la soirée de contes du Yule
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la soirée de contes du Yule
Cette histoire n’est pas un conte, mais une légende.
Les légendes expliquent pourquoi le monde est monde.
Et le monde, d’après cette histoire, est finalement un endroit heureux.
A l’aube des temps, les nuées étaient remplies d’étoiles et la terre regorgeait de richesses mises là à l’origine pour être trouvées.
Les animaux étaient doués de parole et racontaient la création de toute chose, telle qu’ils l’avaient vécue.
Les oiseaux sifflaient la naissance des vents et voltigeaient le moutonnement des nuages dans le ciel.
Les poissons murmuraient les premières chutes d’eau et virevoltaient leurs premières courses entre les rochers.
Les autres animaux hurlaient l’érection des montagnes et dansaient la vaste étendue des plaines.
Puis les races avaient cru en nombre et essaimé.
Certaines, les plus fortes, avaient pris possession des abris naturels.
D’autres, les plus faibles, avaient appris à se construire des abris précaires.
La vie était alors chez elle partout.
En ces temps là, régnait une parfaite harmonie entre tous les être vivants.
Un lapin trouva une pierre qui reflétait la lumière de telle sorte que l’on pouvait voir des couleurs.
Le vert, le jaune, le bleu et même le rouge étaient une beauté inouïe dans ces territoires éclairés par la seule pâle lueur des étoiles.
Et le lapin montrait sa pierre à tous ceux qu’il croisait.
Il leur vantait la perfection de sa forme ronde, la douceur du poli de sa surface, sa transparence diaphane.
Et quand il la levait vers la coupole céleste, chacun pouvait voir les couleurs.
Et tous s’émerveillaient de ce prodige.
Une taupe, dévorée par l’envie et la jalousie, désira cette pierre pour elle seule.
Alors elle déclara qu’elle l’avait trouvée, que le lapin la lui avait volée.
Et elle la lui enleva des mains.
Le lapin floué demanda de l’aide auprès de son roi, accusant la taupe des pires maux pour s’assurer d’un soutien.
C’est ainsi que la première guerre éclata.
Les lapins attaquèrent la taupe retournée chez les siens et arrachèrent la pierre à son cadavre.
Le roi des taupes appela alors son peuple à se lever contre les lapins
Elles tuèrent celui qu’elles tenaient pour un voleur et lui reprirent la pierre.
Ces représailles appelèrent une vengeance, aux attaques succédaient des ripostes, et ainsi de suite.
Au fil des affrontements, la pierre changea souvent de propriétaire.
Une par une, toutes les races d’animaux prirent parti.
Chaque camp était également nombreux et déterminé.
Ils se disputaient sans relâche et de plus en plus violemment.
A la fin, il y eut une grande bataille…
… et beaucoup de morts de part et d’autre.
Alors le roi des cerfs décida de faire appel à la justice du Berger.
Le Berger avait toujours été là, de mémoire des animaux.
Il avait l’habitude de se promener en chantant, nommant les choses qu’il n’avait encore jamais vues.
C’était lui qui avait donné leur nom à toutes les races des animaux, ainsi qu’à leurs rois.
Il connaissait chacun, ses parents et ses enfants, et les parents des parents, et les enfants des enfants.
Il s’était tenu à l’écart de ce conflit parce qu’il ne le concernait en rien.
Alors il convoqua les rois de toutes les races à un grand tribunal sur le sommet d’une colline chauve, d’où l’on disait qu’on pouvait entendre la mélodie des étoiles.
Les partisans des lapins se placèrent à sa droite, les partisans des taupes se placèrent à sa gauche.
Il déclama alors d’une voix de stentor, qui portait loin :
« La guerre n’a pas été voulue lors de la création du monde.
Celle-ci doit donc prendre fin immédiatement.
Je garderai la pierre par devers moi et nul ne pourra jamais plus prétendre à sa possession ni sa vision.
Afin que vous ne puissiez plus vous unir pour vous faire la guerre, je condamne chaque race à parler sa propre langue.
Comme elles ont convoité le bien d’autrui, je condamne les taupes à fouiller la terre sans jamais y découvrir de richesses.
Comme ils ont versé le premier sang, je condamne les lapins à être chassés et jamais chasseurs. »
Il marqua alors une courte pause et reprit :
« Acceptez ces sentences et vivez en paix ; refusez les et mourrez par la guerre. »
Un par un, les rois des animaux les acceptèrent en s’inclinant humblement devant leur juge.
Mais les rois des taupes et des lapins refusèrent de se soumettre à un jugement qu’ils trouvaient trop dur pour eux et trop doux pour les autres.
Alors le Berger chanta d’une voix terrible des accords de puissance et força les rois réfractaires à s’approcher devant lui.
« Afin qu’ils ne puissent plus médire, je condamne en outre les lapins à être privés de leur voix. »
Le roi des lapins se redressa pour protester mais aucun son ne passa par sa gorge.
« Comme la cupidité les aveugla, je condamne en outre les taupes à la cécité. »
Le Berger prit la pierre, la leva vers le ciel.
Un faisceau de lumière irisé vint frapper les yeux du roi des taupes qui ne vit plus rien.
Brisés, les deux rois s’inclinèrent à leur tour.
Le Berger acquiesça à cet hommage avec un sourire mélancolique.
Et il en fut ainsi qu’il a été dit.
Si cette légende est vraie, ceci se passa avant que les aînés d’Illuvatar ne s’éveillent près des eaux du lac Cuiviénen.
Les légendes expliquent pourquoi le monde est monde.
Et le monde, d’après cette histoire, est finalement un endroit heureux.
A l’aube des temps, les nuées étaient remplies d’étoiles et la terre regorgeait de richesses mises là à l’origine pour être trouvées.
Les animaux étaient doués de parole et racontaient la création de toute chose, telle qu’ils l’avaient vécue.
Les oiseaux sifflaient la naissance des vents et voltigeaient le moutonnement des nuages dans le ciel.
Les poissons murmuraient les premières chutes d’eau et virevoltaient leurs premières courses entre les rochers.
Les autres animaux hurlaient l’érection des montagnes et dansaient la vaste étendue des plaines.
Puis les races avaient cru en nombre et essaimé.
Certaines, les plus fortes, avaient pris possession des abris naturels.
D’autres, les plus faibles, avaient appris à se construire des abris précaires.
La vie était alors chez elle partout.
En ces temps là, régnait une parfaite harmonie entre tous les être vivants.
Un lapin trouva une pierre qui reflétait la lumière de telle sorte que l’on pouvait voir des couleurs.
Le vert, le jaune, le bleu et même le rouge étaient une beauté inouïe dans ces territoires éclairés par la seule pâle lueur des étoiles.
Et le lapin montrait sa pierre à tous ceux qu’il croisait.
Il leur vantait la perfection de sa forme ronde, la douceur du poli de sa surface, sa transparence diaphane.
Et quand il la levait vers la coupole céleste, chacun pouvait voir les couleurs.
Et tous s’émerveillaient de ce prodige.
Une taupe, dévorée par l’envie et la jalousie, désira cette pierre pour elle seule.
Alors elle déclara qu’elle l’avait trouvée, que le lapin la lui avait volée.
Et elle la lui enleva des mains.
Le lapin floué demanda de l’aide auprès de son roi, accusant la taupe des pires maux pour s’assurer d’un soutien.
C’est ainsi que la première guerre éclata.
Les lapins attaquèrent la taupe retournée chez les siens et arrachèrent la pierre à son cadavre.
Le roi des taupes appela alors son peuple à se lever contre les lapins
Elles tuèrent celui qu’elles tenaient pour un voleur et lui reprirent la pierre.
Ces représailles appelèrent une vengeance, aux attaques succédaient des ripostes, et ainsi de suite.
Au fil des affrontements, la pierre changea souvent de propriétaire.
Une par une, toutes les races d’animaux prirent parti.
Chaque camp était également nombreux et déterminé.
Ils se disputaient sans relâche et de plus en plus violemment.
A la fin, il y eut une grande bataille…
… et beaucoup de morts de part et d’autre.
Alors le roi des cerfs décida de faire appel à la justice du Berger.
Le Berger avait toujours été là, de mémoire des animaux.
Il avait l’habitude de se promener en chantant, nommant les choses qu’il n’avait encore jamais vues.
C’était lui qui avait donné leur nom à toutes les races des animaux, ainsi qu’à leurs rois.
Il connaissait chacun, ses parents et ses enfants, et les parents des parents, et les enfants des enfants.
Il s’était tenu à l’écart de ce conflit parce qu’il ne le concernait en rien.
Alors il convoqua les rois de toutes les races à un grand tribunal sur le sommet d’une colline chauve, d’où l’on disait qu’on pouvait entendre la mélodie des étoiles.
Les partisans des lapins se placèrent à sa droite, les partisans des taupes se placèrent à sa gauche.
Il déclama alors d’une voix de stentor, qui portait loin :
« La guerre n’a pas été voulue lors de la création du monde.
Celle-ci doit donc prendre fin immédiatement.
Je garderai la pierre par devers moi et nul ne pourra jamais plus prétendre à sa possession ni sa vision.
Afin que vous ne puissiez plus vous unir pour vous faire la guerre, je condamne chaque race à parler sa propre langue.
Comme elles ont convoité le bien d’autrui, je condamne les taupes à fouiller la terre sans jamais y découvrir de richesses.
Comme ils ont versé le premier sang, je condamne les lapins à être chassés et jamais chasseurs. »
Il marqua alors une courte pause et reprit :
« Acceptez ces sentences et vivez en paix ; refusez les et mourrez par la guerre. »
Un par un, les rois des animaux les acceptèrent en s’inclinant humblement devant leur juge.
Mais les rois des taupes et des lapins refusèrent de se soumettre à un jugement qu’ils trouvaient trop dur pour eux et trop doux pour les autres.
Alors le Berger chanta d’une voix terrible des accords de puissance et força les rois réfractaires à s’approcher devant lui.
« Afin qu’ils ne puissent plus médire, je condamne en outre les lapins à être privés de leur voix. »
Le roi des lapins se redressa pour protester mais aucun son ne passa par sa gorge.
« Comme la cupidité les aveugla, je condamne en outre les taupes à la cécité. »
Le Berger prit la pierre, la leva vers le ciel.
Un faisceau de lumière irisé vint frapper les yeux du roi des taupes qui ne vit plus rien.
Brisés, les deux rois s’inclinèrent à leur tour.
Le Berger acquiesça à cet hommage avec un sourire mélancolique.
Et il en fut ainsi qu’il a été dit.
Si cette légende est vraie, ceci se passa avant que les aînés d’Illuvatar ne s’éveillent près des eaux du lac Cuiviénen.
Hiragil- Nombre de messages : 45
Date d'inscription : 12/07/2011
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