit l’arme en direction de mon crâne. Profitant de son élan, je me glissai sous son bras et remonta ma lame jusqu’à son épaule. Il hurla en voyant son bras tombé au sol. Mais son râle fut aussi court que le temps que je mis à faire volte-face pour le décapiter avec ma deuxième épée. J’avais à peine le temps de remarquer que le deuxième, seulement blessé, avait continué sa trajectoire. Je ressentis alors une vive douleur à mon épaule gauche lorsque la pointe de son épée se glissa sous ma spallière. Mais, cette légère blessure fut un modeste tribu pour qu’il se découvre et m’offre une belle ouverture, et d’une botte, je le transperçai de part en part. L’orque vint s’écraser de tout son poids sur moi. Je me débattis comme une folle et rejetai son corps sur le côté. Je retombai sur le dos, à bout de souffle les yeux perdus dans le bleu du ciel savourant quelques secondes ma victoire. L’adrénaline couvrait encore la douleur de mon épaule. Je la touchai du bout des doigts et fut soulagée de constater que tout était là. Mon instinct de survie me dicta de me relever au plus vite au cas où d’autres patrouilles seraient dans les parages. Les orques étaient trop lourds pour que je les déplace seule. Je regardai sur les hauteurs en face de moi et remarquai que ma chère Fromgast n’avait pas perdu une miette du spectacle. Je lui fis un signe qu’elle comprit aussitôt. La jument descendit avec précaution le chemin et vint me rejoindre. Je profitai de la force de ma jument pour tirer les corps dans des buissons à l’aide d’une corde. Je m’accordai un moment de répit pour nettoyer ma blessure tout en maugréant sur le fait que c’était la deuxième fois qu’une lame passait à cet endroit… Parfois la liberté de mouvements demande quelques sacrifices.
Je continuai ma route vers le sud le long de l’Anduin quand je me sentis observée. Des elfes de la Lorien… je souriais car je savais que j’arrivai non loin de Caras Galadhon. Avec un peu de chance, je pourrai y trouver un bateau marchand se dirigeant vers le Parth Celebrant. Les elfes quoique retirés et distants par rapport aux relations humaines en général, entretiennent des rapports limités mais amicaux avec les rohirrim. Je me sentis en sécurité et continuais ma route.
J’arrivai près de Caras Galadhon où j’attendis des heures durant qu’un bateau fasse son apparition sur une des digues qui longent la cité. La patience n’étant pas mon fort, je mis ce temps à profit pour être un peu plus présentable. Je fis une succincte toilette sur les bords de l’Anduin et mis ma tenue, la tenue de mon détachement. M’habiller ainsi donna un coup de fouet à ma motivation et j’affichai une mine réjouie malgré mes traits tirés par la fatigue. Finalement, je dus attendre une demi-journée pour enfin voir un bateau s’amarrer à la digue dans le but de faire quelques affaires avec les artisans de la forêt d’or. Ce marchand était un rohir, je n’eus aucun mal à le convaincre de m’amener jusqu’au Parth Celebrant contre monnaie sonnante et trébuchante le tout accompagné d’un large sourire charmeur. Fromgast paniqua au moment de monter sur le pont du bateau mais ma voix rassurante la calma et elle prit place à l’arrière du navire marchand.
Tout le voyage se passa bien jusqu’à Stangarde. Je mis pied à terre et fourrai mes gants de route à la ceinture. J’installai Fromgast dans les écuries. Après l’avoir étrillée, je lui préparai un lit de paille et de quoi la nourrir. Ma jument me répondit par un hennissement que je pris pour un signe de reconnaissance. Je sortis en prenant soin de refermer la porte derrière moi. J’étais ravie de revenir ici pensant y retrouver Etheliwen. Mais j’appris que cette dernière était partie sur les traces de son époux disparu dans les terres brunes. A la place, je trouvais son fils, Freamund, qui tournait la tête en bourrique à un garde qui le coursait autour de la fontaine. Le petit rohir courrait à en perdre haleine en criant « Forth ! forth ! ». Je me mis à rire et Freamund me vit. Il stoppa net sa course, me dévisagea et tout d’un coup, je vis son regard s’éclairer.
« Egnyyy !!Egnnyyyy ! »
Je souris à l’appel approximatif de mon nom et accueilli le petit à bras ouverts un genou à terre. Le garde essoufflé, les mains sur les genoux, observa la scène et me fit un signe de la main pour me saluer et me remercier d’avoir ainsi intercepté l’enfant. Je me relevai, Freamund dans les bras.
« Par Eorl ! Mais que tu as grandi ! Tout en ébouriffant ses cheveux. Oh ! Mais que tu es fort ! Tâtant ses menus biceps.
- Egnyyy ! » Dit Freamund tout en faisant un bisou plus ou moins baveux sur ma joue. Le petit s’extirpa de mes bras et repartit vers le garde quand Stanric arriva d’un pas décidé. Il me toisa dans son uniforme de cuir bouilli qui couinait à chacun de ses pas. Je vins vers lui et le salua sans le quitter des yeux. Il me répondit pas un médiocre signe de tête.
« Tiens ! La rohirril est de retour ! Et que nous nous vaut la ...chance… de vous recevoir ? dit Stanric sur un ton acerbe.
- Je ne fais que passer … maeg… J’insistai sur le mot frère comme un rappel.
Juste une nuit, le temps de reprendre des forces et me diriger vers Underharrow.
- Et vous… y allez … seule ? reprit-il sur un ton amusé cette fois-ci.
- mieux vaut y aller seule que mal accompagnée ! Je pointai les deux rohir auxquels j’avais mis une raclée.
- Je vois que vous avez toujours autant de répartie ! » Répondit Stanric sur un ton plus amical.
Il se mit à sourire et me salua cette fois-ci avec respect. Je lui rendis son salut et me dirigea vers les quartiers de Silfried qui n’avaient pas changés depuis mon départ. J’ouvris la porte sans difficulté, la pièce principale semblait actuellement servir de lieu de stockage, vu le nombre de sacs de grains qui s’y trouvaient. Je me faufilai jusqu’à l’âtre pour y allumer un feu et enfin me préparer quelque chose de chaud à manger. Autant je savais apprécier la nourriture autant la préparer me rebutait. Je m’y risquai tout de même faute de mieux. Le résultat fut passable mais après avoir mangé baies et provisions avariées sur la route tout me paraissait délicieux. Et, biensûr, je n’avais pas omis de prendre un petit tonnelet d’hydromel à l’auberge pour accompagner mes essais culinaires.
Une fois repus, je pus me concentrer sur d’autres aspects de ma personne peu engageants. Je n’avais pas vu l’ombre d’un bain depuis Bree... on a beau être une guerrière mais heureusement garder quelques instincts féminins. Je trouvai un demi-tonneau enfoui sous les sacs de grains. Il me fallut une bonne heure pour le dégager. Pendant ce temps, je fis bouillir de l’eau et les rohir du camp me virent faire un bon nombre de va-et-vient entre la fontaine et la maison munis de deux seaux. Remarquant leurs regards curieux, je notai au coin de ma tête de verrouiller la porte avant de me dévêtir.
Une fois dans la maison, le bac rempli à ras bord d’eau bouillante, je fis une dernière vérification de tout ce dont j’avais besoin. J’attrapai mon sac d’affaire et les montai à l’étage sur le lit. Je sortis une robe de lin légère que je posai à plat sur le matelas de paille. J’attrapai une fiole d’huile parfumée dans le creux de ma main et une large étoffe de tissu épais pour m’essuyer. Je descendis l’échelle les bras chargés .Je déposai les affaires sur la table et mis quelques gouttes de la fiole dans le bac. L’odeur de l’huile emplit la maison d’une senteur légère et fleurie. Je bloquais la porte à l’aide d’une lance et me servis une pinte d’hydromel que je plaçais à portée de main une fois dans le bain.
Avec lenteur, j’ôtai une à une les pièces de mon armure, puis mes vêtements… La douleur de mon épaule me lancinait mais j’essayai de ne pas y penser pour ne pas gâcher ce moment. Enfin nue, je me glissai dans le bac, je me sentis soudain emplie d’une chaleur salvatrice. Une fois consciencieusement nettoyée, je soupirai tout en buvant ma pinte d’hydromel. Enivrée par les huiles et par l’alcool, je m’assoupis dans le bain. Je me mis à rêver d’Underharrow, de mes proches, frères et amis, je pensais à Mioril me demandant ce qu’il pouvait bien faire en ce moment même, à mes compagnons restés en Eregion. Puis, le rêve vira au cauchemar, j’imaginais le hameau fortifié assailli de toute part par des troupes de la main blanche. Je sortis de cette torpeur d’un bond en criant et manquai de boire la tasse dans le bain. Je m’extirpai du bac à contre cœur en maugréant quelques jurons à moi-même et puis je m’enroulai d’un geste vif dans l’étoffe de tissu. Je m’assis à la table afin de nettoyer ma blessure et la recouvrir d’un cataplasme que le guérisseur de Stangarde m’avait préparé. J’enfilai enfin ma robe vaporeuse qui laissait apparaitre ma silhouette affinée par les repas frugaux et le long voyage depuis Bree.
Je pris mon luth et jouai quelques notes avec le regret de ne pas pouvoir partager cet instant avec les personnes que j’appréciai. Je chantai quelques chansons rien que pour moi attendant que le sommeil m’assomme à coups de masse. Je ne dû pas attendre bien longtemps ce coup de grâce.
Le soleil n’avait toujours pas montré le bout de son nez que j’étais déjà en route pour Underharrow. J’avais mis ma tenue de service et un cercle de métal serti d’un grenat vert ceignait mon front et maintenait mes cheveux. Fromgast était recouverte de son caparaçon vert flanqué d’une tête de cheval. Je pris la route du sud, j’avais du mal à maintenir l’allure au pas tant j’étais pressée de rejoindre ma famille.
Je sentais que j’approchai quand je vis dans la brume lointaine les trois sommets, les plus hauts des montagnes blanches du centre-est, le Raidecorne couleur sable, Irensaga en dents de scie et le Monthanté gris anthracite dont le sommet est recouvert de neige en permanence. Cette triade surplombe les hauts champs bénis de Dunharrow, surplombant l’Harrowdale, non loin de là, la capitale du Rohan, Edoras.
Après avoir passé les crêtes escarpées via les gués du bain-des-Ents, j’arrivai dans des champs d’herbes hautes. Je sentais ma jument aussi excitée que moi de retrouver ces plaines. J’essayai tout de même de ne pas relâcher ma garde surtout à découvert. Je suivais maintenant le Limesneige dont l’eau cristalline et d’un froid vif coule depuis Harrowdale et vient se jeter dans le bain-des-Ents. Nous étions presque arrivés, les truites brunes remontaient le courant à notre côté.
Enfin… je voyais au loin la capitale, Edoras… toute parée de pierres, ancrée entre les griffes de l’Irensaga, je la voyais maintenant comme dans mes songes. Je croisais en chemin les tumulus de nos anciens rois, les symbelminë y étaient si denses qu’on aurait dit un tapis de neige. En guise de respect, je continuai ma route en silence repensant aux guerres passées que l’on m’avait contées.
Je ne prenais pas le temps de m’arrêter Edoras, je passais mon chemin, continuant vers le sud en direction de Dunharrow. L’attente était insupportable, je resserrai les talons sur les flancs de Fromgast. Elle partit alors au grand galop et lâcha un hennissement de satisfaction tout en laissant une gerbe de poussière dans son sillage. Je regardai droit devant moi… jusqu’au moment où je vis quelques fumées de cheminées à l’horizon. Je souriai tout en encourageant ma monture. Les fortifications apparurent enfin, teintées d’orange par les derniers rayons du soleil couchant. Le hameau ne semblait pas avoir changé, même si les contreforts de bois montraient les stigmates d’attaques récentes. Après de si longues années, j’y étais… Underharrow…
Engelwine- Nombre de messages : 758
Date d'inscription : 19/01/2012
Arrivée à Underharrow
Arrivée à Underharrow
Je mis pied à terre devant le poste de garde. Depuis le temps, les hommes en faction avaient changé, et je ne reconnaissais pas ces jeunes hommes dont l’œil hagard m’informa que j’allais surement connaitre un grand moment de solitude à leur expliquer qui j’étais. N’ayant pas le choix que d’affronter ce moment pathétique, je m’avançais vers l’un d’eux bride à la main.
« Wesath maeg hàl… je suis Engelwine Aéledfeorh, fille de Thrymma et sœur de lance du détachement de Gutlàf Cairl » Je fis mon plus beau salut officiel. Leurs visages candides semblèrent s’éclairer pour finalement fondre dans un rire lourd…
« hahaha ! Une rohirril dans un détachement… tu entends ça ? Commenta l’un des gardes.
- Bientôt elles vont demander le trône ! Piaffât le second.
- tant que ce n’est pas votre tête, bande de crétins… » Ajouta une voix derrière eux.
Je l’aurai reconnu entre mille… la voix de mon meilleur ami, Deorwulf. Les gardes s’écartèrent… mais pas assez vite au goût de mon ami qui écarta l’un d’eux d’un coup d’épaule. Oubliant un instant le protocole, je me jetai dans ses bras. Les gardes n’insistèrent pas et reprirent leur poste.
« Par Eorl, Engy… comment est-ce possible ? Tout en me tenant par les épaules pour mieux me regarder.
- oui, je sais, toutes ces années … tu n’as pas changé maeg… » répondis-je sur un ton empli de douceur. Deorwulf m’accompagna jusqu’à chez moi. Les mots manquaient mais on savait déjà tout l’un sur l’autre par le biais des missives que nous avions l’habitude de s’envoyer.
« Pourquoi ne m’avoir plus écrit depuis des mois ? Lui demandai-je sur un ton de reproche.
- pour des raisons de sécurité… tout simplement Engy. Les routes sont de moins en moins sures et cela coûte aujourd’hui une fortune pour faire parvenir un message même à la plus délicieuse amie. » Ajouta-t-il d’une voix mielleuse tout en jouant avec une mèche de mes cheveux du bout des doigts. Je fronçai le nez tout en le repoussant légèrement.
« Allez, va retrouver ta famille… on se reverra plus tard… je vais prévenir le Cairl, il va avoir un choc ! ». Il tourna les talons et semblait fredonner une chanson tout en se dirigeant vers le baraquement.
Un jeune palefrenier passait par là, je le hélai et lui donnai quelques pièces pour qu’il s’occupe de Fromgast. Une fois fait, je m’approchai de la maison pas après pas, mon cœur palpitait… Elle n’avait pas changé, le jardin était toujours aussi entretenu et il y avait toujours autant d’animaux que mère devait surement soigner. Je voyais les flammes rougeoyantes du foyer à travers la fenêtre. Une voix sourde s’élevait derrière la porte. J’en profitai alors pour toquer. La porte grinça et ma mère, Faeger m’ouvrit. Elle porta ses mains à son visage et se mit à pleurer, père, ne semblait pas en croire ses yeux.
« Par Eorl… comment… est-ce possible ? Père s’approcha et me serra contre lui.
- je n’avais pas de nouvelles… je devais me rendre compte par moi-même que tout allait bien, Père… Il m’interrompit :- si j’avais su j’aurai arrêté les missives bien plus tôt ! ». Je me dégageai de ses bras pour enfin serrer ma mère dans mes bras. Les accolades durèrent un bon moment. Ils avaient vieilli mais je le voyais toujours comme le jour de mon départ.
« Tu es venue seule ma fille ? » je sentis un air de déception dans sa voix. « Oui… Mioril est reparti depuis des mois en forêt noire… je lui ai fait parvenir une missive pour l’informer de mon voyage… mais je ne sais pas si la missive est arrivée à destination par les temps qui courent…
- Oh ?... Mais vous… » Père ne savait pas comment tourner la question à la vue de mon visage devenu bien triste. Je pris les devants en leur avouant ce qu’il se doutait depuis longtemps… et la pression qu’induisait une telle relation. Mon père me servit une pinte d’hydromel pour passer à d’autres sujets et soulager ma peine. Nous parlâmes une bonne partie de la nuit de ma vie en Eriador auprès de mes compagnons. Je leur fis un descriptif de chacun d’entre eux et raconta ma surprise de découvrir une rohirril aux commandes de cette compagnie qui nous avait accueillis, moi et Mioril. Je ne tarissais pas d’éloges sur eux et sur les valeurs qu’ils portaient haut et fort. J’ajoutai enfin qu’il restait des rohirrim en Eriador qui s’apprêtaient à revenir au pays afin de le défendre de l’engeance. Et prêtaient main forte aux peuples libres. Savoir que par-delà les montagnes, les rohirrim n’oubliaient pas d’où ils venaient et ce pour quoi ils se battaient, rendit mon père encore plus fier qu’il ne l’était déjà d’être un rohir. Après maints récits, Mère nous informa qu’il était temps d’aller se reposer et qu’il y aurait bien assez d’heures au petit jour pour raconter la suite.
Je mis pied à terre devant le poste de garde. Depuis le temps, les hommes en faction avaient changé, et je ne reconnaissais pas ces jeunes hommes dont l’œil hagard m’informa que j’allais surement connaitre un grand moment de solitude à leur expliquer qui j’étais. N’ayant pas le choix que d’affronter ce moment pathétique, je m’avançais vers l’un d’eux bride à la main.
« Wesath maeg hàl… je suis Engelwine Aéledfeorh, fille de Thrymma et sœur de lance du détachement de Gutlàf Cairl » Je fis mon plus beau salut officiel. Leurs visages candides semblèrent s’éclairer pour finalement fondre dans un rire lourd…
« hahaha ! Une rohirril dans un détachement… tu entends ça ? Commenta l’un des gardes.
- Bientôt elles vont demander le trône ! Piaffât le second.
- tant que ce n’est pas votre tête, bande de crétins… » Ajouta une voix derrière eux.
Je l’aurai reconnu entre mille… la voix de mon meilleur ami, Deorwulf. Les gardes s’écartèrent… mais pas assez vite au goût de mon ami qui écarta l’un d’eux d’un coup d’épaule. Oubliant un instant le protocole, je me jetai dans ses bras. Les gardes n’insistèrent pas et reprirent leur poste.
« Par Eorl, Engy… comment est-ce possible ? Tout en me tenant par les épaules pour mieux me regarder.
- oui, je sais, toutes ces années … tu n’as pas changé maeg… » répondis-je sur un ton empli de douceur. Deorwulf m’accompagna jusqu’à chez moi. Les mots manquaient mais on savait déjà tout l’un sur l’autre par le biais des missives que nous avions l’habitude de s’envoyer.
« Pourquoi ne m’avoir plus écrit depuis des mois ? Lui demandai-je sur un ton de reproche.
- pour des raisons de sécurité… tout simplement Engy. Les routes sont de moins en moins sures et cela coûte aujourd’hui une fortune pour faire parvenir un message même à la plus délicieuse amie. » Ajouta-t-il d’une voix mielleuse tout en jouant avec une mèche de mes cheveux du bout des doigts. Je fronçai le nez tout en le repoussant légèrement.
« Allez, va retrouver ta famille… on se reverra plus tard… je vais prévenir le Cairl, il va avoir un choc ! ». Il tourna les talons et semblait fredonner une chanson tout en se dirigeant vers le baraquement.
Un jeune palefrenier passait par là, je le hélai et lui donnai quelques pièces pour qu’il s’occupe de Fromgast. Une fois fait, je m’approchai de la maison pas après pas, mon cœur palpitait… Elle n’avait pas changé, le jardin était toujours aussi entretenu et il y avait toujours autant d’animaux que mère devait surement soigner. Je voyais les flammes rougeoyantes du foyer à travers la fenêtre. Une voix sourde s’élevait derrière la porte. J’en profitai alors pour toquer. La porte grinça et ma mère, Faeger m’ouvrit. Elle porta ses mains à son visage et se mit à pleurer, père, ne semblait pas en croire ses yeux.
« Par Eorl… comment… est-ce possible ? Père s’approcha et me serra contre lui.
- je n’avais pas de nouvelles… je devais me rendre compte par moi-même que tout allait bien, Père… Il m’interrompit :- si j’avais su j’aurai arrêté les missives bien plus tôt ! ». Je me dégageai de ses bras pour enfin serrer ma mère dans mes bras. Les accolades durèrent un bon moment. Ils avaient vieilli mais je le voyais toujours comme le jour de mon départ.
« Tu es venue seule ma fille ? » je sentis un air de déception dans sa voix. « Oui… Mioril est reparti depuis des mois en forêt noire… je lui ai fait parvenir une missive pour l’informer de mon voyage… mais je ne sais pas si la missive est arrivée à destination par les temps qui courent…
- Oh ?... Mais vous… » Père ne savait pas comment tourner la question à la vue de mon visage devenu bien triste. Je pris les devants en leur avouant ce qu’il se doutait depuis longtemps… et la pression qu’induisait une telle relation. Mon père me servit une pinte d’hydromel pour passer à d’autres sujets et soulager ma peine. Nous parlâmes une bonne partie de la nuit de ma vie en Eriador auprès de mes compagnons. Je leur fis un descriptif de chacun d’entre eux et raconta ma surprise de découvrir une rohirril aux commandes de cette compagnie qui nous avait accueillis, moi et Mioril. Je ne tarissais pas d’éloges sur eux et sur les valeurs qu’ils portaient haut et fort. J’ajoutai enfin qu’il restait des rohirrim en Eriador qui s’apprêtaient à revenir au pays afin de le défendre de l’engeance. Et prêtaient main forte aux peuples libres. Savoir que par-delà les montagnes, les rohirrim n’oubliaient pas d’où ils venaient et ce pour quoi ils se battaient, rendit mon père encore plus fier qu’il ne l’était déjà d’être un rohir. Après maints récits, Mère nous informa qu’il était temps d’aller se reposer et qu’il y aurait bien assez d’heures au petit jour pour raconter la suite.
Engelwine- Nombre de messages : 758
Date d'inscription : 19/01/2012
Retrouvailles
Retrouvailles
Je dormis peu, tant l’excitation était grande de revoir tout le monde. J’attendis à peine que le jour transperce les volets pour me lever d’un bond. Je trouvais ma mère aux fourneaux, une délicieuse odeur de pain chaud vint me chatouiller les narines éveillant quelques souvenirs d’enfance. Des morceaux de viandes séchés et une omelette m’attendaient déjà dans une assiette. J’embrassai ma mère et dans une pirouette m’installa à table. Père se joignit à moi et nos conversations reprirent de plus belle. Quand, tout d’un coup, quelqu’un frappa à la porte. Père n’eut pas le temps de répondre que l’homme ouvrit cette dernière sans demander son reste. Je souris en voyant Deorwulf sur le pas de la porte. Il salua tout le monde et mon père l’apostropha : « Tiens ! Engelwine est de retour et qui vient pointer le bout de son nez ? Père lui flanqua une main bourrue sur l’épaule. Deorwulf répondit : - Wesath hàl… Gutlàf Cairl la demande Thrymma. Il est impatient de revoir, la petite, ce sont ses propres mots » Il me fit un clin d’œil que je lui rendis. Je finis mon assiette en une bouchée et me hâta de me préparer afin d’être présentable. Je vérifiais chacune de mes boucles et attaches à ma tenue. Je me ceignis de ma ceinture de cuir bouilli et de mes lames. D’un geste rapide de la main, je tentai de me recoiffer. Je fis une moue dubitative en me regardant dans le miroir. Enfin prête, je sortis au petit trot de la maison, Deorwulf m’emboita le pas m’étreignant l’épaule de sa main en passant. Nous nous rendîmes jusqu’à la salle d’entrainement. Le choc de l’acier m’indiqua qu’ils étaient en plein entrainement. J’entrai à la suite de mon ami dans la pièce. Je scrutai les hommes au combat, déjà des fourmillements me parcouraient les mains et machinalement je tripotai le pommeau de mes épées. Puis, je le vis sur l’estrade, dominant ses hommes… ses tempes étaient maintenant grises voir blanches mais son regard était toujours aussi vif et perçant. Une main dans le dos, il faisait les cent pas tout en caressant son bouc du bout des doigts. Il lança une injonction à l’égard d’un des combattants qui reprit aussitôt son assaut. Enfin, il m’aperçut. Il me fit signe de l’approcher d’un signe de la tête tout en vociférant sur les jeunes recrues. Je lâchai à demi-mot un merci à Deorwulf et me dirigea d’un pas décidé vers le Cairl. J’attendis son accord pour le rejoindre sur son piédestal puis le salua de la façon la plus militaire qu’il soit. Gutlàf Cairl me salua et m’empoigna les épaules pour me prendre à bras le corps contre lui. Les jeunes recrues présentes commencèrent à chuchoter entre eux se demandant qui j’étais. Puis un bruit de fond des plus anciens me parvint aux oreilles…
« Non, ce n’est pas possible notre sœur est revenue…
- tu es sûre que c’est elle ? demanda un rohir
- tu plaisantes ? Tu en as connu beaucoup de rohirril dans notre détachement ?
- pas faux… » Répondit son voisin tout en se grattant le menton.
Gutlàf Cairl prit une inspiration et s’adressa assez fort pour que tout le monde puisse entendre : « Engelwine, nous deviserons à la fin de notre entrainement. En attendant, vous prendrez bien part aux festivités matinales?
- Un honneur Gutlàf Cairl. J’inclinai la tête tout en affichant un large sourire.
- Prenez donc place ! En me montrant un jeune soldat à peine plus débourré qu’un poulain. Mais… ne me le cassez pas hein… » Me chuchota le Cairl à l’oreille. J’acquiesçai en silence et dégaina mes deux épées. Je me mis en garde face au jeune rohir et lui fit un bref salut. Je ne le sentais pas à l’aise. Surtout lorsqu’il entendit les quolibets de mes frères lui assurant qu’il ne finirait pas l’entrainement vivant. Je posai sur lui un regard des plus sereins afin de le rassurer. Il tenta fébrilement une botte que j’esquivai d’un simple pas chassé sur le côté. Ses essais étaient timides et maladroits.
« Hwæt eart thu ? (qui es-tu ?)
- Eogast, maeg… me répondit-il sans détourner son regard de mes lames.
- tu as peur de frapper une … femme ? J’affichai un sourire narquois
- nese. Eogast était toujours cramponné à la garde de son épée. Je… je suis arrivé il y a peu de temps… ajouta t’il sur un ton timide.
- parfait ! Et bien il est temps de commencer alors ! » Je fis une pirouette et le fouetta les cottes avec le plat de l’épée en retenant mon coup. Le rohir encaissa en toussotant. La douleur eut l’effet que j’escomptai. Le gamin me chargea la pointe en avant. Je me décalai puis une fois à ma hauteur lui susurrai « Bien trop prévisible, détends toi… ». Nous nous replaçâmes en garde, je rengainai une épée afin de rendre le combat plus équitable, si tant est que cela soit possible. Je fis claquer ma lame sur la sienne pour le chercher. Il mit tout son poids vers l’avant pensant me faire reculer. Encore une fois, je rompis la pression en me tournant ce qui lui causa une perte d’équilibre que j’achevai par un coup de plat d’épée sur son fondement. Les autres rohir riaient sous cape tout en continuant leur propre combat. La joute continua de longues minutes. Le gamin était trop raide, trop énervé pour gérer correctement le moindre assaut. Il était essoufflé tandis que je n’affichai pas la trace de moindre effort. « Comment… fais-tu ? » me demanda le gamin dans un souffle. « De longues années d’entrainement, de souffrance, maeg… » Je jetai un regard à mon Cairl sur le mot souffrance. « Allez, vas-y, ne reste pas campé sur tes talons. Et mets-toi de côté… moins de surface à transpercer » je tapotai de la pointe ma lame son pectoral. Eogast semblait à l’écoute et absorbait mes conseils comme une éponge. Nous fîmes encore quelques assauts quand le Cairl frappa dans ses mains. Chacun salua son partenaire et se remit en rang. Je me plaçai parmi mes frères de lance comme conditionnée par des années d’entrainement malgré ma longue absence. Il donna quelques instructions et les rangs se dissipèrent.
Il ne restait plus que moi et mon ami Deorwulf quand le Cairl s’avança vers nous.
« Cela fait tant d’années… va falloir que je cesse de te nommer la petite ! Que nous vaut ton retour parmi nous ?
- Je reviens de l’Eriador et cela fait des mois que je n’avais pas de nouvelles d’ici. Je jetai un regard noir à mon ami. Je me suis inquiétée et il me fallait être sure que rien de grave était arrivé ici, Cairl. J’inclinai ma tête avec respect.
- Comme tu le vois, l’engeance n’a pas encore franchi nos lignes. Notre seigneur Erkenbrand veille sur nous. Et nous ne cessons de renforcer nos rangs comme tu as pu le voir à cet entrainement.
- Quelles sont les positions de l’ennemi ? Lui demandai-je sur un ton inquiet
- Nous avons repéré des mouvements vers Amon Hen et le long des montagnes blanches. Pas mal d’éclaireurs s’aventurent aux portes du Rohan. Mais pour le moment, nos troupes sont suffisantes pour mettre en déroute ces groupuscules de soldats de la main blanche… Il me toisa du haut de ses 1m85… Mais je n’ai pas l’impression que tu sois revenue pour renforcer nos rangs. » Finit-il par dire sous entendant une question.
« C’est vrai… je n’ai pas l’intention de rester. » Je finis ma phrase et lu une pointe de déception dans le regard de Deorwulf qui n’avait pas dit un mot depuis le début.
« Et ? Le Cairl m’encouragea. – je suis ici pour vous donner des nouvelles des autres rohirrim, vous voir et… vous montrez mes aptitudes au combat. » Je regardai maintenant le Cairl dans les yeux. Ce dernier leva les yeux au ciel… « Par Eorl, ce n’est pas vrai… toujours aussi entêtée. Et toujours ce même objectif… Laerowane. » Il me regarda sans perdre son flegme qui le caractérisait tant. Je ne baissai pas non plus les yeux, comme dans l’attente d’un mot, un espoir.
Il tourna les talons tout en me parlant. « Allons… allons rejoindre les autres à la taverne » Sur cette dernière phrase, il avança d’un pas lent mais décidé en direction du Nord du hameau. Deorwulf s’avança à ma hauteur et il me glissa à l’oreille : « Patience ma belle… moi, je sais que tu auras un jour ce titre. » Il me prit la main et m’attira à lui tout en me fixant de ses prunelles. « Je suis sure que tu y arriveras, tu es si… obstinée » Il me replaça une mèche de mes cheveux du bout des doigts. Je forçai un sourire et repoussa légèrement mon ami à une distance plus convenable. « Oui, mais… dans combien de temps ? » Il haussa les épaules les yeux vers le ciel.
Je dormis peu, tant l’excitation était grande de revoir tout le monde. J’attendis à peine que le jour transperce les volets pour me lever d’un bond. Je trouvais ma mère aux fourneaux, une délicieuse odeur de pain chaud vint me chatouiller les narines éveillant quelques souvenirs d’enfance. Des morceaux de viandes séchés et une omelette m’attendaient déjà dans une assiette. J’embrassai ma mère et dans une pirouette m’installa à table. Père se joignit à moi et nos conversations reprirent de plus belle. Quand, tout d’un coup, quelqu’un frappa à la porte. Père n’eut pas le temps de répondre que l’homme ouvrit cette dernière sans demander son reste. Je souris en voyant Deorwulf sur le pas de la porte. Il salua tout le monde et mon père l’apostropha : « Tiens ! Engelwine est de retour et qui vient pointer le bout de son nez ? Père lui flanqua une main bourrue sur l’épaule. Deorwulf répondit : - Wesath hàl… Gutlàf Cairl la demande Thrymma. Il est impatient de revoir, la petite, ce sont ses propres mots » Il me fit un clin d’œil que je lui rendis. Je finis mon assiette en une bouchée et me hâta de me préparer afin d’être présentable. Je vérifiais chacune de mes boucles et attaches à ma tenue. Je me ceignis de ma ceinture de cuir bouilli et de mes lames. D’un geste rapide de la main, je tentai de me recoiffer. Je fis une moue dubitative en me regardant dans le miroir. Enfin prête, je sortis au petit trot de la maison, Deorwulf m’emboita le pas m’étreignant l’épaule de sa main en passant. Nous nous rendîmes jusqu’à la salle d’entrainement. Le choc de l’acier m’indiqua qu’ils étaient en plein entrainement. J’entrai à la suite de mon ami dans la pièce. Je scrutai les hommes au combat, déjà des fourmillements me parcouraient les mains et machinalement je tripotai le pommeau de mes épées. Puis, je le vis sur l’estrade, dominant ses hommes… ses tempes étaient maintenant grises voir blanches mais son regard était toujours aussi vif et perçant. Une main dans le dos, il faisait les cent pas tout en caressant son bouc du bout des doigts. Il lança une injonction à l’égard d’un des combattants qui reprit aussitôt son assaut. Enfin, il m’aperçut. Il me fit signe de l’approcher d’un signe de la tête tout en vociférant sur les jeunes recrues. Je lâchai à demi-mot un merci à Deorwulf et me dirigea d’un pas décidé vers le Cairl. J’attendis son accord pour le rejoindre sur son piédestal puis le salua de la façon la plus militaire qu’il soit. Gutlàf Cairl me salua et m’empoigna les épaules pour me prendre à bras le corps contre lui. Les jeunes recrues présentes commencèrent à chuchoter entre eux se demandant qui j’étais. Puis un bruit de fond des plus anciens me parvint aux oreilles…
« Non, ce n’est pas possible notre sœur est revenue…
- tu es sûre que c’est elle ? demanda un rohir
- tu plaisantes ? Tu en as connu beaucoup de rohirril dans notre détachement ?
- pas faux… » Répondit son voisin tout en se grattant le menton.
Gutlàf Cairl prit une inspiration et s’adressa assez fort pour que tout le monde puisse entendre : « Engelwine, nous deviserons à la fin de notre entrainement. En attendant, vous prendrez bien part aux festivités matinales?
- Un honneur Gutlàf Cairl. J’inclinai la tête tout en affichant un large sourire.
- Prenez donc place ! En me montrant un jeune soldat à peine plus débourré qu’un poulain. Mais… ne me le cassez pas hein… » Me chuchota le Cairl à l’oreille. J’acquiesçai en silence et dégaina mes deux épées. Je me mis en garde face au jeune rohir et lui fit un bref salut. Je ne le sentais pas à l’aise. Surtout lorsqu’il entendit les quolibets de mes frères lui assurant qu’il ne finirait pas l’entrainement vivant. Je posai sur lui un regard des plus sereins afin de le rassurer. Il tenta fébrilement une botte que j’esquivai d’un simple pas chassé sur le côté. Ses essais étaient timides et maladroits.
« Hwæt eart thu ? (qui es-tu ?)
- Eogast, maeg… me répondit-il sans détourner son regard de mes lames.
- tu as peur de frapper une … femme ? J’affichai un sourire narquois
- nese. Eogast était toujours cramponné à la garde de son épée. Je… je suis arrivé il y a peu de temps… ajouta t’il sur un ton timide.
- parfait ! Et bien il est temps de commencer alors ! » Je fis une pirouette et le fouetta les cottes avec le plat de l’épée en retenant mon coup. Le rohir encaissa en toussotant. La douleur eut l’effet que j’escomptai. Le gamin me chargea la pointe en avant. Je me décalai puis une fois à ma hauteur lui susurrai « Bien trop prévisible, détends toi… ». Nous nous replaçâmes en garde, je rengainai une épée afin de rendre le combat plus équitable, si tant est que cela soit possible. Je fis claquer ma lame sur la sienne pour le chercher. Il mit tout son poids vers l’avant pensant me faire reculer. Encore une fois, je rompis la pression en me tournant ce qui lui causa une perte d’équilibre que j’achevai par un coup de plat d’épée sur son fondement. Les autres rohir riaient sous cape tout en continuant leur propre combat. La joute continua de longues minutes. Le gamin était trop raide, trop énervé pour gérer correctement le moindre assaut. Il était essoufflé tandis que je n’affichai pas la trace de moindre effort. « Comment… fais-tu ? » me demanda le gamin dans un souffle. « De longues années d’entrainement, de souffrance, maeg… » Je jetai un regard à mon Cairl sur le mot souffrance. « Allez, vas-y, ne reste pas campé sur tes talons. Et mets-toi de côté… moins de surface à transpercer » je tapotai de la pointe ma lame son pectoral. Eogast semblait à l’écoute et absorbait mes conseils comme une éponge. Nous fîmes encore quelques assauts quand le Cairl frappa dans ses mains. Chacun salua son partenaire et se remit en rang. Je me plaçai parmi mes frères de lance comme conditionnée par des années d’entrainement malgré ma longue absence. Il donna quelques instructions et les rangs se dissipèrent.
Il ne restait plus que moi et mon ami Deorwulf quand le Cairl s’avança vers nous.
« Cela fait tant d’années… va falloir que je cesse de te nommer la petite ! Que nous vaut ton retour parmi nous ?
- Je reviens de l’Eriador et cela fait des mois que je n’avais pas de nouvelles d’ici. Je jetai un regard noir à mon ami. Je me suis inquiétée et il me fallait être sure que rien de grave était arrivé ici, Cairl. J’inclinai ma tête avec respect.
- Comme tu le vois, l’engeance n’a pas encore franchi nos lignes. Notre seigneur Erkenbrand veille sur nous. Et nous ne cessons de renforcer nos rangs comme tu as pu le voir à cet entrainement.
- Quelles sont les positions de l’ennemi ? Lui demandai-je sur un ton inquiet
- Nous avons repéré des mouvements vers Amon Hen et le long des montagnes blanches. Pas mal d’éclaireurs s’aventurent aux portes du Rohan. Mais pour le moment, nos troupes sont suffisantes pour mettre en déroute ces groupuscules de soldats de la main blanche… Il me toisa du haut de ses 1m85… Mais je n’ai pas l’impression que tu sois revenue pour renforcer nos rangs. » Finit-il par dire sous entendant une question.
« C’est vrai… je n’ai pas l’intention de rester. » Je finis ma phrase et lu une pointe de déception dans le regard de Deorwulf qui n’avait pas dit un mot depuis le début.
« Et ? Le Cairl m’encouragea. – je suis ici pour vous donner des nouvelles des autres rohirrim, vous voir et… vous montrez mes aptitudes au combat. » Je regardai maintenant le Cairl dans les yeux. Ce dernier leva les yeux au ciel… « Par Eorl, ce n’est pas vrai… toujours aussi entêtée. Et toujours ce même objectif… Laerowane. » Il me regarda sans perdre son flegme qui le caractérisait tant. Je ne baissai pas non plus les yeux, comme dans l’attente d’un mot, un espoir.
Il tourna les talons tout en me parlant. « Allons… allons rejoindre les autres à la taverne » Sur cette dernière phrase, il avança d’un pas lent mais décidé en direction du Nord du hameau. Deorwulf s’avança à ma hauteur et il me glissa à l’oreille : « Patience ma belle… moi, je sais que tu auras un jour ce titre. » Il me prit la main et m’attira à lui tout en me fixant de ses prunelles. « Je suis sure que tu y arriveras, tu es si… obstinée » Il me replaça une mèche de mes cheveux du bout des doigts. Je forçai un sourire et repoussa légèrement mon ami à une distance plus convenable. « Oui, mais… dans combien de temps ? » Il haussa les épaules les yeux vers le ciel.
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Tavernier, un autre pour la route…
Tavernier, un autre pour la route…
Dans la taverne, l’hydromel coulait à flot. Les retrouvailles furent largement arrosées et une bonne partie de la nuit me permis de revivre toutes mes années passées dans le détachement. Beaucoup avaient changé, d’autres avaient péri dans des missions contre l’engeance et de nouvelles têtes étaient apparues. Je scrutai la pièce et questionna Deorwulf : « Humm, je vois que peu de femmes ont voulu tenter leur chance ?
- en effet, mais je crois que Gutlàf Cairl en a eu assez d’une comme toi, il hésite à retenter l’expérience ! » Mon ami fit tinter la chope en trinquant. Je lui décochai un air méprisant : « Franchement ? J’ai été si… difficile que cela ?
- A ton avis, pourquoi ton père a fait appel à son ami aux oreilles pointues ? » Je me crispai à l’évocation de Mioril. Mais l’alcool aidant, mon esprit n’eut pas le temps de se focaliser sur son image que déjà, je me pris une violente bourrade derrière la nuque. Un rohir aussi grand qu’une montagne était derrière moi. « Alors ? Comme ça on s’prend pour un frère d’lance ? » Me lança t’il sur un ton de défi. Ceux qui me connaissaient avaient déjà reculé de quelques pieds. « Je ne me prends pas pour un frère de lance… Je suis un frère de lance…enfin une sœur en l’occurrence
-C’que tu dis, moi j’ai rien vu… juste vu danser la jigue avec un pleutre c’matin.
- Ah ? Tu as besoin d’une démonstration ? Et bien tu attendras demain. J’ai autre chose à foutre que de saloper mes lames avec ta tronche. » Je pris ma chope avec calme et absorba une lampée du liquide. Le rohir commença à vociférer quelques jurons et je fis mine de ne pas les entendre à la grande surprise de mes frères. Il fallut plusieurs hommes pour retenir cette masse mugissante qui se calma à l’idée de me mettre une correction le lendemain. Le plus surpris fut Deorwulf : « Engy… où est passée ma Engy impétueuse ? » dit-il en souriant. « Toujours là mon ami, mais quand il le faut » Je pris ma chope la leva à l’adresse du rohir qui m’avait provoquée et je la bu d’un trait. Tout le monde en fit autant et le brouhaha reprit dans la taverne. Le grand rohir s’approcha et se baissa toute sa hauteur. Il vint m’écraser mon épaule de sa main calleuse et me susurra : « toi demain on va s’causer sur l’terrain.
- oh, j’en frissonne d’avance… » Répondis-je en plaisantant. Il repartit vers le fond de la salle un tonnelet d’hydromel sous le bras. Je soupirai tout en regardant mes amis. « Ce qui a de bien… c’est que maintenant j’ai vraiment l’impression de n’être jamais partie ! Toujours les mêmes rengaines…
- les traditions tiennent bon ! » Jappa le rohir en face de moi. « Mouais… enfin bon je ne suis pas la seule de ces contrées à préférer le combat à la couture… je pensais en voir plus après toutes ces années.
- Oui mais tant qu’à avoir le choix, le Cairl choisit toujours les hommes lors de ses recrutements. Balança Deorwulf.
- Bientôt, si l’engeance continue de grandir comme aujourd’hui, il manquera d’hommes et il faudra bien qu’il fasse des choix… enfin bref ! Ma pinte est vide ! Par Eorl ! » On alla chercher un nouveau tonnelet et nous reprîmes nos conversations jusqu’à tard. Ayant bu plus que de raison à force de trinquer avec tous mes anciens compagnons, je gardai mes dernières forces pour rejoindre la maison de mes parents. Le Cairl n’avait pas dit un mot à mon intention pendant tout ce temps, il n’avait fait qu’observer ses ouailles et observer mes réactions par la même occasion. Mon inséparable ami se joignit à moi sur le chemin du retour.
« Engy ?
-Oui ? Je m’arrêtai, attentive…
- Tu sais, j’aurai jamais cru que tu serais revenue… me dit-il sur ton d’aveu
- Tu me déçois, crois-tu que j’aurai abandonné les miens ?
- Non ce n’est pas ce que je voulais dire… objecta t’il.
- Tant qu’un souffle de vie me parcourra, je défendrai nos terres
- Pourtant, tu es partie en Eriador… avec cet eldar. » Deorwulf fit un geste dédaigneux.
« Oui, à la demande de Père et comme tu le sais… la relation maitre-élève avait pris une autre tournure.
- Oui cela, je le sais. » Il soupira et repris sa respiration : « mais aujourd’hui ? Pourquoi ne pas rester ?
- Pourquoi me poser la question sachant que tu as déjà la réponse ? Je me suis liée à une compagnie qui plus est, dirigée par une rohirril. Nous sommes tous unis aujourd’hui dans un même combat. Que je le mène ici ou ailleurs qu’est-ce que cela change ?
- Et moi dans tout cela ? » Sa question cingla mes oreilles. Je m’approchai de mon ami qui fut jadis bien plus que cela. Je lui pris ses mains dans les miennes.
« Je ne suis plus la Engy de 16 ans Deorwulf… » Il m’interrompit d’un doigt sur mes lèvres. « Ne dis rien… je ne veux pas savoir ma belle… » Il plaça une main derrière ma nuque et sourit à nouveau comme si notre conversation avait déjà été oubliée. « Au moins, je sais que tu auras toujours un souvenir de moi… » Il sentit sous ses doigts le haut du tatouage qu’il m’avait fait lors de notre dernière virée avant mon départ avec Mioril. « En effet, je ne risque pas de l’oublier. » je fis une moue et lui glissa un baiser sur la joue avant de me détacher de son étreinte et me diriger à reculons vers la porte de la maison. Il se toucha la joue et brandit son poing en souriant.
Je le vis s’éloigner en chantant une chanson grivoise à tue-tête dans les rues. Je me mis à rire sous cape et couru rejoindre mon lit. Une longue journée m’attendait le lendemain, j’avais une montagne à affronter. Je m’endormis dans un profond sommeil sans rêve jusqu’à l’aube.
Dans la taverne, l’hydromel coulait à flot. Les retrouvailles furent largement arrosées et une bonne partie de la nuit me permis de revivre toutes mes années passées dans le détachement. Beaucoup avaient changé, d’autres avaient péri dans des missions contre l’engeance et de nouvelles têtes étaient apparues. Je scrutai la pièce et questionna Deorwulf : « Humm, je vois que peu de femmes ont voulu tenter leur chance ?
- en effet, mais je crois que Gutlàf Cairl en a eu assez d’une comme toi, il hésite à retenter l’expérience ! » Mon ami fit tinter la chope en trinquant. Je lui décochai un air méprisant : « Franchement ? J’ai été si… difficile que cela ?
- A ton avis, pourquoi ton père a fait appel à son ami aux oreilles pointues ? » Je me crispai à l’évocation de Mioril. Mais l’alcool aidant, mon esprit n’eut pas le temps de se focaliser sur son image que déjà, je me pris une violente bourrade derrière la nuque. Un rohir aussi grand qu’une montagne était derrière moi. « Alors ? Comme ça on s’prend pour un frère d’lance ? » Me lança t’il sur un ton de défi. Ceux qui me connaissaient avaient déjà reculé de quelques pieds. « Je ne me prends pas pour un frère de lance… Je suis un frère de lance…enfin une sœur en l’occurrence
-C’que tu dis, moi j’ai rien vu… juste vu danser la jigue avec un pleutre c’matin.
- Ah ? Tu as besoin d’une démonstration ? Et bien tu attendras demain. J’ai autre chose à foutre que de saloper mes lames avec ta tronche. » Je pris ma chope avec calme et absorba une lampée du liquide. Le rohir commença à vociférer quelques jurons et je fis mine de ne pas les entendre à la grande surprise de mes frères. Il fallut plusieurs hommes pour retenir cette masse mugissante qui se calma à l’idée de me mettre une correction le lendemain. Le plus surpris fut Deorwulf : « Engy… où est passée ma Engy impétueuse ? » dit-il en souriant. « Toujours là mon ami, mais quand il le faut » Je pris ma chope la leva à l’adresse du rohir qui m’avait provoquée et je la bu d’un trait. Tout le monde en fit autant et le brouhaha reprit dans la taverne. Le grand rohir s’approcha et se baissa toute sa hauteur. Il vint m’écraser mon épaule de sa main calleuse et me susurra : « toi demain on va s’causer sur l’terrain.
- oh, j’en frissonne d’avance… » Répondis-je en plaisantant. Il repartit vers le fond de la salle un tonnelet d’hydromel sous le bras. Je soupirai tout en regardant mes amis. « Ce qui a de bien… c’est que maintenant j’ai vraiment l’impression de n’être jamais partie ! Toujours les mêmes rengaines…
- les traditions tiennent bon ! » Jappa le rohir en face de moi. « Mouais… enfin bon je ne suis pas la seule de ces contrées à préférer le combat à la couture… je pensais en voir plus après toutes ces années.
- Oui mais tant qu’à avoir le choix, le Cairl choisit toujours les hommes lors de ses recrutements. Balança Deorwulf.
- Bientôt, si l’engeance continue de grandir comme aujourd’hui, il manquera d’hommes et il faudra bien qu’il fasse des choix… enfin bref ! Ma pinte est vide ! Par Eorl ! » On alla chercher un nouveau tonnelet et nous reprîmes nos conversations jusqu’à tard. Ayant bu plus que de raison à force de trinquer avec tous mes anciens compagnons, je gardai mes dernières forces pour rejoindre la maison de mes parents. Le Cairl n’avait pas dit un mot à mon intention pendant tout ce temps, il n’avait fait qu’observer ses ouailles et observer mes réactions par la même occasion. Mon inséparable ami se joignit à moi sur le chemin du retour.
« Engy ?
-Oui ? Je m’arrêtai, attentive…
- Tu sais, j’aurai jamais cru que tu serais revenue… me dit-il sur ton d’aveu
- Tu me déçois, crois-tu que j’aurai abandonné les miens ?
- Non ce n’est pas ce que je voulais dire… objecta t’il.
- Tant qu’un souffle de vie me parcourra, je défendrai nos terres
- Pourtant, tu es partie en Eriador… avec cet eldar. » Deorwulf fit un geste dédaigneux.
« Oui, à la demande de Père et comme tu le sais… la relation maitre-élève avait pris une autre tournure.
- Oui cela, je le sais. » Il soupira et repris sa respiration : « mais aujourd’hui ? Pourquoi ne pas rester ?
- Pourquoi me poser la question sachant que tu as déjà la réponse ? Je me suis liée à une compagnie qui plus est, dirigée par une rohirril. Nous sommes tous unis aujourd’hui dans un même combat. Que je le mène ici ou ailleurs qu’est-ce que cela change ?
- Et moi dans tout cela ? » Sa question cingla mes oreilles. Je m’approchai de mon ami qui fut jadis bien plus que cela. Je lui pris ses mains dans les miennes.
« Je ne suis plus la Engy de 16 ans Deorwulf… » Il m’interrompit d’un doigt sur mes lèvres. « Ne dis rien… je ne veux pas savoir ma belle… » Il plaça une main derrière ma nuque et sourit à nouveau comme si notre conversation avait déjà été oubliée. « Au moins, je sais que tu auras toujours un souvenir de moi… » Il sentit sous ses doigts le haut du tatouage qu’il m’avait fait lors de notre dernière virée avant mon départ avec Mioril. « En effet, je ne risque pas de l’oublier. » je fis une moue et lui glissa un baiser sur la joue avant de me détacher de son étreinte et me diriger à reculons vers la porte de la maison. Il se toucha la joue et brandit son poing en souriant.
Je le vis s’éloigner en chantant une chanson grivoise à tue-tête dans les rues. Je me mis à rire sous cape et couru rejoindre mon lit. Une longue journée m’attendait le lendemain, j’avais une montagne à affronter. Je m’endormis dans un profond sommeil sans rêve jusqu’à l’aube.
Engelwine- Nombre de messages : 758
Date d'inscription : 19/01/2012
En haut sur la montagne…
En haut sur la montagne…
Je passai la journée avec mes parents aidant mon père à fondre quelques métaux précieux en vue de confectionner de nouveaux bijoux. Nous devisions autour de l’établi sur le passé, le présent et l’avenir. Père s’inquiétait pour moi. Il avait du mal à concevoir que sa fille unique n’ait toujours pas trouvé de bon parti avec qui se lier.
« Je comprends que tu sois triste Engy, Mioril était tout pour toi. Mais tu ne peux pas vivre éternellement tournée vers le passé
- Je le sais Père. Lui répondis-je dans un murmure
- Regarde tous ces rohir et ton ami Deorwulf… Père me scrutait une lueur d’espoir dans son regard.
- C’est mon meilleur ami depuis l’enfance Père. » Je lui cachai bien la partie où mon ami avait été bien plus que cela… où nous avions découvert d’autres plaisirs que l’hydromel et les combats à l’épée. « Et, puis qui te dit que je n’ai pas quelqu’un en mon cœur ? »
Mon père me regarda et me sourit. « Eh bien, j’espère que cela vaut le coup de passer à côté de rohir qui n’aspirent qu’à te rendre heureuse ma chère fille ». Je ne répondis rien. Moi-même, je ne savais pas vraiment pourquoi je lui avais répondu cela. Peut-être pour qu’il soit moins triste pour moi et qu’il garde espoir ou que moi aussi je garde espoir…
Le soleil déclinait il était temps de me préparer pour le fameux combat. Je mis mon armure préférée que j’avais pris le temps de nettoyer du sang des orques dans la matinée. Je ceignais ma taille de mes lames. En face du miroir, je pris le temps de faire quelques nattes pour dégager mon regard. Une fois prête, je saluai mes parents qui comprirent que l’entrainement risquait d’être mouvementé vu mon accoutrement. Je passais chercher Deorwulf qui se gratta la tête en me regardant : « Tu comptes affronter tout le détachement accoutrée ainsi ?
- pff ! Tu sais bien que j’ai des comptes à régler avec cet abruti de rohir
- Ah ! Oui ! Il se frappa le front. Cela promet d’être drôle ! Tu n’as pas peur de l’effrayer. Me montrant du doigt
- Tu as vu sa carrure par rapport à moi ? Il me faudra au moins cela… allez dépêches-toi avant que je te plante sur ton palier »
Quand nous arrivâmes à la salle d’entrainement, il n’y avait pas un bruit d’épée. Tous mes frères étaient regroupés autour d’une surface en terre battue et attendaient. Gutlàf Cairl dominait tout ce petit monde du haut de son estrade et me toisa du regard : « Ah ! Je me demandai si tu allais venir ! » Me targua le Cairl d’un air hautain. « Je suis étonnée que cette pensée ait pu vous frôler l’esprit Cairl » Je lui jetai un regard confiant. « Bien ! Tant mieux… Moi, ainsi que tes compagnons ont hâte de voir ce que tu as appris loin de nos camps d’entrainement Engelwine. Et que de mieux que d’affronter notre frère Léodurth ici présent » Gutlàf ouvra sa main et me désigna la montagne… J’avalai avec difficulté ma salive mais je savais que si je laissai court à la peur je serai perdue. J’avançai dans la zone de combat et dégainai mes deux lames. Je les remontai devant moi croisées et fit un bref salut à mon adversaire sans dire un seul mot. Léodurth s’ébroua comme un cheval de guerre armé de son épée et de son bouclier. Mon esprit ne fit qu’un tour pour me remémorer mes entrainements avec mon ami Faerdan ainsi que les techniques apprises avec le maitre d’armes malledhrim.
La montagne poussa un râle et tapa son épée sur son bouclier. Ni une ni deux, il me chargea prêt à m’étaler d’un coup d’estoc. Prête sur mes appuis, comme l’eau, je glissai le long de sa lame et du plat de mon épée lui assenait un coup dans les côtes. Il fit volte-face et arma son épée derrière la tête. Je ne lui laissai pas le temps de terminer son geste que déjà j’étais sur lui et plaça une botte en plein thorax. Mais le bougre était solide et plutôt que de reculer sous la véracité du coup, il trouva la force de me balancer un coup de bouclier en pleine tête. Le bruit sourd fut suivi d’une chute sur le sol tandis que des « ooooh » se soulevaient au sein des spectateurs. Je venais de manger la poussière et poussa un cri de rage tout en crachant du sang. D’un bond, je revenais sur mes pieds tandis que la montagne se pavanait épée et bouclier levés en regardant le Cairl.
« Tu crois en avoir fini avec moi ? Ce n’est pas connaitre les Aéledfeorh !! » Je lui appliquai un grand coup de pied dans le fondement pour qu’il se retourne et me remis en garde. Il me chargea avec un moulinet. Je profitai de son élan providentiel pour m’accroupir vers le sol tout en balançant mon pied derrière son jarret. Cette technique eut pour effet de lui balayer le pied et il tomba de tout son poids sur le dos. D’un bond, je fondis sur lui, les deux lames vrombirent et se plantèrent, croisées, de chaque côté de son cou. J’appuyai sur les pommeaux jusqu’à ce qu’il sente l’acier froid contre sa peau. Je le regardai dans les yeux « Leçon n°1 : ne jamais sous-estimer son adversaire ». Il tenta de bouger, mais la pression de mes armes lui fit changer d’avis. « Je m’en souviendrai… Maeg » Léoduth cracha le dernier mot comme s’il venait de boire un mauvais vin. « Bien, tu vois, tu apprends vite » Je lâchai l’étreinte et me recula afin qu’il se relève. Nous effectuâmes un salut sommaire et reprirent nos positions de base. Le Cairl s’avança entre nous deux.
« Etonnant, étonnant… ainsi ton entrainement parmi les autres peuples auraient porté leur fruit. Qui l’eut cru. Moi qui pensais avoir ce qu’il faut en matière de maitre d’armes… » Il jeta un regard vers la gauche et s’arrêta sur le Laerowane du détachement. Ce n’était pas celui que j’avais connu à mon grand regret…Ce dernier ayant péri dans une mission. Le Cairl reprit « C’est tout pour aujourd’hui. Demain, je veux que vous soyez tous prêt pour une mission de reconnaissance en amont du Limeneige. » Chacun salua le Cairl et quelques compagnons vinrent le tapoter l’épaule en guise de félicitation.
Les jours et les entrainements se succédèrent. Nous fîmes quelques missions aux alentours afin de tester notre instinct de survie et nos aptitudes à l’observation. Le Cairl ne cessait de m’observer. Cela en devenait presque agaçant. Au bout d’une semaine, il vint me voir et congédia tous mes compagnons pour me parler. « Engelwine, je ne suis pas aveugle je vois bien que tu as travaillé avec acharnement pour en arriver là. Je ne doute pas de tes capacités… »
Je l’interrompis : « mais je suis une femme… » Ajoutai-je sur un ton ferme.
« Non, Engelwine… tu n’as que 32 ans… ». Je le regardai étonnée. Je me sentais étrange…si près du but… et pourtant… « Tu connais nos coutumes. Reprit-il. Tu sais que nous avons un rite de passage à 36 ans… et bien tu sais ce qu’il te reste à faire… continuer à te battre, pour le Rohan, pour le roi et si dans 4 ans tu as encore assez de motivation alors tu pourras te présenter au titre de Laerowane… ». Les mots résonnaient dans ma tête. Je ne savais quoi répondre et de toute façon il prolongea son monologue : « Bien sûr, tu te doutes bien qu’en tant que femme, cela induit quelques sacrifices même si je sais que tu en as déjà énormément fait.
- oui Cairl ? ». J’attendais ses mots comme une sentence.
« Je ne t’empêche pas de te lier… si cela doit arriver mais en aucun cas tu ne devras engendrer d’enfants. » Il se tourna et me fixa pour voir ma réaction. Comme je savais très bien le faire, mon visage resta de marbre à la diction de cette condition.
« Bien Cairl. ». Je n’ajoutai pas d’autres mots. Enfin mon rêve était à ma portée mais à quel prix ? Qui voudrait d’une rohirril qui ne doit pas avoir d’enfants.
Je saluai mon Cairl qui m’invita à disposer. Je décidai de garder cette conversation pour moi enfin presque… Deorwulf ayant observé la scène de loin me tira les vers du nez et tenta de me remonter le moral.
« Allez Engy ! Si près du but ! Et puis il y a bien assez de femmes ici qui procréent… Et puis il ne te demande pas une vie sans amour… » Il me lança un doux regard, je lui rendis et força un sourire.
« Tu as raison…surement. Allez, viens… je t’offre la tournée. » Je passais ma soirée à refaire le monde avec Deorwulf et mes compagnons à la taverne. Je profitai de l’était d’ébriété avancé de mes frères et de mon ami pour prendre congé et rentrer chez moi.
Une fois couchée, tout se bousculait dans ma tête mais je finis par m’endormir. Et là, je fis un rêve étrange… je voyais arriver un guerrier dans sa pelisse ornée d’entrelacs. Il était encapuchonné. Ses épées flanquées sur les côtés et le port altier. Quelques cheveux blonds trahissaient son origine rohannaise. Je m’avançai vers lui lentement… il me prit alors par la taille… je m’approchai de son visage et au moment où j’allai l’embrasser et découvrir ses traits, un éclair ! Je me réveillai d’un bond. Mon cœur battait la chamade et il me fallut quelques minutes pour reprendre mes esprits et me fourrer la tête dans mon oreiller dans l’espoir de retrouver le sommeil. Je l’avais surement retrouvé, car il faisait jour au moment où j’ouvris de nouveau les yeux.
Je passai la journée avec mes parents aidant mon père à fondre quelques métaux précieux en vue de confectionner de nouveaux bijoux. Nous devisions autour de l’établi sur le passé, le présent et l’avenir. Père s’inquiétait pour moi. Il avait du mal à concevoir que sa fille unique n’ait toujours pas trouvé de bon parti avec qui se lier.
« Je comprends que tu sois triste Engy, Mioril était tout pour toi. Mais tu ne peux pas vivre éternellement tournée vers le passé
- Je le sais Père. Lui répondis-je dans un murmure
- Regarde tous ces rohir et ton ami Deorwulf… Père me scrutait une lueur d’espoir dans son regard.
- C’est mon meilleur ami depuis l’enfance Père. » Je lui cachai bien la partie où mon ami avait été bien plus que cela… où nous avions découvert d’autres plaisirs que l’hydromel et les combats à l’épée. « Et, puis qui te dit que je n’ai pas quelqu’un en mon cœur ? »
Mon père me regarda et me sourit. « Eh bien, j’espère que cela vaut le coup de passer à côté de rohir qui n’aspirent qu’à te rendre heureuse ma chère fille ». Je ne répondis rien. Moi-même, je ne savais pas vraiment pourquoi je lui avais répondu cela. Peut-être pour qu’il soit moins triste pour moi et qu’il garde espoir ou que moi aussi je garde espoir…
Le soleil déclinait il était temps de me préparer pour le fameux combat. Je mis mon armure préférée que j’avais pris le temps de nettoyer du sang des orques dans la matinée. Je ceignais ma taille de mes lames. En face du miroir, je pris le temps de faire quelques nattes pour dégager mon regard. Une fois prête, je saluai mes parents qui comprirent que l’entrainement risquait d’être mouvementé vu mon accoutrement. Je passais chercher Deorwulf qui se gratta la tête en me regardant : « Tu comptes affronter tout le détachement accoutrée ainsi ?
- pff ! Tu sais bien que j’ai des comptes à régler avec cet abruti de rohir
- Ah ! Oui ! Il se frappa le front. Cela promet d’être drôle ! Tu n’as pas peur de l’effrayer. Me montrant du doigt
- Tu as vu sa carrure par rapport à moi ? Il me faudra au moins cela… allez dépêches-toi avant que je te plante sur ton palier »
Quand nous arrivâmes à la salle d’entrainement, il n’y avait pas un bruit d’épée. Tous mes frères étaient regroupés autour d’une surface en terre battue et attendaient. Gutlàf Cairl dominait tout ce petit monde du haut de son estrade et me toisa du regard : « Ah ! Je me demandai si tu allais venir ! » Me targua le Cairl d’un air hautain. « Je suis étonnée que cette pensée ait pu vous frôler l’esprit Cairl » Je lui jetai un regard confiant. « Bien ! Tant mieux… Moi, ainsi que tes compagnons ont hâte de voir ce que tu as appris loin de nos camps d’entrainement Engelwine. Et que de mieux que d’affronter notre frère Léodurth ici présent » Gutlàf ouvra sa main et me désigna la montagne… J’avalai avec difficulté ma salive mais je savais que si je laissai court à la peur je serai perdue. J’avançai dans la zone de combat et dégainai mes deux lames. Je les remontai devant moi croisées et fit un bref salut à mon adversaire sans dire un seul mot. Léodurth s’ébroua comme un cheval de guerre armé de son épée et de son bouclier. Mon esprit ne fit qu’un tour pour me remémorer mes entrainements avec mon ami Faerdan ainsi que les techniques apprises avec le maitre d’armes malledhrim.
La montagne poussa un râle et tapa son épée sur son bouclier. Ni une ni deux, il me chargea prêt à m’étaler d’un coup d’estoc. Prête sur mes appuis, comme l’eau, je glissai le long de sa lame et du plat de mon épée lui assenait un coup dans les côtes. Il fit volte-face et arma son épée derrière la tête. Je ne lui laissai pas le temps de terminer son geste que déjà j’étais sur lui et plaça une botte en plein thorax. Mais le bougre était solide et plutôt que de reculer sous la véracité du coup, il trouva la force de me balancer un coup de bouclier en pleine tête. Le bruit sourd fut suivi d’une chute sur le sol tandis que des « ooooh » se soulevaient au sein des spectateurs. Je venais de manger la poussière et poussa un cri de rage tout en crachant du sang. D’un bond, je revenais sur mes pieds tandis que la montagne se pavanait épée et bouclier levés en regardant le Cairl.
« Tu crois en avoir fini avec moi ? Ce n’est pas connaitre les Aéledfeorh !! » Je lui appliquai un grand coup de pied dans le fondement pour qu’il se retourne et me remis en garde. Il me chargea avec un moulinet. Je profitai de son élan providentiel pour m’accroupir vers le sol tout en balançant mon pied derrière son jarret. Cette technique eut pour effet de lui balayer le pied et il tomba de tout son poids sur le dos. D’un bond, je fondis sur lui, les deux lames vrombirent et se plantèrent, croisées, de chaque côté de son cou. J’appuyai sur les pommeaux jusqu’à ce qu’il sente l’acier froid contre sa peau. Je le regardai dans les yeux « Leçon n°1 : ne jamais sous-estimer son adversaire ». Il tenta de bouger, mais la pression de mes armes lui fit changer d’avis. « Je m’en souviendrai… Maeg » Léoduth cracha le dernier mot comme s’il venait de boire un mauvais vin. « Bien, tu vois, tu apprends vite » Je lâchai l’étreinte et me recula afin qu’il se relève. Nous effectuâmes un salut sommaire et reprirent nos positions de base. Le Cairl s’avança entre nous deux.
« Etonnant, étonnant… ainsi ton entrainement parmi les autres peuples auraient porté leur fruit. Qui l’eut cru. Moi qui pensais avoir ce qu’il faut en matière de maitre d’armes… » Il jeta un regard vers la gauche et s’arrêta sur le Laerowane du détachement. Ce n’était pas celui que j’avais connu à mon grand regret…Ce dernier ayant péri dans une mission. Le Cairl reprit « C’est tout pour aujourd’hui. Demain, je veux que vous soyez tous prêt pour une mission de reconnaissance en amont du Limeneige. » Chacun salua le Cairl et quelques compagnons vinrent le tapoter l’épaule en guise de félicitation.
Les jours et les entrainements se succédèrent. Nous fîmes quelques missions aux alentours afin de tester notre instinct de survie et nos aptitudes à l’observation. Le Cairl ne cessait de m’observer. Cela en devenait presque agaçant. Au bout d’une semaine, il vint me voir et congédia tous mes compagnons pour me parler. « Engelwine, je ne suis pas aveugle je vois bien que tu as travaillé avec acharnement pour en arriver là. Je ne doute pas de tes capacités… »
Je l’interrompis : « mais je suis une femme… » Ajoutai-je sur un ton ferme.
« Non, Engelwine… tu n’as que 32 ans… ». Je le regardai étonnée. Je me sentais étrange…si près du but… et pourtant… « Tu connais nos coutumes. Reprit-il. Tu sais que nous avons un rite de passage à 36 ans… et bien tu sais ce qu’il te reste à faire… continuer à te battre, pour le Rohan, pour le roi et si dans 4 ans tu as encore assez de motivation alors tu pourras te présenter au titre de Laerowane… ». Les mots résonnaient dans ma tête. Je ne savais quoi répondre et de toute façon il prolongea son monologue : « Bien sûr, tu te doutes bien qu’en tant que femme, cela induit quelques sacrifices même si je sais que tu en as déjà énormément fait.
- oui Cairl ? ». J’attendais ses mots comme une sentence.
« Je ne t’empêche pas de te lier… si cela doit arriver mais en aucun cas tu ne devras engendrer d’enfants. » Il se tourna et me fixa pour voir ma réaction. Comme je savais très bien le faire, mon visage resta de marbre à la diction de cette condition.
« Bien Cairl. ». Je n’ajoutai pas d’autres mots. Enfin mon rêve était à ma portée mais à quel prix ? Qui voudrait d’une rohirril qui ne doit pas avoir d’enfants.
Je saluai mon Cairl qui m’invita à disposer. Je décidai de garder cette conversation pour moi enfin presque… Deorwulf ayant observé la scène de loin me tira les vers du nez et tenta de me remonter le moral.
« Allez Engy ! Si près du but ! Et puis il y a bien assez de femmes ici qui procréent… Et puis il ne te demande pas une vie sans amour… » Il me lança un doux regard, je lui rendis et força un sourire.
« Tu as raison…surement. Allez, viens… je t’offre la tournée. » Je passais ma soirée à refaire le monde avec Deorwulf et mes compagnons à la taverne. Je profitai de l’était d’ébriété avancé de mes frères et de mon ami pour prendre congé et rentrer chez moi.
Une fois couchée, tout se bousculait dans ma tête mais je finis par m’endormir. Et là, je fis un rêve étrange… je voyais arriver un guerrier dans sa pelisse ornée d’entrelacs. Il était encapuchonné. Ses épées flanquées sur les côtés et le port altier. Quelques cheveux blonds trahissaient son origine rohannaise. Je m’avançai vers lui lentement… il me prit alors par la taille… je m’approchai de son visage et au moment où j’allai l’embrasser et découvrir ses traits, un éclair ! Je me réveillai d’un bond. Mon cœur battait la chamade et il me fallut quelques minutes pour reprendre mes esprits et me fourrer la tête dans mon oreiller dans l’espoir de retrouver le sommeil. Je l’avais surement retrouvé, car il faisait jour au moment où j’ouvris de nouveau les yeux.
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Le départ
Le départ
Je ne racontai pas ma conversation avec le Cairl à mes parents juste qu’il me fallait encore faire mes preuves pour obtenir ce que je désirai et attendre le prochain rite. J’annonçai aussi qu’il était temps pour moi de partir. Je devais retourner aider mes compagnons et prévenir les rohirrim en exil de l’avancée de l’engeance au sud-est le long des montagnes blanches. Underharrow était sous bonne garde et il y avait assez de rohirrim en faction. Je leur expliquai que ce n’était pas le cas partout et que je préférai me rendre utile pour ne pas m’empâter. Deorwulf accusa le coup en apprenant la nouvelle.
« Tu t’en vas déjà ?
- Oui, il le faut, nul besoin de moi ici… du moins il y a bien assez de lames pour défendre le hameau.
- J’aurai cru que tu serais restée… Il fit une moue triste.
- Oui j’aurai pu… mais…
Il me coupa. – pas de mais, je déteste ça… tu me dois rien Engy, vis ta vie… je désire juste que tu sois heureuse, tu le sais bien.
- je sais… » Je lui souris et lui déposa un baiser au coin des lèvres.
Il soupira et ajouta « allez va ma belle avant que je te ligote et que je t’ajoute encore quelques dessins sur ta peau…
- Il manquerait plus que ça ! » je lui tirai la langue et ébouriffa ses cheveux avant de rentrer chez moi.
Je restai encore quelques jours avec ma famille. Mère me prépara de quoi tenir jusqu’à Stangarde. Elle avait bichonné ma jument pendant tout mon séjour. Je me demandai si elle n’allait pas m’en vouloir aussi de partir de ce petit coin de paradis. Père me confectionna un magnifique pendentif représentant la tête d’un Meara. « Pour toi, ma fille, fougueuse et libre comme le vent » Il me sourit et me l’attacha autour du cou. « Mais j’espère que tu seras t’arrêter à temps, ne t’oublies pas…
- Oui Père. Promis-je. Et vous, prenez soin de Mère. » Je le pris contre moi je sentis quelques larmes poindre au bord de mes yeux. Ma mère se joignit à nous et nous restâmes ainsi un long moment silencieux.
Deorwulf s’invita à notre dernier repas familial. Cela fit sourire mes parents et je n’en attendais pas moins de sa part. Le souper fut largement arrosé d’hydromel et j’invitai mon père à me céder un ou deux petits tonnelets afin de ne pas repartir les mains vides. Nous avons longtemps devisé avant d’aller nous coucher. Je sortis de la maison avec Deorwulf afin de profiter de cette belle et dernière nuit. Nous continuâmes à parler bien longtemps avant que je m’effondre de sommeil à ses côtés contre un ballot de paille qui jouxtait la grange. Je ne sais pas s’il m’avait veillée une partie de la nuit mais ses yeux étaient rivés sur les miens lorsque je les ouvris au petit matin. Il m’aida à préparer Fromgast et c’est après un petit déjeuner copieux que je fis mes adieux à tout le monde.
Le Cairl me donna le commandement de quelques hommes pour m’accompagner jusqu’à Stangarde. Gutlàf avait bien entendu que ce village fortifié manquait d’hommes et certains frères de lance s’étaient portés volontaires pour rejoindre les troupes de Stanric. Cette fois-ci, je partis au pas, je regardai derrière moi ceux que je laissai encore une fois. Mère retint ses larmes en trompant ses émotions par le biais d’un large sourire. Père fit de même en y ajoutant un regard plein de fierté. Je ne vis pas mon ami d’enfance et j’affichai déjà une moue déçue quand un cheval arriva à revers vers moi au triple galop. Ce dernier se cabra tant l’arrêt de son cavalier fut brusque. Deorwulf… Il me tendit une petite bourse de cuir que je saisis du bout des doigts.
« Ne m’oublies pas ! » et il repartit en un éclair. J’ouvrai les lacets de ce petit présent et y découvrit quelques graines de Symbelminë…
Je ne racontai pas ma conversation avec le Cairl à mes parents juste qu’il me fallait encore faire mes preuves pour obtenir ce que je désirai et attendre le prochain rite. J’annonçai aussi qu’il était temps pour moi de partir. Je devais retourner aider mes compagnons et prévenir les rohirrim en exil de l’avancée de l’engeance au sud-est le long des montagnes blanches. Underharrow était sous bonne garde et il y avait assez de rohirrim en faction. Je leur expliquai que ce n’était pas le cas partout et que je préférai me rendre utile pour ne pas m’empâter. Deorwulf accusa le coup en apprenant la nouvelle.
« Tu t’en vas déjà ?
- Oui, il le faut, nul besoin de moi ici… du moins il y a bien assez de lames pour défendre le hameau.
- J’aurai cru que tu serais restée… Il fit une moue triste.
- Oui j’aurai pu… mais…
Il me coupa. – pas de mais, je déteste ça… tu me dois rien Engy, vis ta vie… je désire juste que tu sois heureuse, tu le sais bien.
- je sais… » Je lui souris et lui déposa un baiser au coin des lèvres.
Il soupira et ajouta « allez va ma belle avant que je te ligote et que je t’ajoute encore quelques dessins sur ta peau…
- Il manquerait plus que ça ! » je lui tirai la langue et ébouriffa ses cheveux avant de rentrer chez moi.
Je restai encore quelques jours avec ma famille. Mère me prépara de quoi tenir jusqu’à Stangarde. Elle avait bichonné ma jument pendant tout mon séjour. Je me demandai si elle n’allait pas m’en vouloir aussi de partir de ce petit coin de paradis. Père me confectionna un magnifique pendentif représentant la tête d’un Meara. « Pour toi, ma fille, fougueuse et libre comme le vent » Il me sourit et me l’attacha autour du cou. « Mais j’espère que tu seras t’arrêter à temps, ne t’oublies pas…
- Oui Père. Promis-je. Et vous, prenez soin de Mère. » Je le pris contre moi je sentis quelques larmes poindre au bord de mes yeux. Ma mère se joignit à nous et nous restâmes ainsi un long moment silencieux.
Deorwulf s’invita à notre dernier repas familial. Cela fit sourire mes parents et je n’en attendais pas moins de sa part. Le souper fut largement arrosé d’hydromel et j’invitai mon père à me céder un ou deux petits tonnelets afin de ne pas repartir les mains vides. Nous avons longtemps devisé avant d’aller nous coucher. Je sortis de la maison avec Deorwulf afin de profiter de cette belle et dernière nuit. Nous continuâmes à parler bien longtemps avant que je m’effondre de sommeil à ses côtés contre un ballot de paille qui jouxtait la grange. Je ne sais pas s’il m’avait veillée une partie de la nuit mais ses yeux étaient rivés sur les miens lorsque je les ouvris au petit matin. Il m’aida à préparer Fromgast et c’est après un petit déjeuner copieux que je fis mes adieux à tout le monde.
Le Cairl me donna le commandement de quelques hommes pour m’accompagner jusqu’à Stangarde. Gutlàf avait bien entendu que ce village fortifié manquait d’hommes et certains frères de lance s’étaient portés volontaires pour rejoindre les troupes de Stanric. Cette fois-ci, je partis au pas, je regardai derrière moi ceux que je laissai encore une fois. Mère retint ses larmes en trompant ses émotions par le biais d’un large sourire. Père fit de même en y ajoutant un regard plein de fierté. Je ne vis pas mon ami d’enfance et j’affichai déjà une moue déçue quand un cheval arriva à revers vers moi au triple galop. Ce dernier se cabra tant l’arrêt de son cavalier fut brusque. Deorwulf… Il me tendit une petite bourse de cuir que je saisis du bout des doigts.
« Ne m’oublies pas ! » et il repartit en un éclair. J’ouvrai les lacets de ce petit présent et y découvrit quelques graines de Symbelminë…
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Stangarde : le point faible
Stangarde : le point faible
Stangarde marchait au ralenti... le manque de vivres avait de lourdes conséquences sur la motivation et l'humeur. Tout le monde était à cran et les bagarres dans la milice étaient fréquentes.
La région grouillait d’orques. Ils nous empêchaient d’atteindre les points d’eaux et volaient nos vivres et pillaient les récoltes.
A peine arrivée, je découvrais qu’une partie de l’Eored était revenue à Stangarde. Les yeux hagards, ils étaient tous surpris par l’état et les lourdes pertes des troupes de Stanric. L’heure n’était pas à la joie des retrouvailles mais plutôt à prendre une bonne nuit de repos afin d’assurer les premières missions du lendemain.
Je commençais ma journée par un petit tour à l’écurie afin de vérifier que Fromgast allait bien. Mon périple avait été long et sans ma fidèle jument je n’aurai surement pas pu faire tout ce que je désirai. Je sentis sa déception en lui proposant une poignée d’avoine et de son plutôt qu’une pomme mais je ne pouvais pas mieux faire en de pareils circonstances.
En allant vers le camp d’entrainement, je tombais sur deux rohirrim de l’Eored au coin du feu. Une sœur que j’avais croisé une ou deux fois et Deothains que j’avais pour habitude de surnommer en rohirric, pour moi-même, le « feallstaeger »… le tombeur... d’escalier. C’était ainsi que je l’avais rencontré aux fermes, inconscient aux bas des marches de la salle commune. Je me ravisais de le nommer directement ainsi en face de moi me dépassant d’une tête et me contenta d’un salut amical. Après avoir devisé au coin du feu sur la situation du camp, et sur mes petites aventures durant mon périple qui me valurent la perte de mon luth, Deothains nous joua quelques morceaux de musique afin de nous remonter le moral ainsi qu’aux soldats dont les oreilles étaient à porter de notes. Me voyant armée, Deothains se doutait bien que je n’étais pas là pour prendre du bon temps…
« Faeg ? Tu avais l’intention de t’entrainer ?
- Oui, pas le moment de se ramollir… on a des orques à occire et puis… j’aime bien garder la main »
Deothains sourit et me regarda avec un air de défi : « Cela te dirait un petit combat ? ». Je le regardais du haut de mon 1m70 et fit une moue hésitante. Il ajouta : « Allez, si tu gagnes, je t’offre un luth et si tu perds… je t’offre un luth…
- Je ne peux refuser une telle proposition ! Quel défi … au pire je perdrai mon amour propre… répondis-je ne me passant la main dans mes cheveux indisciplinés.
- Et c’est déjà beaucoup pour toi hein ? »
Deothains m’emboita le pas tandis que j’haussais les épaules à sa remarque. Notre sœur de lance en profita pour s’éclipser et vaquer à ses occupations.
Quand le rohir prit son bouclier, je me rappelais mon dernier entrainement avec Faerdan et je mis ma main sur mes reins comme si une veille douleur se réveillait. Deothains me rappelait la montagne que j’avais combattue à Underharrow de part sa stature. J’avais l’impression d’être si … petite en face de lui mais je savais que cette fois-ci j’avais un soldat beaucoup plus entrainé en face de moi. Mais je ne me démontais pas et le salua pour l’informer que j’étais prête.
Les premières bottes furent simples et directes, on s’étudiait… prêt à la moindre erreur de l’autre. J’attaquais du plat de l’épée dans son flanc et lança une autre attaque en tournoyant vers son épaule. La première attaque fut esquivée d’un geste franc avec son bouclier et la deuxième parée par sa lame. Je souriais, ravie d’en découdre avec un bon combattant. Il arma son épée et me lança une botte en me flanquant sa lame dans les cottes et balança son bras armé du bouclier vers ma tête. Je pris le plat de la lame en plein estomac et eu juste le temps d’esquiver son bouclier en roulant vers l’avant. Heureusement, mon attaque suivante fut plus efficace et il encaissa en son tour le poids de mon élan en plein ventre. Après quelques passes, nous étions à égalité et nous nous étions amusés à nous narguer à chaque touche réussie. Dans un dernier effort, Deothains me chargea. Je pus éviter sa lame mais je pris son bouclier de plein fouet dans le visage, ce qui me valut une jolie chute sur le sol où je perdis connaissance quelques secondes à cause du choc.
Je restais allongée là, reprenant mon souffle et essayant de comprendre ce qui m’était arrivée. Je balançais quelques jurons à moi-même d’avoir perdu. Deothains m’aida à me relever, une seule main lui suffit à me mettre sur pied. Je lui souris en me tenant la joue qui avait légèrement gonflée. Je le félicitais de m’avoir battue et le rassurai sur la petitesse du coup pour ne pas qu’il s’en veuille de m’avoir frappé ainsi. Après tout, je n’étais pas la dernière à le faire. D’un commun accord, nous nous dirigeâmes vers l’auberge où je pus retrouver quelques frères et sœurs d’arme que je n’avais pas vus depuis mon départ d’Eriador.
J’oubliais vite cette petite défaite mais gardai en mémoire que je comblerai ce point faible du combat contre bouclier quitte à faire venir mon ami Faerdan d'Eriador pour éradiquer cette lacune. Foi d'Aéledfeorh!
Stangarde marchait au ralenti... le manque de vivres avait de lourdes conséquences sur la motivation et l'humeur. Tout le monde était à cran et les bagarres dans la milice étaient fréquentes.
La région grouillait d’orques. Ils nous empêchaient d’atteindre les points d’eaux et volaient nos vivres et pillaient les récoltes.
A peine arrivée, je découvrais qu’une partie de l’Eored était revenue à Stangarde. Les yeux hagards, ils étaient tous surpris par l’état et les lourdes pertes des troupes de Stanric. L’heure n’était pas à la joie des retrouvailles mais plutôt à prendre une bonne nuit de repos afin d’assurer les premières missions du lendemain.
Je commençais ma journée par un petit tour à l’écurie afin de vérifier que Fromgast allait bien. Mon périple avait été long et sans ma fidèle jument je n’aurai surement pas pu faire tout ce que je désirai. Je sentis sa déception en lui proposant une poignée d’avoine et de son plutôt qu’une pomme mais je ne pouvais pas mieux faire en de pareils circonstances.
En allant vers le camp d’entrainement, je tombais sur deux rohirrim de l’Eored au coin du feu. Une sœur que j’avais croisé une ou deux fois et Deothains que j’avais pour habitude de surnommer en rohirric, pour moi-même, le « feallstaeger »… le tombeur... d’escalier. C’était ainsi que je l’avais rencontré aux fermes, inconscient aux bas des marches de la salle commune. Je me ravisais de le nommer directement ainsi en face de moi me dépassant d’une tête et me contenta d’un salut amical. Après avoir devisé au coin du feu sur la situation du camp, et sur mes petites aventures durant mon périple qui me valurent la perte de mon luth, Deothains nous joua quelques morceaux de musique afin de nous remonter le moral ainsi qu’aux soldats dont les oreilles étaient à porter de notes. Me voyant armée, Deothains se doutait bien que je n’étais pas là pour prendre du bon temps…
« Faeg ? Tu avais l’intention de t’entrainer ?
- Oui, pas le moment de se ramollir… on a des orques à occire et puis… j’aime bien garder la main »
Deothains sourit et me regarda avec un air de défi : « Cela te dirait un petit combat ? ». Je le regardais du haut de mon 1m70 et fit une moue hésitante. Il ajouta : « Allez, si tu gagnes, je t’offre un luth et si tu perds… je t’offre un luth…
- Je ne peux refuser une telle proposition ! Quel défi … au pire je perdrai mon amour propre… répondis-je ne me passant la main dans mes cheveux indisciplinés.
- Et c’est déjà beaucoup pour toi hein ? »
Deothains m’emboita le pas tandis que j’haussais les épaules à sa remarque. Notre sœur de lance en profita pour s’éclipser et vaquer à ses occupations.
Quand le rohir prit son bouclier, je me rappelais mon dernier entrainement avec Faerdan et je mis ma main sur mes reins comme si une veille douleur se réveillait. Deothains me rappelait la montagne que j’avais combattue à Underharrow de part sa stature. J’avais l’impression d’être si … petite en face de lui mais je savais que cette fois-ci j’avais un soldat beaucoup plus entrainé en face de moi. Mais je ne me démontais pas et le salua pour l’informer que j’étais prête.
Les premières bottes furent simples et directes, on s’étudiait… prêt à la moindre erreur de l’autre. J’attaquais du plat de l’épée dans son flanc et lança une autre attaque en tournoyant vers son épaule. La première attaque fut esquivée d’un geste franc avec son bouclier et la deuxième parée par sa lame. Je souriais, ravie d’en découdre avec un bon combattant. Il arma son épée et me lança une botte en me flanquant sa lame dans les cottes et balança son bras armé du bouclier vers ma tête. Je pris le plat de la lame en plein estomac et eu juste le temps d’esquiver son bouclier en roulant vers l’avant. Heureusement, mon attaque suivante fut plus efficace et il encaissa en son tour le poids de mon élan en plein ventre. Après quelques passes, nous étions à égalité et nous nous étions amusés à nous narguer à chaque touche réussie. Dans un dernier effort, Deothains me chargea. Je pus éviter sa lame mais je pris son bouclier de plein fouet dans le visage, ce qui me valut une jolie chute sur le sol où je perdis connaissance quelques secondes à cause du choc.
Je restais allongée là, reprenant mon souffle et essayant de comprendre ce qui m’était arrivée. Je balançais quelques jurons à moi-même d’avoir perdu. Deothains m’aida à me relever, une seule main lui suffit à me mettre sur pied. Je lui souris en me tenant la joue qui avait légèrement gonflée. Je le félicitais de m’avoir battue et le rassurai sur la petitesse du coup pour ne pas qu’il s’en veuille de m’avoir frappé ainsi. Après tout, je n’étais pas la dernière à le faire. D’un commun accord, nous nous dirigeâmes vers l’auberge où je pus retrouver quelques frères et sœurs d’arme que je n’avais pas vus depuis mon départ d’Eriador.
J’oubliais vite cette petite défaite mais gardai en mémoire que je comblerai ce point faible du combat contre bouclier quitte à faire venir mon ami Faerdan d'Eriador pour éradiquer cette lacune. Foi d'Aéledfeorh!
Engelwine- Nombre de messages : 758
Date d'inscription : 19/01/2012
Le conseil de guerre
Le conseil de guerre
Je ne l’avais pas encore revu depuis mon arrivée à Stangarde. Mais ce soir là, le Thane arriva avec Heah Cairl Ekhenor pour rencontrer Stanric en conseil restreint. Silfried m’esquissa un sourire sous des traits tirés par la fatigue et les tensions. Tout en échangeant quelques paroles de bienvenue, j’eus du mal à cacher ma satisfaction de le revoir. Tant de choses à lui raconter sur mon voyage, des nouvelles du sud à transmettre et j’avais tenu ma promesse… j’étais là, en vie et en bonne santé.
Etheliwen arriva à son tour avec Freamund qui m’assura un accueil plus que chaleureux et légèrement baveux. Le bébé faisait petit à petit place à un petit bout d’homme. Son innocence et son enthousiasme pouvaient apporter gaité et moral même au plus pessimiste des soldats du camp. Mais je le regardais gambader d’un air détaché car il était temps pour les deux rohir de rencontrer Stanric. Ils se dirigèrent vers le palais de l’hydromel tandis que je trépignais sans m’en rendre compte sur place de ne pouvoir y assister. Etheliwen le vit et m’invita à les rejoindre prétextant que je n’étais sous les ordres de personne ici. A contre cœur, je refusais la proposition. Autant mon Cairl d’Underharrow s’était habitué à voir une femme parler stratégies et plans de guerre autant je doutais obtenir la moindre considération pour mes opinions auprès de Stanric. Je préférai rester à l’extérieur et deviser avec mes sœurs que de parler pour rien à un conseil.
Etheliwen en profita pour me raconter le retour de son mari. Il est vrai que par les temps qui courent il était dur de garder espoir quand quelqu’un disparaissait ; cette nouvelle tenait lieu d’un miracle le tout enrobé par le sourire d’Ethy qui illuminait son visage fatigué. Sur ce point, Freamund avait de qui tenir.
Soudain, j’entendis des hommes devisés derrière mon dos, ils étaient enfin sortis et leur mine sombre me fit comprendre que les nouvelles avaient peu de chance d’être bonnes. Silfried tenta de cacher son air grave et lança une invitation à la cantonade afin de finir cette journée chez sa sœur. J’en profitai pour attraper une carte annotée par mes soins et ceux de Gutlàf Cairl tandis que Silfried prenait le tonneau d’hydromel d’Underharrow sous le bras.
Il lança : « Allez ! J’embarque ce tonneau… et je vous embarque aussi ! »
Je levais les yeux au ciel tout en me disant « y’a pas à dire, ce rohir sait parler aux femmes… »
Finalement, les retrouvailles chez Ethy se transformèrent en conseil de guerre. Ekhenor et Silfried présentèrent l’état des lieux et les doléances du camp. Puis, je pris la parole et plaçai la carte au sol en vue de tout le monde. J’expliquais les théories avancées par mes supérieurs suite à leurs différents raids en plaçant mes doigts sur la carte et mimant des mouvements de troupes. Et rien que l’idée que des troupes seraient susceptibles de traverser Cair Andros jeta un froid sur l’assistance et encore plus sur Ferelion qui commença à monter le ton. Le gondorien trouvait cette théorie inimaginable, et je ne voulais en rien le contredire en me raccrochant au fait que cela n’était que des suppositions. Je détestais être porteuse de mauvaises nouvelles… mais un soldat avertit en vaut deux…
Je gardais un visage impassible mais pas assez aux yeux de Silfried qui remarqua ma contrariété et me tendit un verre d’hydromel dans l’espoir de me détendre.
D’ailleurs, je bénissais déjà ce tonneau en regardant mes frères et sœurs en train de goûter le produit issu de mon hameau, la haute teneur en miel avait augmenté le taux d’alcool bien au-delà de la teneur habituelle. Je les voyais grimacer en avalant le breuvage, j’esquissai une lippe à peine visible en les regardant tour à tour. Ce fut un nouveau sujet de conversation qui nous occupa quelques minutes et allégea, au moins en apparence, l’atmosphère lourde qui régnait quelques minutes auparavant.
Le conseil de guerre n’avait pas avancé d’un pouce depuis de longues minutes. La fatigue et le stress avaient eu raison de notre esprit d’analyse. Les présents commencèrent à prendre congés tandis qu’Etheliwen semblait en grande discussion avec Ealwene. J’allais partir quand Silfried me proposa de me raccompagner en prenant soin d’attraper le tonneau d’hydromel sur la table.
Il me trouvait soucieuse mais j’étais surtout contrariée d’avoir jeté un froid avec les théories rapportées du sud concernant les mouvements de troupes de l’engeance. Je lui donnais la carte, certaine qu’elle lui serait surement plus utile qu’à moi seule.
Je profitai du moment pour lui proposer d’envoyer une missive en Eriador à mes compagnons. Peut être que le Comptoir du Renard d’Argent serait à même de nous préparer un convoi de vivres si on lui proposait une bonne escorte en échange. Je me portais volontaire pour le faire, Silfried m’annonça qu’il ferait surement parti du convoi ainsi que d’autres frères et sœurs de lance pour garantir notre sécurité et la réussite de cette mission. Rien que d’y penser j’étais ravie à l’idée de retrouver mes compagnons et amis. Il ne me restait plus qu’à espérer que la missive arrive à bon port.
Je ne l’avais pas encore revu depuis mon arrivée à Stangarde. Mais ce soir là, le Thane arriva avec Heah Cairl Ekhenor pour rencontrer Stanric en conseil restreint. Silfried m’esquissa un sourire sous des traits tirés par la fatigue et les tensions. Tout en échangeant quelques paroles de bienvenue, j’eus du mal à cacher ma satisfaction de le revoir. Tant de choses à lui raconter sur mon voyage, des nouvelles du sud à transmettre et j’avais tenu ma promesse… j’étais là, en vie et en bonne santé.
Etheliwen arriva à son tour avec Freamund qui m’assura un accueil plus que chaleureux et légèrement baveux. Le bébé faisait petit à petit place à un petit bout d’homme. Son innocence et son enthousiasme pouvaient apporter gaité et moral même au plus pessimiste des soldats du camp. Mais je le regardais gambader d’un air détaché car il était temps pour les deux rohir de rencontrer Stanric. Ils se dirigèrent vers le palais de l’hydromel tandis que je trépignais sans m’en rendre compte sur place de ne pouvoir y assister. Etheliwen le vit et m’invita à les rejoindre prétextant que je n’étais sous les ordres de personne ici. A contre cœur, je refusais la proposition. Autant mon Cairl d’Underharrow s’était habitué à voir une femme parler stratégies et plans de guerre autant je doutais obtenir la moindre considération pour mes opinions auprès de Stanric. Je préférai rester à l’extérieur et deviser avec mes sœurs que de parler pour rien à un conseil.
Etheliwen en profita pour me raconter le retour de son mari. Il est vrai que par les temps qui courent il était dur de garder espoir quand quelqu’un disparaissait ; cette nouvelle tenait lieu d’un miracle le tout enrobé par le sourire d’Ethy qui illuminait son visage fatigué. Sur ce point, Freamund avait de qui tenir.
Soudain, j’entendis des hommes devisés derrière mon dos, ils étaient enfin sortis et leur mine sombre me fit comprendre que les nouvelles avaient peu de chance d’être bonnes. Silfried tenta de cacher son air grave et lança une invitation à la cantonade afin de finir cette journée chez sa sœur. J’en profitai pour attraper une carte annotée par mes soins et ceux de Gutlàf Cairl tandis que Silfried prenait le tonneau d’hydromel d’Underharrow sous le bras.
Il lança : « Allez ! J’embarque ce tonneau… et je vous embarque aussi ! »
Je levais les yeux au ciel tout en me disant « y’a pas à dire, ce rohir sait parler aux femmes… »
Finalement, les retrouvailles chez Ethy se transformèrent en conseil de guerre. Ekhenor et Silfried présentèrent l’état des lieux et les doléances du camp. Puis, je pris la parole et plaçai la carte au sol en vue de tout le monde. J’expliquais les théories avancées par mes supérieurs suite à leurs différents raids en plaçant mes doigts sur la carte et mimant des mouvements de troupes. Et rien que l’idée que des troupes seraient susceptibles de traverser Cair Andros jeta un froid sur l’assistance et encore plus sur Ferelion qui commença à monter le ton. Le gondorien trouvait cette théorie inimaginable, et je ne voulais en rien le contredire en me raccrochant au fait que cela n’était que des suppositions. Je détestais être porteuse de mauvaises nouvelles… mais un soldat avertit en vaut deux…
Je gardais un visage impassible mais pas assez aux yeux de Silfried qui remarqua ma contrariété et me tendit un verre d’hydromel dans l’espoir de me détendre.
D’ailleurs, je bénissais déjà ce tonneau en regardant mes frères et sœurs en train de goûter le produit issu de mon hameau, la haute teneur en miel avait augmenté le taux d’alcool bien au-delà de la teneur habituelle. Je les voyais grimacer en avalant le breuvage, j’esquissai une lippe à peine visible en les regardant tour à tour. Ce fut un nouveau sujet de conversation qui nous occupa quelques minutes et allégea, au moins en apparence, l’atmosphère lourde qui régnait quelques minutes auparavant.
Le conseil de guerre n’avait pas avancé d’un pouce depuis de longues minutes. La fatigue et le stress avaient eu raison de notre esprit d’analyse. Les présents commencèrent à prendre congés tandis qu’Etheliwen semblait en grande discussion avec Ealwene. J’allais partir quand Silfried me proposa de me raccompagner en prenant soin d’attraper le tonneau d’hydromel sur la table.
Il me trouvait soucieuse mais j’étais surtout contrariée d’avoir jeté un froid avec les théories rapportées du sud concernant les mouvements de troupes de l’engeance. Je lui donnais la carte, certaine qu’elle lui serait surement plus utile qu’à moi seule.
Je profitai du moment pour lui proposer d’envoyer une missive en Eriador à mes compagnons. Peut être que le Comptoir du Renard d’Argent serait à même de nous préparer un convoi de vivres si on lui proposait une bonne escorte en échange. Je me portais volontaire pour le faire, Silfried m’annonça qu’il ferait surement parti du convoi ainsi que d’autres frères et sœurs de lance pour garantir notre sécurité et la réussite de cette mission. Rien que d’y penser j’étais ravie à l’idée de retrouver mes compagnons et amis. Il ne me restait plus qu’à espérer que la missive arrive à bon port.
Engelwine- Nombre de messages : 758
Date d'inscription : 19/01/2012
Nouveau départ
Nouveau départ
Il était tôt ce matin-là. Iseldis était venue m’aider à emballer les dernières affaires de l’armurerie. Mes compagnons avaient décidé d’établir leur quartier à Kadar-hil. Je me devais de mettre une pierre à l’édifice.
Un coursier arriva à vive allure juste devant la maison. Il écumait et son cavalier n’était pas d’humeur à faire des politesses. Il me tendit juste la missive, salua de la tête et reparti aussi tôt sans rien demander. J’imagine qu’on lui avait déjà payé son dû.
J’ouvrai avec empressement le parchemin et avala ma salive à plusieurs reprises… du sindarin… Mioril… mes jambes se dérobaient sous moi et c’est assis à même l’entrée que me trouva Iseldis.
« Qu’est ce qui t’arrives Engy ?
- je… c’est… Mioril. » Les mots peinaient à sortir de ma bouche.
« Isel, je vais partir…
- Là ? Tout de suite ? Mais… Iseldis paniquait légèrement
- Oui, je ne peux pas attendre, je dois partir pour la forêt noire, il le faut » Mon regard était déterminé et Isel savait qu’il ne fallait pas insister. Ma cousine me connaissait et nos tempéraments semblables nous permettaient de se comprendre au premier regard.
Isel me posa la main sur mon épaule. « Et qu’attends tu de moi ? … deor nefa ?* »
Je me levai et parti dans l’armurerie chercher un paquet.
« Quand tu seras de retour à Stangarde, donne ceci à Ealwene. Je sais que tu seras t’occuper de l’armurerie en mon absence. Tu es douée de tes mains, tu pourras toujours utiliser l’établi pour confectionner des tenues de cuir et puis Lili sera aussi là pour t’épauler dans l’entretien des lieux. » Iseldis acquiesça avec un sourire pincé et lâcha un soupir.
« Et sinon… je compte sur toi pour soutenir nos frères et sœurs de lance
- Vraiment ? Tu crois que tu as besoin de le demander ? Iseldis haussa les épaules. Tu sais bien que ma vie est dévouée à notre roi. Il n’en serait autrement Engy.
- Je m’en doutais mais j’aime de titiller avec ça »
Je pris Isel dans mes bras et parti, en hâte, préparer mon paquetage. Une fois Fromgast prête, je préparai une missive à mes compagnons.
Isaline,
Quelque chose d’incroyable vient de se produire… j’ai reçu des nouvelles de Mioril et je pars dès aujourd’hui en forêt noire le rejoindre. J’espère bien le convaincre de revenir parmi nous.
Je vous ferai parvenir une missive dès mon arrivée.
Iseldis prend le relai pour s’occuper du transfert de l’armurerie ainsi que Lilidamiel, la petite brearde que j’ai pris sous mon aile.
Amitiés.
Engelwine.
Il me fallut plusieurs heures pour tout préparer. Heureusement, Isel et Lili étaient là et m’évitèrent de passer par Bree. Je les pris une dernière fois dans mes bras.
« westu … Isel… Lili… hàl »
Je me hissai sur ma jument qui se cabra en réponse de ce départ si précipité. J’avais la peur au ventre de repartir là-bas et redoutait l’accueil des malledhrim. Mais, j’étais décidée et rien ne pouvait plus m’arrêter.
*deor nefa : chère cousine
Il était tôt ce matin-là. Iseldis était venue m’aider à emballer les dernières affaires de l’armurerie. Mes compagnons avaient décidé d’établir leur quartier à Kadar-hil. Je me devais de mettre une pierre à l’édifice.
Un coursier arriva à vive allure juste devant la maison. Il écumait et son cavalier n’était pas d’humeur à faire des politesses. Il me tendit juste la missive, salua de la tête et reparti aussi tôt sans rien demander. J’imagine qu’on lui avait déjà payé son dû.
J’ouvrai avec empressement le parchemin et avala ma salive à plusieurs reprises… du sindarin… Mioril… mes jambes se dérobaient sous moi et c’est assis à même l’entrée que me trouva Iseldis.
« Qu’est ce qui t’arrives Engy ?
- je… c’est… Mioril. » Les mots peinaient à sortir de ma bouche.
« Isel, je vais partir…
- Là ? Tout de suite ? Mais… Iseldis paniquait légèrement
- Oui, je ne peux pas attendre, je dois partir pour la forêt noire, il le faut » Mon regard était déterminé et Isel savait qu’il ne fallait pas insister. Ma cousine me connaissait et nos tempéraments semblables nous permettaient de se comprendre au premier regard.
Isel me posa la main sur mon épaule. « Et qu’attends tu de moi ? … deor nefa ?* »
Je me levai et parti dans l’armurerie chercher un paquet.
« Quand tu seras de retour à Stangarde, donne ceci à Ealwene. Je sais que tu seras t’occuper de l’armurerie en mon absence. Tu es douée de tes mains, tu pourras toujours utiliser l’établi pour confectionner des tenues de cuir et puis Lili sera aussi là pour t’épauler dans l’entretien des lieux. » Iseldis acquiesça avec un sourire pincé et lâcha un soupir.
« Et sinon… je compte sur toi pour soutenir nos frères et sœurs de lance
- Vraiment ? Tu crois que tu as besoin de le demander ? Iseldis haussa les épaules. Tu sais bien que ma vie est dévouée à notre roi. Il n’en serait autrement Engy.
- Je m’en doutais mais j’aime de titiller avec ça »
Je pris Isel dans mes bras et parti, en hâte, préparer mon paquetage. Une fois Fromgast prête, je préparai une missive à mes compagnons.
Isaline,
Quelque chose d’incroyable vient de se produire… j’ai reçu des nouvelles de Mioril et je pars dès aujourd’hui en forêt noire le rejoindre. J’espère bien le convaincre de revenir parmi nous.
Je vous ferai parvenir une missive dès mon arrivée.
Iseldis prend le relai pour s’occuper du transfert de l’armurerie ainsi que Lilidamiel, la petite brearde que j’ai pris sous mon aile.
Amitiés.
Engelwine.
Il me fallut plusieurs heures pour tout préparer. Heureusement, Isel et Lili étaient là et m’évitèrent de passer par Bree. Je les pris une dernière fois dans mes bras.
« westu … Isel… Lili… hàl »
Je me hissai sur ma jument qui se cabra en réponse de ce départ si précipité. J’avais la peur au ventre de repartir là-bas et redoutait l’accueil des malledhrim. Mais, j’étais décidée et rien ne pouvait plus m’arrêter.
*deor nefa : chère cousine
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Re: L'art de la guerre et chroniques
Premier contact
ambiance:
https://www.youtube.com/watch?v=XYKUeZQbMF0
Il était étrange de refaire la route par les monts brumeux que j’avais pris quelques mois plus tôt pour rentrer au pays.
Mais cette fois-ci, je prenais une tout autre trajectoire. Je longeais une petite partie de l’Anduin avant de me retrouver devant le sentier des elfes.
A vol d’oiseaux, Dol Guldur n’était pas si loin cette idée ne m’enchantait guère mais même une armée d’orques n’aurait pu ternir ma motivation.
J’étais habillée de pied en cape avec les vêtements que Mioril m’avait offerts au fil des ans. Je les avais rangés avec précaution dans la malle de l’armurerie et ce n’est pas sans nostalgie que je les avais remis pour faire ce long voyage.
J’avais mis de côté mes lames habituelles. Je portais maintenant l’épée que le « meigolhîr » Rimrill m’avait offerte au prix de nombreux efforts et une grande assiduité à ses entrainements, sous le regard fier de Mioril. Même mon arc avait été fabriqué ici. Hormis ma carrure et mon aspect physique, il restait peu de chose de la rohiril que j’avais pour habitude d’être.
J’avais espoir avec cette tenue de ne pas me faire tirer dessus à vue par les elfes cachés dans cette forêt. Et que leur curiosité serait plus forte que leur instinct territorial.
Pas d’orque à l’horizon comme lors de ma première traversée, je longeai l’Anduin et le traversai à un guet prévu à cet effet. Sous la frondaison des arbres, j’avançai au pas à l’affut du moindre bruit.
Après de longues heures, j’arrivai enfin au sentier des elfes.
Je sentais que Fromgast n’était pas ravie à l’idée de s’enfoncer dans cette forêt dense et sombre. Mais, elle sentait qu’elle ne devait pas insister…
Je regardai droit devant et m’engageai dans le sentier. J’étais concentrée ; le bruit des sabots rythmait notre progression. Au bout d’un demi-lieu, je sentis une sensation oppressante. Je me retournai et trouvai déroutant de ne plus voir l’entrée du sentier ou la lumière que diffusait les reflets de l’Anduin. La forêt était sombre, les rayons du soleil n’atteignaient même pas le sol. Je continuai d’avancer tout en serrant les flancs de Fromgast dont les oreilles abaissées en arrière m’indiquaient son inquiétude.
Je la flattai et tendis l’oreille… furtive présence à l’est dans les arbres… je souris en coin « le comité d’accueil… »
Instinctivement, je dégageai ma cape en arrière non pas pour dégainer l’épée mais pour être sure que le regard perçant de ces éclaireurs verraient les dessins sur la garde et reconnaitraient l’ouvrage. J’arrêtai ma monture et glissai le long de la selle prétextant un petit creux à l’approche d’un buisson rempli de baies juteuses. « Oui …les mettre en confiance… qu’ils approchent… ».
Mon visage restait dissimulé par ma capuche, et j’avais à peine rempli l’une de mes mains qu’une pointe me caressa la nuque. « Pas de geste brusque… » Fromgast hennit légèrement, je lui dis à demi-mots « dōnde nāht bisgu, wuna fréode… » (*Ne t’inquiètes pas, reste calme…)
Puis, je m’adressai à l’ombre dans mon dos en sindarin attestant d’une certaine maitrise de la langue « Le suilon, Im gelir ceni ad lîn » (*je vous salue, je suis ravie de vous revoir). Tout en me relevant doucement, les baies à la main, je me retournai doucement et leva mes yeux vers l’eldar. Ce dernier me toisa et me dit sur une voix monocorde et sèche : « Man eneth lîn ? (*quel est votre nom ?)
- Estannen Engelwine Aéledfeorh, Nin estar Aenilellon…hi… » (*je me nomme Engelwine Aéledfeorh, ils m’appellent Aenilellon…ici) Je regardai sans baisser les yeux l’eldar, je ne pouvais m’empêcher de le toiser à mon tour malgré ma taille. Il était assez étonné que je parle le sindarin mais me fit comprendre que ce n’est pas pour autant qu’il allait baisser sa garde. Il émit un son d’oiseau et deux autres eldars le rejoignirent.
L’un d’eux prit les rênes de ma jument l’autre m’ordonna de lui donner arc et lame. Entre eux, je les entendais deviser sur l’origine de mon attirail. Soudain, l’un d’eux bondit sur moi et me mit sa lame sous la gorge… à mon étonnement, il parla en westron. « Qui as-tu tué pour obtenir un tel équipement ? Hein ? Tu as assassiné l’un des notres ? Où est-il ? »
Je respirai à fond et lui répondit « Regarde bien… tu crois que ma tenue serait aussi bien ajustée pour une femme si je l’avais volée à un elfe ? Je fais une tête de moins que vous et vos formes… comment dire… j’aurai pensé que les eldars étaient plus intelligents que les mortels ». Et là, j’avais encore gagné une bonne raison de me taire… je sentis sa lame s’appuyer un peu plus, je sentais le froid du métal mais mon premier interlocuteur lui attrapa la main « c’est bon… arrête… ». Il me fixa de nouveau « Que faites-vous ici ?
- Je viens retrouver celui qui a sauvé mon père et qui a su accorder patiente à la rohiril que j’étais. Mioril Calimetar. » J’évitais le côté plus personnel de ma venue dans mon discours.
« Du Rohan donc… en même temps, malgré votre tenue, je l’aurai deviné. Et vous arrivez ainsi seule dans cette forêt ?
- apparemment, ma technique porte ses fruits, vous ne m’avez pas encore tuée. Et puis, vous apprendrez que ce n’est pas la première fois que j’empreinte cette route… J’ai même été hébergée quelques temps par vos pairs… » Je souris en coin, appréciant la tête de l’eldar à l’idée qu’une simple mortelle aurait eu cette chance et mangea quelques baies que j’avais gardées dans mes mains.
« Bien, amenons-la au camp, trouvons Mioril et nous verrons si ce qu’elle dit est vrai. »
L’un d’eux méfiant, me mit une cagoule pour que je ne repère pas les lieux et il me guida par le bras. L’autre prit les rênes de Fromgast qui n’eut d’autre choix que de suivre. Je ne sais pas combien de temps dura le trajet. Le silence pesant et ennuyeux me parut une éternité…
Puis, le sol sous mes pieds se modifia et fit place à la pierre. J’entendis des voix à peine audibles autour de moi. Ils me retirèrent enfin la cagoule… ce lieux si familier… tous les souvenirs me revenaient en mémoire. Et moi, je scrutai chaque visage à la recherche de mon seul et unique but : Mioril…
Dernière édition par Engelwine le 15/10/2012, 22:59, édité 1 fois
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Retrouvailles
Retrouvailles
Au centre de la grande pièce à ciel ouvert, un groupe d’eldars devisait autour d’une table… quelques brides de conversation en sindarin me firent comprendre qu’ils parlaient stratégies militaires. Enfin un thème doux à mon oreille… les éclaireurs m’amenèrent jusqu’à ce lieu éclairé, affichant une certaine fierté de leur prise.
Et là, dans le groupe… une voix familière teinta à mon oreille… je n’osais y croire, mon cœur tressaillit à ce son mélodieux. Je ne m’étais pas trompée ; j’avais bien fait d’avoir pris ce risque inimaginable rien que pour vivre cet instant même si c’était le dernier.
Je tentais de me dégager de la prise de l’eldar « lachez-moi ! ». J’étais comme un jeune cheval sauvage qui tentait de se défaire de son entrave.
Mioril ne m’avait pas vu, mais mon interjection le fit sortir de sa concentration… Il leva les yeux vers moi, surpris.
« Aeni… comment est-ce possible ?... Je n’ose y croire… » Il regarda les deux eldars avec défiance et colère. « Lachez-la ! Rendez-lui ses armes ! Tout de suite ! ». Les elfes obtempérèrent, surpris par la véhémence de Mioril, lui de nature si calme et posée. Je pris l’arc et l’épée des mains de l’elfe et lâcha « Rim hennaid » (*merci beaucoup) sur un ton sec et narquois.
Je remis la lame dans son fourreau et posa l’arc près de moi… Je trouvais ce dernier peu pratique pour des retrouvailles…
N’ayant pas envie de gâcher ce moment devant ce public curieux, Mioril me fit signe de le suivre dans une pièce plus discrète.
https://www.youtube.com/watch?v=cu7QvOQKcKk
Il retira ses gantelets de métal qu’il posa à côté de lui. Je fis de même avec mes gants de voyage. Il glissa ses doigts dans ma main. Je lui souris et étreignit sa main en retour.
Enfin, il prit la parole : « je n’aurai jamais cru que tu serais venue jusqu’ici… ma lettre avait pour but de te rassurer non te faire venir…
- Tu me connais, il m’en faut peu pour démarrer au quart de tour. » Il se mit à rire doucement. « Tu n’as pas changé Aeni… » Il posa sa main sur ma joue.
« Toi non plus… tu n’as pas changé… mais pour un elfe cela ne compte pas… » Je fis une moue et il sourit de nouveau.
« Tu as fait tout ce chemin… pour me retrouver… tu aurais pu…
- mais non, j’avais pris mes précautions comme toujours… » Je montrai ma tenue avec un large sourire.
« Oh … tu avais gardé tout ce que je t’avais offert…
- et j’avais bien fait. J’ai toujours espéré au fond de moi… que ce n’était qu’un au revoir… et non un adieu… ».
Je le fixais et je fus étonnée de voir ses yeux s’embués. Mon bien aimé malledhrim qui m’affichait ses sentiments les plus profonds. N’était-ce pas le plus beau des cadeaux pour mon cœur d’humaine? A mon tour, je sentais l’émotion me gagner...
« Tu m’étonneras toujours Aeni… et une vie d’elfe ne vaudra jamais les instants que je peux vivre à tes côtés.
- J’espère que tu as trouvé tes réponses en revenant parmi tes pairs. Et que plus jamais… plus jamais tu ne partiras ainsi…loin de moi…sans moi…»
Une larme coula sur ma joue. Mioril la réceptionna du bout de son pouce et il prit mon visage entre ses mains avec délicatesse. Je ne le quittai pas des yeux, je ne ressentais même pas la fatigue de mon long périple. Mes yeux étaient grands ouverts, j’esquissai un léger sourire et passa mes bras autour de sa taille. Un long silence… j’avais l’impression que nous nous n’étions jamais quittés. Sans un mot de plus, ses lèvres vinrent se déposer sur les miennes et scellèrent une nouvelle fois notre destinée.
Il me murmura… « le melin nin melethril… » (* je vous aime ma bien aimée). Je lui répondis en le fixant tendrement « Le melin nin melethron… Penhen lominyar oié ar u-estelo» (*je vous aime mon bien aimé, sans vous, mes nuits sont sans fin et sans espoir)
Dans une dernière étreinte, nous nous rendîmes à l’évidence que le lieu était peu propice à l’enchantement. Petit retour à la réalité qui nous ramena à des questions plus… pragmatiques.
Il me demanda « Quand veux-tu repartir ?
- Humm comment as-tu deviné que je n’avais pas envie de rester ici ? – Je souris – dès que possible… nos compagnons attendent mon retour et le tien.
- Je suis sure que tu n’as rien mangé depuis un moment, tu ne veux pas te reposer ?
- c’est vrai… je te l’accorde. Bon mangeons, prenons un peu de repos et repartons… ». J’attrapai mes gants d’un geste vif et tournai les talons vers la pièce principale où les eldars me dévisagèrent. Cet instant rappela à ma conscience ce que Mioril devait ressentir lorsqu’il était parmi les hommes…
Devant ma détermination, Mioril savait que ce n’était pas la peine de me faire entendre raison. Je n’aspirai qu’à retourner auprès de nos compagnons. Et puis, il connaissait ma grande passion pour la nourriture elfique ; il savait qu’il ne trouverait aucun motif pour me faire rester un jour complet de plus. Je lui laissai tout de même le temps de boucler ses affaires en cours et prépara ma jument. Fromgast plaqua son museau sur mon front puis me donna un léger coup de tête en signe d’affection. « Nous repartons ma belle… mais cette fois-ci, nous ne serons pas seules pour ce voyage… plus jamais seules… »
Au centre de la grande pièce à ciel ouvert, un groupe d’eldars devisait autour d’une table… quelques brides de conversation en sindarin me firent comprendre qu’ils parlaient stratégies militaires. Enfin un thème doux à mon oreille… les éclaireurs m’amenèrent jusqu’à ce lieu éclairé, affichant une certaine fierté de leur prise.
Et là, dans le groupe… une voix familière teinta à mon oreille… je n’osais y croire, mon cœur tressaillit à ce son mélodieux. Je ne m’étais pas trompée ; j’avais bien fait d’avoir pris ce risque inimaginable rien que pour vivre cet instant même si c’était le dernier.
Je tentais de me dégager de la prise de l’eldar « lachez-moi ! ». J’étais comme un jeune cheval sauvage qui tentait de se défaire de son entrave.
Mioril ne m’avait pas vu, mais mon interjection le fit sortir de sa concentration… Il leva les yeux vers moi, surpris.
« Aeni… comment est-ce possible ?... Je n’ose y croire… » Il regarda les deux eldars avec défiance et colère. « Lachez-la ! Rendez-lui ses armes ! Tout de suite ! ». Les elfes obtempérèrent, surpris par la véhémence de Mioril, lui de nature si calme et posée. Je pris l’arc et l’épée des mains de l’elfe et lâcha « Rim hennaid » (*merci beaucoup) sur un ton sec et narquois.
Je remis la lame dans son fourreau et posa l’arc près de moi… Je trouvais ce dernier peu pratique pour des retrouvailles…
N’ayant pas envie de gâcher ce moment devant ce public curieux, Mioril me fit signe de le suivre dans une pièce plus discrète.
https://www.youtube.com/watch?v=cu7QvOQKcKk
Il retira ses gantelets de métal qu’il posa à côté de lui. Je fis de même avec mes gants de voyage. Il glissa ses doigts dans ma main. Je lui souris et étreignit sa main en retour.
Enfin, il prit la parole : « je n’aurai jamais cru que tu serais venue jusqu’ici… ma lettre avait pour but de te rassurer non te faire venir…
- Tu me connais, il m’en faut peu pour démarrer au quart de tour. » Il se mit à rire doucement. « Tu n’as pas changé Aeni… » Il posa sa main sur ma joue.
« Toi non plus… tu n’as pas changé… mais pour un elfe cela ne compte pas… » Je fis une moue et il sourit de nouveau.
« Tu as fait tout ce chemin… pour me retrouver… tu aurais pu…
- mais non, j’avais pris mes précautions comme toujours… » Je montrai ma tenue avec un large sourire.
« Oh … tu avais gardé tout ce que je t’avais offert…
- et j’avais bien fait. J’ai toujours espéré au fond de moi… que ce n’était qu’un au revoir… et non un adieu… ».
Je le fixais et je fus étonnée de voir ses yeux s’embués. Mon bien aimé malledhrim qui m’affichait ses sentiments les plus profonds. N’était-ce pas le plus beau des cadeaux pour mon cœur d’humaine? A mon tour, je sentais l’émotion me gagner...
« Tu m’étonneras toujours Aeni… et une vie d’elfe ne vaudra jamais les instants que je peux vivre à tes côtés.
- J’espère que tu as trouvé tes réponses en revenant parmi tes pairs. Et que plus jamais… plus jamais tu ne partiras ainsi…loin de moi…sans moi…»
Une larme coula sur ma joue. Mioril la réceptionna du bout de son pouce et il prit mon visage entre ses mains avec délicatesse. Je ne le quittai pas des yeux, je ne ressentais même pas la fatigue de mon long périple. Mes yeux étaient grands ouverts, j’esquissai un léger sourire et passa mes bras autour de sa taille. Un long silence… j’avais l’impression que nous nous n’étions jamais quittés. Sans un mot de plus, ses lèvres vinrent se déposer sur les miennes et scellèrent une nouvelle fois notre destinée.
Il me murmura… « le melin nin melethril… » (* je vous aime ma bien aimée). Je lui répondis en le fixant tendrement « Le melin nin melethron… Penhen lominyar oié ar u-estelo» (*je vous aime mon bien aimé, sans vous, mes nuits sont sans fin et sans espoir)
Dans une dernière étreinte, nous nous rendîmes à l’évidence que le lieu était peu propice à l’enchantement. Petit retour à la réalité qui nous ramena à des questions plus… pragmatiques.
Il me demanda « Quand veux-tu repartir ?
- Humm comment as-tu deviné que je n’avais pas envie de rester ici ? – Je souris – dès que possible… nos compagnons attendent mon retour et le tien.
- Je suis sure que tu n’as rien mangé depuis un moment, tu ne veux pas te reposer ?
- c’est vrai… je te l’accorde. Bon mangeons, prenons un peu de repos et repartons… ». J’attrapai mes gants d’un geste vif et tournai les talons vers la pièce principale où les eldars me dévisagèrent. Cet instant rappela à ma conscience ce que Mioril devait ressentir lorsqu’il était parmi les hommes…
Devant ma détermination, Mioril savait que ce n’était pas la peine de me faire entendre raison. Je n’aspirai qu’à retourner auprès de nos compagnons. Et puis, il connaissait ma grande passion pour la nourriture elfique ; il savait qu’il ne trouverait aucun motif pour me faire rester un jour complet de plus. Je lui laissai tout de même le temps de boucler ses affaires en cours et prépara ma jument. Fromgast plaqua son museau sur mon front puis me donna un léger coup de tête en signe d’affection. « Nous repartons ma belle… mais cette fois-ci, nous ne serons pas seules pour ce voyage… plus jamais seules… »
Engelwine- Nombre de messages : 758
Date d'inscription : 19/01/2012
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